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Arthur Ruppin, le "père de la colonisation sioniste" de la Palestine était un vulgaire Nazi !

Je n’avais jamais entendu parler d’Arthur Ruppin. Or, cet Arthur Ruppin est une figure très importante du sionisme et il a eu un rôle décisif dans la colonisation de la Palestine.

Wikipedia vous apprendra un certain nombre de choses à son sujet, mais rien de ce dont je veux vous parler maintenant.

C’est qu’Arthur Ruppin n’était pas seulement un avocat et sociologue. Wikipedia nous parle bien de son activité intellectuelle et académique mais omet de nous dire que Ruppin était d’abord un savant fou comme seuls le nazisme et le sionisme ont pu en engendrer.

En réalité, Arthur Ruppin était tout simplement un nazi Juif dont une bonne part de l’activité de recherche a consisté à démontrer que, à l’origine, les Juifs ne sont pas des Sémites et que la partie de la population juive qui correspond le mieux à ce type non sémite est la poulation des Juifs Ashkénazes d’Europe orientale.

Seul le métissage des Juifs primitifs avec les Sémites en a fait ce qui correspond à la description par les stéréotypes antisémites : des gens cupides et sans enracinement.

Heureusement, les travaux de Ruppin associés à l’eugénique se proposent de rétablir l’authentique race juive qui fait partie se la souche Indo-Allemande !

Et Ruppin était peut-être un savant fou, mais il fut aussi un sioniste efficace qui a influencé bon nombre de personnalités sionistes. Et on le considère comme le « père de l’installation sioniste » en Palestine. Pas moins.

La fabrique de l’Histoire / Revisiter Arthur Ruppin

par Tom Segev, Haaretz (Sionistan) 8 octobre 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

Arthur Ruppin, un avocat et sociologue né en Allemagne, est considéré comme le père de la colonisation nationale sioniste sur le sol d’Israël, qui a commencé en 1908. Entre autres choses, il était impliqué dans la création du kibboutz Degania et dans les premiers développements de Tel Aviv, il figurait parmi les fondateurs de la banque Hapoalim et jusqu’à son décès en 1943, il fut un des grands dirigeants de l’entreprise sioniste. Il fut aussi un des pères de l’éducation hébraïque et de la culture hébraïque en général ; en fait, sa façon de penser influença la vision du monde de Moshe Dayan et d’autres personnalités.

Tout cela est bien connu. Ce qui l’est moins, est la conviction de Ruppin que la réalisation du sionisme exigeait la « pureté raciale » chez les Juifs. Ses conceptions étaient inspirés en partie par les travaux de penseurs antisémites, dont certains des idéologues nazis.

Après l’holocauste, l’historiographie israélienne a tendu à minimiser autant que possible cette information embarrassante - ou même à l’ignorer complètement. Cependant, voici quelques semaines, l’université de Tel Aviv a accepté la thèse de doctorat d’un chercheur nommé Ethan Bloom, qui a découvert, entre autres, que non seulement Ruppin avait été influencé par les théories qui ont engendré le nazisme, mais qu’il avait aussi influé sur leur formulation.

Bloom a découvert que Ruppin avait eu "une influence déterminante" sur la perception par les Allemands des Juifs comme une race. Par exemple, des travaux de Ruppin, dont certains effectués à l’université Hébraïque, proposaient une explication à l’avarice supposée des Juifs : il postulait que les Juifs qui vivaient à l’origine sur la terre d’Israël avant la destruction du premier temple, et s’étaient lancés dans l’agriculture, appartenaient en réalité à des tribus non sémitiques. A un moment sonné, ils commencèrent à se mêler à des tribus sémitiques, ce qui a compromis leur pureté raciale et les a affaiblis. L’élément sémitique commençant à devenir dominant, cela incita les Juifs à abandonner l’agriculture et à développer des instincts commerciaux, une plus grande cupidité et une avidité incontrôlable.

Ruppin pensait que ces défauts pouvaient être corrigés, et la première tâche qu’il exigeait de l’entreprise sioniste était par conséquent d’identifier ce qui restait du groupe de Juifs « originel » ou « authentique » - ceux ayant un lien direct, biologique avec les anciens Israélites racialement purs. Il croyait qu’on les découvrirait parmi les Juifs ashkénazes d’Europe orientale.

A cette époque, les Juifs d’Europe étaient au milieu d’un processus d’assimilation tandis que, selon Ruppin, les Juifs Mizrahim et Séfarades (du Proche Orient et d’Afrique du Nord) subissaient une atrophie biologique, qui jetait le doute sur leur identité en tant que partie de la race juive. Ce ne fut donc qu’après une longue hésitation qu’il autorisa qu’on amène des travailleurs Juifs du Yémen ; il affirmait en outre qu’il n’y avait pas de Juifs noirs.

C’est ainsi, selon Bloom, que la discrimination contre les Mizrahim a pris racine en Israël à l’époque. Contrairement aux idées reçues, affirme-t-il, le phénomène n’est pas né d’une « incompréhension culturelle » mais plutôt d’une planification culturelle basée sur des théories raciales. Selon Bloom, c’était un cas de racisme entre juifs, d’une dimension antisémite dans la culture hébraïque moderne. Certaines des idées de Ruppin s’insèrent dans le discours intellectuel qui prévalait à l’époque, qui vantait la pureté raciale et traitait abondamment d’eugénique, le mouvement visant à améliorer la qualité génétique de l’humanité. La croyance en la théorie que les Ashkénazes étaient le type juif achevé à l’ère moderne permettait à Ruppin d’accepter la théorie raciale allemande et de soustraire la majorité des Juifs à la catégorie des Sémites. En réalité, selon sa conception, les Juifs originels, « sains »qui étaient auteurs des aspects les plus vertueux de la culture juive faisaient partie, en termes raciaux, des Indo-Allemands.

Quelques mois après l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933, Ruppin eut une conversation amicale avec Hans Guenther, un des principaux propagateurs de la théorie raciale nazie. La rencontre avait pour but, entre autres choses, de faire avancer les négociations entre le mouvement sioniste et les autorités nazies pour un accord qui permettrait aux Juifs d’Allemagne d’immigrer en Palestine et d’y transférer une partie de leurs biens.

Ruppin apparait, à travers les découvertes de Bloom, comme un individu intellectuellement et psychologiquement complexe qui, des années plus tard, se conduira assez bizarrement. Il photographiait des « types juifs, » mesurait des crânes, comparait des empreintes digitales et pensait qu’il était possible de classer les Juifs Ashkénazes en diverses sous catégories raciales en fonction de la forme de leurs nez. Peu de temps avant sa mort, il terminait une étude comparative sur ce dernier sujet, comparant des personnalités de premier plan du mouvement sioniste - à commencer par Théodore Herzl lui-même, dont Ruppin définissait le nez comme « assyrien-boukharien ». Il définissait le nez d’un juif nommé Jacob Feitlowitz, qui était né en Pologne et avait étudié l’histoire des Juifs Ethiopiens, comme « ashkénazi-négroïde. » Selon Bloom, Ruppin croyait apparemment que l’intérêt de Feitlowitz pour les Ethiopiens témoignait de son attrait pour « sa propre espèce. »

La thèse de doctorat en question est fascinante et parlante. Elle a été rédigée en anglais, sous la supervision d’Itamar Even-Zohar de l’université de Tel Aviv et de l’historien Américain Sander Gilman. Bloom dit ne pas être particulièrement heureux de faire aussi partie de cette histoire. Il s’inquiète des réactions que son travail pourrait provoquer, mais défendra ce qu’il a écrit. De fait, il a déclaré cette semaine : « C’est la vérité. »

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