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Retraite : Nous devons gagner

Lundi 2 juin, l’"Appel des 1000" tenait son meeting central.

La question des retraites nous met face à un choix urgent de société.

A la veille de journées et de semaines décisives, alors que la "locomotive enseignante" ne faiblit pas et que les autres secteurs de la société sont entrés dans le mouvement, l’"Appel des 1000" (près de 5000 signataires aujourd’hui) a tenu le lundi 2 juin son meeting central, "Face au plan Fillon, un autre choix de société".

Composé de chercheurs, de syndicalistes, d’associatifs et de simples salariés représentant les différentes composantes du mouvement social, ce collectif est né de la volonté de déverrouiller le débat sur les retraites.

C’est en avril, à l’initiative d’une poignée de personnes, qu’a été décidée la création de cet appel pour exposer les alternatives à la réforme Fillon. Par l’intermédiaire d’un site Internet présentant le texte de l’appel et permettant de collecter les signatures en ligne, un large public a pu être informé et des réunions se sont tenues aussi bien à Paris que dans les autres régions.

Parmi les économistes du collectif, Bernard Friot, Michel Husson ont ainsi pu présenter l’"Appel des 1000" lors de réunions ou d’assemblées générales dans différentes villes.
Après une première réunion publique à Paris le 7 mai, c’est à la Bourse du travail, devant une salle de près de 300 personnes, que sont intervenus, sous la présidence de Karine Granier, des dirigeants syndicaux, des associatifs et des universitaires.

Un projet antidémocratique

La manière dont a été mené le projet Fillon est révélatrice de la dureté et de l’arrogance d’un gouvernement qui n’hésite pas à utiliser le mensonge pour faire avancer ses idées : "entreprise de propagande" pour Annick Coupé (G10-Solidaires), "intimidation, dissimulation, censure" pour Bernard Lacroix (professeur de science politique, Paris x), "mensonge gouvernemental" pour Gérard Filoche (inspecteur du travail, CGT)...

Prétendre sauver le système de retraites par répartition alors qu’il s’agit de lui substituer un système par capitalisation, telle est en somme la manipulation gouvernementale.

Malgré les dénégations du gouvernement, d’autres solutions de financement existent, comme l’a rappelé Pierre Khalfa (Attac) pour qui la question fondamentale est d’instaurer "un nouveau partage du revenu national" en s’attaquant aux profits improductifs. La hausse continue de la productivité du travail (sciemment occultée dans le projet Fillon) rend possible ce scénario. L’enjeu politique se pose clairement : "Faut-il continuer à voir se dégrader la part des salaires dans la richesse nationale ?"
Anne Féray (Snes-FSU) rappelle à ce propos qu’il n’y a aucune urgence à réformer dès maintenant le système de retraites puisque le problème ne se posera réellement qu’à l’horizon 2010.

Femmes, précaires et chômeurs

En l’état actuel, l’allongement de la durée de cotisation est "une hypothèse inacceptable" (Anne Féray). Les premières victimes d’une telle réforme seraient en effet les femmes, les précaires et les chômeurs, du fait de leur carrière incomplète. Rappelant que "les femmes représentent la part la plus pauvre des retraités en Europe", Madeleine Laganne (Collectif national pour les droits des femmes) craint une nouvelle extension de la pauvreté si le projet Fillon était adopté. De même, Malika Zediri (Apeis) pronostique une "explosion des minima vieillesse" et, tout en soulignant qu’actuellement un chômeur sur deux ne reçoit pas d’allocations chômage, montre qu’un titulaire du revenu minimum d’activité (RMA, voir page Au jour le jour) devrait travailler 80 ans pour toucher une retraite à taux plein ! D’où la nécessité de retraites qui ne soient pas inférieures au Smic et, plus largement, d’un revenu décent dans le cadre d’une "nouvelle sécurité sociale" (Malika Zediri).
Le projet Fillon n’est qu’un élément d’un programme plus vaste de transformation libérale de la société. La décentralisation, "déconstruction programmée de l’égalité républicaine" (Claude Debons, FGTE-CFDT), le RMA ainsi que le projet de réforme de l’assurance maladie dessinent le véritable visage de Raffarin, celui d’un "idéologue thatchérien" (Willy Pelletier, coordinateur général de la Fondation Copernic).

C’est cette compréhension qui donne la force au mouvement social actuel, comme l’affirment les intervenants. Face à cette offensive libérale, l’unité semble, plus que jamais, être de mise : unité de la gauche et de l’extrême gauche pour Gérard Filoche, unité syndicale pour Claude Debons qui rappelle que la FGTE-CFDT est engagée dans la bataille, nécessité d’une grève interprofessionnelle pour monter d’un cran dans la mobilisation comme l’affirme Annick Coupé.
C’est sur le mouvement social présent que le public est majoritairement intervenu pour faire part des difficultés rencontrées et pour appeler à des grèves de plus grande ampleur. Léon Crémieux (SUD-Aérien) insiste sur le fait que c’est précisément à la rue de gouverner et qu’il ne faut pas craindre "le vide et l’absence apparente d’alternative politique". Robert Pelletier (CGT-Métallurgie) rappelle que dans le privé, les salariés ont "20 ans de compte à régler avec les politiques". Des étudiants (de l’Unef et de SUD-Etudiant) déclarent être solidaires du mouvement et des enseignants présents font part des initiatives dans l’Education nationale. "Il faut entrer en résistance", déclare un syndicaliste d’ADP (aéroport de Paris).
Nous sommes effectivement à un carrefour : soit une société libérale, soit une société solidaire. A nous de faire comprendre au pouvoir dans quelle société nous désirons vivre.

Stéphane Guillemarre.

- Pour signer l’Appel : http://www.appel-retraites.org

Rouge 2020 05/06/2002

Source : http://www.lcr-rouge.org/blocnot1.html

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