12 juillet 2003
Au 55 ème jour de grève de la faim la préfecture continue ses
stratégies de diversion dans l’espoir d’obtenir la fin de la grève de la
faim sans octroyer les titres de séjours.
Chaque nouvelle journée qui rapproche de la mort certains de nos
camarades les plus affaiblis est l’occasion pour M.Richer de tenter une
nouvelle entourloupe pour tromper l’opinion publique.
Ce qui pouvait être considéré, lors des premières journées de grève,
comme des tactiques dans le cadre d’un rapport de force avec les grévistes,
devient au 55ème jour un comportement irresponsable de « non assistance à
personne en danger » Aujourd’hui des policiers se sont présentés dans les
hôpitaux pour remettre à 7 grévistes des A.P.S. ( autorisation provisoire de
séjour) c’est à dire des titres n’autorisant pas à travailler et qui sont de
simples « convocations ». Déjà même les régularisés reçoivent ces «
convocations » à la place des renouvellements, ce qui occasionne la perte de
leur boulot et leurs droits. Le comble pour un Etat, c’est que ces
représentants se permettent de présenter ces « convocations » comme des
titres de séjour autorisant à travailler.
Seule la vigilance des grévistes de la faim a permis de déjouer cette
supercherie. Devant l’insistance des policiers, une infirmière a même été
contrainte de rappeler les droits des patients.
Peu aprés que les grévistes de la faim aient prévenu la direction du
CSP59, un communiqué de presse de la préfecture précise le véritable
objectif de ces A.P.S. : « leur donner le temps de se rétablir » et monsieur
Richer ajoute : « Ils pourront s’ils estiment que des éléments nouveaux sont
intervenus dans leur situation, déposer pendant cette période un nouveau
dossier de demande de régularisation ». M. Richer est-il naïf au point de
penser que de « vraies-fausses régularisations » et de nouvelles promesses,
aprés toutes celles qui ont déjà été faites dans le passé, amèneront des
hommes et des femmes au 55 ème jour de grève de la faim à prendre des «
vessies pour des lanternes » ? La réponse est venue des grèvistes eux-mêmes
: « Le préfet nous prend pour des gamins, il nous dit : faites moi
confiance, dans quelques mois je vais tous vous expulser ».
Ce comportement de M.Richer est irresponsable et nous prenons
l’opinion publique à témoin dans cette déclaration datée du 12 juillet 2003.
En effet monsieur Richer sait parfaitement que des grévistes de la faim qui
ont rejeté son cynisme incommensurable sont dans un état de santé qui ne
laisse aucun doute sur le sort mortel qui les attend et sur les séquelles
irréversibles.
L’heure n’est plus aux « pas de tortue ». La situation appelle une
réponse urgente , elle se compte par heures. En effet certains grévistes
sont désormais sous surveillance d’électro-cardiogrammes, d’autres ont perdu
la fonctionnalité de leurs jambes et même connaissent des débuts de
paralysie de la moitié du visage et des membres. Décidemment, rien n’émeut
M. Richer : Même M Yahi Said qui vient de perdre son beau père et qui a son
propre père mourrant dans un lit d’hopital à Valenciennes, laisse le préfet
indifférent.
Est-ce-celà « l’humanisme » tant mis en avant par le préfet ? Il est
grand temps que M. Richer arrête de jouer avec la vie des gens. S’il veut un
coupable qu’il se regarde dans un miroir. Les grévistes sont plus que jamais
déterminés à poursuivre leur lutte : On ne s’arrête pas au 55ème jour de
cette forme ultime de lutte avec de simples promesses de « réexamens ».
Vous voulez, M. Le Préfet, comme nous la fin de cette grève, il n’y a
qu’un seul recours : la régularisation des 150 personnes dont nous vous
avons communiqué les noms dés la première réunion.
Bourse du Travail de LILLE, le 12 Juillet 2003
Comité des Sans Papiers 59, Lille, tél :06.80.57.50.61. - fax : 03.20.56.13.37.
(...)
Source : Indy Paris
