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Sri Lanka : lettre à Bernard Kouchner

Le 24/04/09

Monsieur le Ministre,

Vous dites, dans votre communiqué du 23 avril, que vous vous inquiétez « de la situation humanitaire à Sri Lanka » et que « la France a décidé d’affecter à Sri Lanka un million d’euros dans le cadre de sa contribution annuelle au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Par ailleurs, la France examine la possibilité d’accroître son soutien à l’action des ONG présentes sur le terrain, auxquelles elle a accordé une première contribution d’un montant de 250 000 euros en février. De même, elle envisage de doter en matériel médical les hôpitaux sri-lankais les plus sollicités. Enfin, une concertation étroite se poursuit avec nos principaux partenaires, et notamment avec les autorités britanniques, pour définir les meilleurs moyens de permettre aux populations d’avoir accès à l’aide humanitaire ».

Je lis encore sur le site de votre ministère : « Sur le plan politique, lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui s’est tenue mercredi après midi à New York pour évoquer la situation, la France a condamné le refus du LTTE que les populations civiles puissent quitter la zone des combats. Elle a souligné la responsabilité qui incombe aux autorités sri lankaises de tout mettre en oeuvre pour favoriser l’acheminement de l’aide humanitaire et l’accueil des populations civiles dans les sites de transit et les camps de réfugiés, dans le respect du droit humanitaire international. La facilitation des modalités d’accès de l’assistance humanitaire d’urgence est en effet cruciale. Ce sont ces messages que Bernard Kouchner fait passer dans ses différents contacts avec les autorités sri lankaises ».

Mais j’écoute aussi la radio, et en particulier Radio-France-Internationale, et j’entends que les populations qui arrivent à sortir de la zone de combats ne sont pas tirées d’affaires pour autant, puisqu’elles sont suspectées d’être complices des LTTE et donc, leur identité contrôlée plutôt deux fois qu’une, et qu’elles sont ensuite envoyées dans des camps à une centaine de kilomètres de chez elles. J’entends également que les autorités sri-lankaises refusent l’aide internationale. Comme un certain internaute lecteur de Libération (http://www.liberation.fr/monde/0602845-reaction-sur-a-paris-une-greve-de-la-faim-et-de-la-soif-pour-les-tamouls#590460), je me pose des questions :

« « Plus de 100.000 civils ont fui depuis lundi le périmètre des Tigres, a assuré le porte-parole des forces armées, le général Udaya Nanayakkara ». D’après les dernières statistiques connues à ce jour, il y avait dans cette région plus de 300.000 personnes (sources BBC et député de la région Mulletivu). Donc il reste potentiellement encore plus d’une centaine de milliers de personnes dans la zone de combat ! Les informations relatant la sortie de 100.000 personnes ne seraient-elles uniquement fournies à la communauté internationale pour soutenir la thèse que tous les civils sont sortis et ainsi donner l’excuse à l’assaut « final » dans une impunité totale, en faisant au passage un bain de sang, et ainsi camoufler un génocide ? Les personnes ainsi rendues dans les zones de sûreté sont-elles et seront-elles ramenées dans leurs foyers, régions et villes respectifs ? Par qui est fait ce décompte ? Tant de questions sans réponses ! Car au début le gouvernement soutenait qu’il n’y avait que 70.000 personnes et il annonce aujourd’hui un chiffre bien supérieur de réfugiés. Quel est le delta restant encore dans les zones de combats ? ».

Ce midi encore, j’ai entendu, toujours sur RFI, un universitaire spécialiste de ce conflit dire qu’il y avait sur le terrain presqu’autant de para-militaires que de membres de l’armée sri-lankaise, et que leurs exactions (viols en particulier) ne se comptent plus, tellement elles sont nombreuses.

Tout cela est plus qu’inquiétant, Monsieur le Ministre ! Que faites-vous au nom de la France ? Pensez à ce qu’il restera de votre passage dans ce prestigieux ministère si demain a lieu un massacre d’ampleur au Sri Lanka et que vous n’avez rien fait de sérieux pour empêcher cela !

De toutes mes forces, je vous conjure, Monsieur le Ministre, de vous activer pour au moins réveiller ne serait-ce que quelques-uns de nos partenaires européens, et crier haut et fort que vous avez compris, car je ne doute pas que vous avez compris ce qui allait se passer « là -bas », Monsieur le french doctor ! Vous en avez trop vu dans votre vie d’humanitaire pour rester silencieux. Votre silence serait criminel, et vous le savez.

En espérant que ma lettre ne restera pas lettre morte, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments les plus indignés.

Evelyne Bigot

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