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Tel-Aviv : les dégénérés sont de sortie

Des cadavres de bébés palestiniens, des mères éplorées sur la tombe de leur enfant mort, des mosquées réduites en cendres : voilà un aperçu des « décorations » ornant les T-shirts des soldats de l’armée israélienne, qui font la fortune d’une entreprise textile de Tel-Aviv.

Sous le titre, « La mode, version Tsahal 2009 », le journaliste Uri Blau a publié vendredi dans le Haaretz (version électronique en langue anglaise http://www.haaretz.com/hasen/spages/1072466.html) un reportage dévastateur sur les moeurs de "l’armée la plus morale du monde".

La firme Adiv, spécialisée dans l’impression de T-shirts, casquettes et pantalons « à la carte », réalise une bonne moitié de son chiffre d’affaires avec les commandes personnalisées de militaires.

Il y a encore peu, les productions de la maison Adiv restaient « classiques », d’un point de vue militariste s’entend.

Un lieutenant ou un sergent passaient au magasin, et demandaient l’édition, pour toute une section de soldats démobilisés, de T-shirts arborant les armoiries de l’unité concernée.

Comme cela, les camarades du soldat Shalit -que l’armée israélienne n’a apparemment pas réussi à tuer, pendant le pilonnage de Gaza- pouvaient prolonger dans la vie civile leur statut d’hommes, de vrais, pas comme ces mauviettes de gauchistes qui refusent de porter les armes.

Mais un tank, un canon, un fusil orphelin au milieu du T-Shirt, c’est un peu ringard pour impressionner copines et copains, et un nombre croissant de militaires se sont découverts des talents créatifs.

L’imagination la plus morbide a alors pris le pouvoir. Les conscrits ayant subi la formation à la spécialité de « sniper » (tireurs équipés de fusils de haute précision, pour tirer de loin) ont apparemment été les plus enthousiastes, selon les résultats de l’enquête conduite par Uri Blau.

Un des T-shirts imprimés pour les snipers d’un régiment d’infanterie porte l’inscription « Pensez au préservatif », à côté du dessin d’une maman palestinienne pleurant devant le corps de son bébé. Un autre montre une femme palestinienne enceinte, dans la mire du fusil, et cette inscription : « Une balle, deux morts ».

Ou encore, cette bande dessinée où l’on voit un nourrisson palestinien, devenant ensuite un garçon lanceur de pierres, puis un adulte en armes, avec cette inscription : « Peu importe comment cela commence, c’est nous qui sifflons la fin de la partie ».

Il y a aussi un grand nombre de T-shirts illustrant les dérangements sexuels de ces hommes. Par exemple, le bataillon Lavi s’est fait faire un maillot où l’on voit un soldat israélien, à côté d’une femme au visage tuméfié, et la légende : « J’parie que tu t’est fait violer ». D’autres illustrent la pratique, démentie par l’Etat-major au mépris d’innombrables témoignages, qui consiste à achever les blessés dits ennemis (c’est-à -dire n’importe quel humain ayant le malheur d’être palestinien).

La pratique en vigueur consiste à tirer une balle dans la tête, à bout portant ou touchant, de la victime, et de rapporter ensuite à l’échelon supérieur « mort confirmée ! ».

Dans de nombreux cas, écrit Uri Blau, la commande des T-shirts est un processus collectif, conduit au sein même de l’armée, sous la supervision de sous-officiers ou d’officiers subalternes (du sergent au capitaine), et les dénégations de l’Etat-major manquent complètement de crédibilité, peut-on constater à la lecture du reportage.

Par exemple, le slogan "Toute mère arabe doit savoir que le sort de son propre fils est entre mes mains" avait été officiellement refusé dans une caserne. Mais un soldat de la brigade d’élite Givati confirme à Haaretz que sa section a acheté des dizaines de T-shirts, pantalons et vestes de treillis arborant la courageuse devise.

"On a aussi fait faire un modèle montrant un de nos soldats en Ange de la Mort, au-dessus d’un village arabe" , ajoute le soldat, rigolant encore au souvenir que l’ouvrier chargé d’imprimer ces horreurs chez Adiv était lui-même palestinien.

