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Construire «  en bas » la convergence des luttes

L’accaparement des médias par Sarkozy ne suffit plus : l’ « hyper-président » plonge à nouveau dans les sondages tant son arrogance, ses diktats, sa vulgarité, sa servilité à l’égard du MEDEF (la seule annonce faite par Sarkozy est la suppression de la taxe professionnelle payée aux communes par le patronat, comme si 2,5 millions de PDG avaient défilé le 29 janvier !), exaspère les Français.

Dans le même temps, l’Université s’enflamme contre la tentative de Pécresse, dans la foulée de la très négative LRU,de la LOLF,et de la RGPP de détruire le statut des enseignants-chercheurs , de dynamiter celui des futurs professeurs du secondaire en supprimant de fait le CAPES et l’agrégation, de supprimer massivement des postes de fonctionnaires ou détruire les organismes de recherche comme le CNRS. Jamais sans doute depuis 68 une telle mobilisation offensive n’avait eu lieu à l’Université : la jonction en cours entre profs, étudiants et BI-ATOSS, traduit l’aspiration au tous ensemble sensible dans tous les secteurs professionnels. La force du mouvement est telle que Pécresse ruse et manoeuvre en recul, comme l’a fait Darcos sur ordre de Sarko en « suspendant » la contre-réforme des lycées.

Qui plus est, nos compatriotes des Antilles et de Guyane, montrent le chemin : ils ne se contentent pas de geindre sur le « pouvoir d’achat » ; bloquant les rues et les dépôts d’essence, soutenus par les petits commerçants, les travailleurs guadeloupéens et martiniquais du public et du privé revendiquent haut et fort l’augmentation des salaires, le grand tabou de Sarko-MEDEF et de l’Union européenne arc-boutés sur l’ euro fort ». Après l’immense mouvement du 29 janvier, qui a mis dans la rue plus de deux millions et demi de salariés avec plusieurs millions de grévistes dans le public et le privé, il est clair que ce gouvernement peut être battu ; il peut même être démocratiquement chassé puisque selon les sondages officiels, une très large majorité de français approuvent les mouvements sociaux et que près de la moitié (donc l’immense majorité des ouvriers, des employés et une bonne partie des cadres moyens) se déclarent même prêts à participer à la grève inter-pro reconductible illimitée pour l’emploi, les salaires, les acquis sociaux (Sécu, retraites, indemnités chômage, bourses…) et les services publics (loi Bachelot démantelant l’hôpital public, suppressions de postes à la louche dans l’Education nationale, privatisation rapide de la poste, d’EDF, de la SNCF, etc.).

Dans ces conditions il est lamentable que sous prétexte d’unité avec Chérèque, l’homme qui poignarde les ouvriers dans le dos quand il discute avec le MEDEF (voir les révélations parues dans Initiative Communiste de janvier 2009), les états-majors syndicaux n’aient toujours arrêté aucun calendrier précis de lutte, qu’ils se rendent au tardif rendez-vous de Sarkozy (le 18 février) sans appeler à une journée d’action, qu’ils reportent au 19 mars la prochaine journée d’action au risque de laisser ce pouvoir reprendre l’initiative.

C’est d’autant plus dommageable que les défenseurs du MEDEF sont sur la défensive (la France voit se creuser la facture du commerce extérieur par la faute du grand patronat qui a délocalisé une bonne part de la production et dont les profits sont partis sur la spéculation plutôt que sur le rééquipement industriel et les salaires), que les défenseurs du capitalisme ont de plus en plus de mal à faire croire que la crise de leur système est seulement liée à quelques dérapages financiers. Notons aussi à l’approche des européennes que l’UE est REJETEE par une majorité d’habitants de notre sous-continent, au point que la constitution européenne bis, dite traité de Lisbonne, ne sera adoptée si elle l’est, qu’à la suite des plus lamentables manipulations (les Irlandais priés d’annuler leur « non », voteront deux fois, mais les Français qui ont voté non en 2005, sont privés de référendum !). Enfin, nombre de citoyens bousculent la pensée unique, sa sacro-sainte « construction européenne » capitaliste ainsi que le faux et destructeur « libre-échange » imposé par l’OMC, l’UE et le FMI dans l’unique but d’imposer mondialement le moins-disant social et l’arasement des souverainetés nationales.

