Darcos contraint de reporter sa contre-réforme du lycée par crainte du "tous ensemble et en même temps" des jeunes et des travailleurs. On peut battre Sarko-MEDEF et l’UE du capital ! Construisons ensemble un grand mouvement populaire pour l’emploi, les salaires, les acquis sociaux, les services publics, les libertés démocratiques...
Alors qu’il y a quelques semaines, Sarkozy pérorait sur le fait que « les grèves ne se voyaient plus en France », ce recul gouvernemental est à mettre sur le compte de la mobilisation persistante des personnels et surtout de la mobilisation grandissante des lycéens pour le retrait de la réforme. Il faut saluer chaleureusement la détermination d’une jeunesse qui, un an et demi après sa victoire contre le CPE, a obtenu un nouveau recul gouvernemental, tandis que les états-majors des organisations syndicales de l’Education Nationale ne sont pas parvenus à appeler à l’action avec les lycéens piteusement laissés seuls en première ligne face à gouvernement et à une majorité de proviseurs ultra-répressifs.
Toutefois, la vigilance ne doit pas faiblir. Non seulement la suppression de dizaines de milliers de postes d’enseignants et le reste du gigantesque plan de casse de l’Education Nationale, de la Maternelle et l’Université, sont toujours d’actualité mais la réforme du lycée n’est que reportée. Comme l’explique Fillon qui prend décidément les lycéens et les enseignants pour des imbéciles : « Il faut prendre le temps d’une information complémentaire, mais la réforme du lycée sera conduite ».
Néanmoins, cette première victoire constitue un formidable encouragement à tous les mouvements sociaux en cours.
Car ce qui a fait reculer le gouvernement est aussi le spectre de mai 1968 et la perspective de voir la mobilisation de la jeunesse se joindre à celle de l’ensemble du monde du travail (même s’il est vrai que le choix par les directions syndicales, sous la pression de la CFDT, du 29 janvier pour une grève interprofessionnelle retarde terriblement et, on peut de plus en plus se le demander, sciemment, au regard des nombreuses luttes de ce mois de décembre). Cette perspective qui effraie le pouvoir doit au contraire dynamiser tous les vrais progressistes qui veulent stopper la casse complète de la nation républicaine frappée dans toutes ses dimensions : emploi industriel, agriculture familiale, pêche artisanale, recherche scientifique, hôpitaux et Sécu, Education nationale et Université, Poste, SNCF, laïcité institutionnelle, indépendance nationale sacrifiée à l’Europe supranationale du traité de Lisbonne...
C’est pourquoi, alors que la colère monte des usines, des lycées et des services publics, la priorité est aujourd’hui d’enfoncer le clou face à un gouvernement et ses donneurs d’ordres qui étranglent la jeunesse comme l’ensemble du monde du travail en saccageant les services publics, l’emploi, les salaires, les système solidaires.... afin de subventionner toujours plus les profits des grands monopoles capitalistes et de faire payer la crise à ceux qui en sont déjà les victimes.
« Tous ensemble et en même temps » contre Sarkozy, le MEDEF et son Europe du Capital, nous serons assez forts pour imposer l’arrêt de la régression sociale sans limite et la satisfaction des aspirations populaires.
Le 16 décembre 2008
Communiqué de la Commission luttes et syndicalisme du Prcf