Et ce T-Shirt, édité en 2007, où l’on voit un enfant et la légende, « Plus c’est petit, plus c’est difficile », que doit-on en penser ? demande Blau.

"Ben, c’est un gosse, alors forcément, c’est un peu plus difficile moralement, mais cela veut aussi dire que la cible étant plus petite, elle est plus difficile à atteindre" , répond l’intéressé, sans malice.

Les militaires religieux, c’est-à -dire ceux des élèves des écoles rabbiniques qui acceptent de faire l’armée, ne sont pas en reste.

Y., que Blau a interrogé, est tout fier de son oeuvre : un soldat ressemblant au gorille géant King-Kong du cinéma hollywoodien, tenant dans sa patte une mosquée écrabouillée.

« J’ai peiné sur ce dessin. Je voulais un personnage qui ressemble à King-Kong, mais pas trop quand même. Je voulais pas que son visage soit trop monstrueux, pour pas qu’il ressemble à une caricature antisémite. Je l’ai montré à des gens, qui étaient contre, parce que cela donnait une mauvaise image de l’armée. Mais moi, j’ai fait Gaza, et on n’a pas arrêté de nous dire que l’objectif de l’opération, c’était bien de démolir les infrastructures, alors je ne vois pas ce qu’il y a à redire à mon inscription "On est venus ici pour détruire’ », dit le soldat Y, avant de s’énerver contre le journaliste.

Et ainsi de suite. Incapables de triompher de la résistance palestinienne, y compris après les horreurs de Gaza, des soldats se sont "vengés" en éditant un T-shirt où l’on voit un vautour en train de violer le Premier ministre palestinien Ismael Haniyeh. « Le capitaine de notre compagnie n’était pas d’accord. Alors, on se contente de porter ce truc à l’intérieur de notre peloton », précise un des soudards.

Information complète obligeant, Uri Blau a également interrogé divers responsables, à commencer par le patron d’Adiv, Haim Yisrael.

"Le secteur militaire de mon activité s’est beaucoup développé au fil des ans. Maintenant, le moindre séminaire avec une quinzaine de participants génère une commande particulière », indique-t-il.

« C’est vrai, il arrive que des officiers froncent les sourcils, pour me dire que j’y vais quand même un peu fort avec toutes ces monstruosités sur les Arabes. Moi je leur réponds tranquillement que je dirige une entreprise privée, et que le client est libre de mettre ce qu’il veut sur les vêtements, ce n’est pas à moi de le censurer ».

Evyatar Ben-Tzedef, un ancien militaire de carrière, s’en tire avec une pirouette, et botte en touche. "De mon temps, ce n’était pas comme ça. Mais les temps changent, il y a aujourd’hui un manque de respect pour les êtres humains et leur environnement, c’est ainsi" .

L’officier Kaufman, responsable de la modération sur un site web de l’armée, fournit à Blau quelques descriptions supplémentaires, dont ce T-shirt montrant un garçonnet palestinien fuyant les soldats : « Arrête de courir, tu vas mourir fatigué », ou ce dessin d’un soldat israélien violant une fillette, avec le slogan « Pas de vierges, pas d’attentats terroristes ». « C’est moche, mais je dois avouer que cela m’a bien fait rire », se lâche Kaufman, avant de vaquer à ses occupations.

Passons rapidement sur les tremolos du porte-parole de l’armée, qui condamne, bien entendu, toutes ces atteintes à "l’éthique" de Tsahal, avant d’affirmer que les soldats font cela dans le cadre de leurs activités civiles. En substance, donc, « cela ne nous regarde pas ».

On laissera le dernier mot à un curieux personnage, le colonel de réserve Ron Levy.

L’homme avait fait son service militaire dans le Sayeret Matkal, une force spécialisée dans les assassinats (le Sayeret Matkal a ainsi participé directement au massacre de Sabra et Chatila), avant de devenir … chef du service de santé mentale de l’armée.

Pour ce « psychologue » couleur kaki, pas de doute, ce que font les soldats avec ces T-shirts, c’est un défoulement, parfaitement sain, de la violence et de la colère qui est en eux, généralement en dessous de la ceinture. « Cela reflète aussi le fait que ce qui est anormal aujourd’hui ne le sera pas forcément demain ».

La civilisation, on vous dit !

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article3937

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