Monsieur Antar (vraiment, j’ai en horreur les pseudonymes !) a l’épiderme sensible.
Je relis mon texte et je ne vois vraiment pas pourquoi vous vous êtes senti si "attaqué".
Mon intervention précisait simplement un point que vous soulevez assez durement, soit l’angélisme ou la diabolisation de Obama peu importe la réalité dans laquelle nous baignons.
Vous jugez mon texte comme une réaction démesurée et qui constitue ni plus ni moins qu’un procès d’intention à tous ceux et celles qui tiennent à conserver une certaine lucidité (sic).
Mon cher ami, ce texte n’est que mon humble opinion. Je n’attaque jamais personne et je me garde bien de faire un quelconque procès d’intention.
J’étaye mes propos en soulignant des exemples qui me paraissent valables.
Je constate qu’on diabolise facilement et qu’on devrait peut-être juger tout simplement en fonction du réel pouvoir des dirigeants, du temps qu’ils ont eu pour agir et des gestes qu’ils posent.
Il y a bien sûr les discours, il y a bien sûr le temps et il y a bien sûr le cap de cette immense embarcation que sont les ÉU..
On ne modifie pas le cap d’un empire en criant ciseau !
Je soutiens qu’il faille laisser la chance au coureur.
Je soutiens que, sans nous fermer les yeux, nous devons laisser une chance à l’espoir.
Mes propos étaient généraux et ne s’appliquaient pas à votre humble personne, Monsieur le alias Antar.
Je ne traite jamais personne de malhonnête, mais je peux dire qu’une attitude qui ne tient pas compte de l’ensemble des faits et des circonstances peut se transformer en un procès rapide et injuste.
Heureusement que vous avouez que, effectivement, j’ai moi-même reconnu que cet espoir n’est fondé que sur une impression : « …son discours et ses petits gestes donnent l’impression que l’espoir est toujours bien possible… ».
Nous sommes programmés pour diaboliser.
L’information nous plonge (surtout depuis le 11 septembre 2001 et la création de l’axe du mal) dans un monde ou tout est noir et blanc. Le gris et la nuance ont comme disparu.
Je défends Obama comme je défends Mugabe, comme je défends Chávez ou Castro, Morales ou Correa, Poutine ou la Chine, ou même Kadhafi.
Pour moi, tout n’est pas noir et tout n’est pas blanc.
Pour moi les bons peuvent être méchants et les méchants sont aussi Humains.
Lorsque je lis :
« Monsieur Charbonneau, franchement je ne vous suis plus. J’avais la certitude que, dans la sphère médiatique, le Grandsoir demeurait cet irréductible petit village gaulois qui résiste encore, refusant de succomber à la déferlante Obamania. », j’ai l’impression qu’il est interdit de dire qu’il faut laisser une chance à Obama. C’est un propos assez radical, presque "impératif" !
Peut-on dire : "Attendons avant de le condamner" sans se faire dire « Vos derniers paragraphes sont une véritable césarienne (pour rester fidèle à la période romaine) qui a accouché d’un nouveau président »
Lorsque vous dites : « Un Obama qui n’est pas au service de l’oligarchie planétaire ». Je ne suis pas si sûr »
Je suis totalement d’accord avec vous.
D’ailleurs dans mon texte de précision je dis :
« Obama est-il au service de l’oligarchie mondiale ? Bien possible. Les ÉU sont les "leaders" de l’oligarchie mondiale. »
Tout comme vous, je ne suis pas si sûr qu’il ne soit pas au service des grosses poches !
Mais ce dont je suis sûr, c’est que Obama a déclenché un vent d’espoir et de changement aux ÉU comme jamais je n’ai vécu (près de six décennies).
C’est pourquoi je préfère attendre avant de trop le condamner. Tout à coup !
Qui sait ?
Imaginez que les US basculent dans notre axe du bien ! (Ici, je vous nargue un peu. Je sais très bien qu’il ne faut pas rêver en couleur, mais on peut toujours se permettre un brin d’espoir !)
Je vous prierais, mon cher Monsieur, de ne pas vous sentir visé outre mesure.
Lorsque j’écris, je m’adresse aux idées, aux concepts et à la logique. Je ne vise jamais les gens, mais je confronte les opinions. J’argumente solidement et j’essaie d’étayer mes dires avec des exemples.
Pour vivre dans une saine démocratie, le débat d’idées est essentiel. Vous avez totalement le droit d’avoir une autre opinion et de critiquer celles que je peux émettre. Mais je vous saurais gré de ne pas m’accuser de vous déprécier.
Salutations, Monsieur Antar,
Serge Charbonneau
Québec