Le 30 novembre 2009,
Monsieur le Président des Etats-Unis d’Amérique,
Je me permets de vous contacter pour vous faire part de mon indignation devant la politique migratoire menée par votre pays contre les Cubains voulant entrer légalement dans votre pays.
Marseille, la ville où je vis, possède un consulat américain destiné à octroyer des visas. Or, du fait de ma nationalité cubaine, on me signifie que je dois prendre rendez-vous à l’ambassade des Etats-Unis à Paris (à 800 km de mon domicile) par téléphone (15 euros l’appel) pour aller déposer en personne mon dossier (91 euros).
En recherchant plus d’informations, j’ai noté que ces conditions étaient dues au fait que je sois Cubaine et que selon votre administration je sois originaire d’un pays « soutenant le terrorisme ».
Je tiens à vous assurer que mon pays est depuis 50 ans un fervent défenseur de la Paix et de la Solidarité entre les peuples. C’est avec ces valeurs et ces principes que j’ai été élevée et éduquée à Cuba.
Je suis surprise de voir que la politique migratoire discriminatoire à l’égard des citoyens cubains se poursuit dans d’autres pays du monde. J’étais, en effet, déjà habituée aux nombreuses démarches hasardeuses mises en place par vos services à La Havane. Je veux parler des années d’attente pour obtenir un visa après avoir été… tiré au sort !
Je souhaitais me rendre dans votre pays pour y rencontrer un oncle qui m’est cher et qui vit à New-York depuis plus de 50 ans. Vous devez savoir que lui aussi a souffert de mesures discriminatoires lui empêchant de se rendre sur sa terre natale sous prétexte qu’il n’avait pas de liens familiaux directs à Cuba.
Existerait-t-il un traitement spécial infligé aux citoyens cubains voulant réaliser dans les normes leurs démarches migratoires ?
Avec ce type de mesures, votre pays incite à l’immigration clandestine par mer ou par terre (via le Mexique) avec d’énormes risques d’y perdre la vie. Là aussi, vous n’êtes pas sans savoir que tout citoyen cubain qui réussit à poser le pied sur le sol américain clandestinement voit sa situation immédiatement régularisée par vos services migratoires. C’est l’esprit de la Loi d’ajustement votée par les Etats-Unis dans les années 60 qui favorise l’immigration clandestine et périlleuse. Alors que la bureaucratie se développe pour les démarches en règle.
Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que votre élection a suscité dans le monde un espoir de pacification des relations internationales, y compris à Cuba.
Mais sur notre île, ces espoirs s’anéantiront si les Etats-Unis continuent de mener une politique discriminante envers mon peuple et mon pays qui demande juste que sa souveraineté soit respectée.
Recevez, Monsieur le Président mes sincères salutations.
Maylin Sanchez Malvarez
Ressortissante cubaine vivant en France