Ajoutons qu’à l’arrière-plan de la crise sociale en cours et de la crise politique qui peut l’accompagner, il y a la multiplicité des résistances sociales et citoyennes : pour la défense des libertés, taillées à la hache par un pouvoir fascisant, pour la défense du service public de proximité, pour les travailleurs immigrés, persécutés par un « ministère de l’identité nationale » qui affiche sa nostalgie vichyssoise alors qu’il est indifférent au fait que des travailleurs français doivent lutter pour ne pas être contraints de travailler en anglais sur le sol national !

C’est pourquoi le PRCF

a) soutient l’appel du Front Syndical de Classe à faire du 18 février prochain une grande journée de lutte avec de multiples initiatives « en bas » ; ne laissons pas les dirigeants syndicaux[1] qui ne demandent que ça, accompagner en douceur quelques mesurettes pour mieux casser le tous ensemble en gestation. Ne laissons pas Chérèque poignarder le mouvement dans le dos avec sa proposition scandaleuse d’un « fonds public » alimenté par nos impôts pour payer aux salariés licenciés des formations contraintes : car le but d’un tel projet est que les salariés payent les salariés et que soient enterrées la revendication d’interdiction des licenciements et des suppressions de postes dans le public, ainsi que l’exigence d’une augmentation générale des salaires. MM. Chérèque, Thibault, Mailly, Aschiéri, le 29 janvier appartient à ceux qui l’ont fait, la balle est dans VOTRE camp, à vous de prendre les initiatives pour faire plier le gouvernement patronal !

b) exigeons un calendrier de luttes avec une plate-forme précise : au minimum,

- interdiction des licenciements et des délocalisations pas seulement dans les maisons-mères (Renault, Peugeot) mais dans la sous-traitance ; remise en place d’une politique industrielle nationale avec reconstitution d’un fort secteur industriel public géré démocratiquement, car ce qui tue avant tout le pays c’est qu’on y produit de moins en moins (industrie, agriculture, pêche… ;

- retrait de toutes les contre-réformes gouvernementales passées, en cours et à venir (Sécu, université, poste, hôpitaux, Education nationale, retraites…),

- augmentation sensible du SMIC (1600 net) et des salaires pour relancer la production et permettre aux gens de vivre dignement, paiement intégral du salaire des ouvriers en chômage technique quitte à prendre sur les dividendes et sur les gratifications scandaleuses des PDG !

- annulation des suppressions de postes dans la fonction publique et l’enseignement, défense des statuts publics et des conventions collectives dans le privé ;

- abrogation de toutes les lois sarkozystes liberticides instaurant un Etat-policier.

c) dans tous les syndicats, sur les campus, dans les entreprises, soutenons l’université en lutte, tissons des liens inter-pro, préparons une énorme mobilisation générale le 19 mars, non comme une fin en soi, mais comme un tremplin. Le but n’est pas de se compter mais de faire plier ce gouvernement dont la légitimité est de plus en plus douteuse, y compris au regard de la constitution actuelle dont les principes sont violés (séparation des pouvoirs, séparation des églises et de l’Etat, respect des libertés fondamen-tales) ; soutenons les salariés des DOM, et inspirons nous de leurs formes de lutte efficaces !Continuons de peser sur les états majors syndicaux afin qu’ils proposent enfin des suites immédiates aux grands rassemblements populaires en développement.

d) faisons le lien entre la « rupture » antisociale de Sarko-MEDEF et la désintégration européenne de la France : « tout doit disparaître », pas seulement l’industrie nationale et les conquêtes sociales de 68, 45, 36, mais l’héritage des Lumières et de 1789, érodées par le régime le plus antidémocratique, anti-laïque, antisocial et antinational que notre pays ait eu depuis 70 ans.

Dans cet esprit, à l’instar du grand PCF du Front populaire et de la Résistance, associons dans la lutte le drapeau rouge international du Travail au drapeau tricolore de la République frappé du mot de « résistance » ; car plus que jamais, en défendant ses intérêts de classe, le monde du travail défend la nation contre une aristocratie financière rapace qui préfère ses profits à son pays.


[1] Chérèque, Thibault, Mailly et Aschiéri sont tous dépendants de la Confédération Européenne des syndicats dont le chef de file, l’Anglais J. Monks, vient de déclarer que le rôle des syndicats est de « sauver le capitalisme du capitalisme ».

Prcf
www.prcf.fr

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