Par Angel Rodràguez Alvarez / Mercredi, 01 Avril 2009 /
La circulation de deux monnaies différentes à Cuba a été fréquemment l’objet d’analyses de la presse occidentale qui, parfois débouchent sur un mensonge absurde que l’on ne peut pas seulement attribuer à un excès d’ingénuité.
On peut l’observer dans certains articles qui prétendent informer leurs lecteurs du montant moyen des salaires cubains, payés en pesos non convertibles (MN), en le convertissant mécaniquement en pesos librement convertibles (CUC).
Donnons un exemple : on a pu lire qu’une personne qui a un salaire mensuel de 400 pesos (non convertibles) reçoit seulement, chaque mois, l’équivalent de 16 CUC (environ 15 euros). Cette façon de présenter les choses laisse de côté les nombreux articles et services auxquels un travailleur cubain peut avoir accès pour un faible coût en pesos non convertibles. Cela conduit donc à de graves confusions lorsqu’il s’agit de comparer les salaires cubains avec ceux d’autres pays.
Ce travailleur et tous les membres de sa famille reçoivent chaque mois une certaine quantité de produits de première nécessité qu’il peut payer en pesos non convertibles. Les prix en sont accessibles pour tous et la différence entre le prix demandé aux acheteurs et le coût réel sur le marché national ou international a été couverte par une subvention de l’état.
Si l’on tient compte de l’augmentation des prix des aliments sur le marché international, d’environ 58%, on voit qu’en 2008, l’état a dû débourser 839,6 millions de dollars de plus sans que ces augmentations aient été répercutées sur les consommateurs .
Il est certain que ce panier d’articles de première nécessité est insuffisant pour satisfaire tous les besoins en alimentation ou autres et ce facteur fait parfois oublier les bénéfices reçus de cette manière par tous les cubains.
Il en va de même pour d’autres services et d’autres articles que les cubains reçoivent gratuitement ou moyennant un paiement en pesos non convertibles, bien que leur coût réel soit, au moins en partie, en devises. Par exemple, c’est le cas de l’électricité. Une famille qui utilise 200 kilowattheure par mois devra seulement payer 44 pesos non convertibles bien que la génération de ce courant coûte à l’état environ 30 dollars. Il en va de même pour le gaz, le téléphone ou d’autres services.
Ceux qui se livrent à ce genre de calculs devraient également tenir compte des services de santé qui, dans d’autres pays, représentent une bonne partie des dépenses familiales mais qui sont gratuits à Cuba.
C’est également le cas de l’éducation. A Cuba, il y a près d’un million de diplômés de l’université et 72,7% des jeunes de 18 à 24 ans continuent leurs études après le baccalauréat.
78% du PIB a été destiné en 2009 à la consommation individuelle ou sociale. Plus exactement, 49% pour la consommation individuelle et 29% pour couvrir des besoins économiques ou sociaux de tout type.
Rappelons de plus que, grâce à la Loi de Réforme urbaine, plus de 85% des cubains sont propriétaires de leur habitation, et qu’ils n’ont donc pas besoin de payer un loyer ou une rente qui, pour des millions de personnes du monde entier, constitue l’une des dépenses les plus élevées de l’économie familiale.
Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les cubains puissent voir satisfaits tous leurs besoins mais le pays montre un Indice de Développement Humain qui n’est qu’un rêve pour des millions de personnes du monde entier.
Cela démontre que, au moins dans leur cas, le simple calcul de conversion du salaire d’une monnaie à une autre n’a pas de sens pour mesurer le niveau de vie ni sa qualité. / ACN
http://cubasilorraine.over-blog.org/article-29790854.html