RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Piedad Cordoba (sénatrice colombienne) : Lettre à Barack Obama

Bogotá DC., le 5 novembre 2008

A Monsieur BARACK OBAMA, président élu des Etats-Unis d’Amérique

Monsieur le Sénateur,

En ma qualité de congressiste de la République de Colombie et de femme afro-descendante engagée pour obtenir une justice envers tous les groupes sociaux traditionnellement exclus de nos systèmes socio-politiques, je vous exprime mes voeux les plus chers pour le programme de gouvernement que vous développerez avec l’aide du peuple américain au terme d’un exercice historique de démocratie qui vous a déclaré gagnant, a démontré la maturité des électeurs américains et est le signal le plus clair du changement d’époque.

Vous représentez, Monsieur le Sénateur, un espoir de changement pour le peuple américain et pour nous autres, personnes démocrates du monde, qui considérons qu’il est nécessaire et péremptoire de transformer le système économique et politique, de telle manière que nous avancions en comblant les brèches entre ceux qui détiennent la richesse et ceux qui n’ont pu accéder aux bénéfices du développement, vivent dans la pauvreté et n’ont pas l’occasion de profiter d’une vie digne.

Votre victoire, qui est la victoire de tous ceux qui ont lutté depuis des décennies pour l’égalité, représente aussi l’espoir pour nous qui croyons que les relations entre les pays doivent être fondées sur le respect, la solidarité, la coopération et l’entente entre les nations.

La Colombie, mon pays, a un urgent besoin de solutions politiques négociées au conflit armé interne que nous vivons depuis 60 ans. Le fait de ne pas trouver d’issues démocratiques à la diversité de conflits nationaux a impliqué et implique la perte de vies, de ressources et l’affaiblissement de l’État social de droit. Pour cette raison, nous considérons l’importance de la collaboration internationale, de l’appui ferme d’alliés comme les États-Unis dans la défense des Droits de l’Homme, dans la recherche de chemins de paix en vue de transformer les causes génératrices de conflit et d’obtenir un dialogue entre les parties comme solution à nos problèmes qui dépassent les frontières.

Je suis convaincue, Monsieur le Sénateur, que vous contribuerez, en tant que futur Président, à cet objectif ; c’est pourquoi, comme militante de l’aile démocratique du Parti libéral colombien [1] et comme dirigeante de la force politique appelée Movimiento Poder Ciudadano Siglo XXI [2], je me félicite de votre succès aux urnes.

Je profite de cette occasion pour affirmer à vous-même, à votre famille, au futur Vice-Président Joe Biden, à votre groupe de conseillers et, par votre intermédaire, aux citoyens des États-Unis, ma disposition à contribuer aux causes d’intérêt général qui permettent un monde juste, libre et solidaire.

Je vous souhaite beaucoup de succès dans la tâche que le peuple vous a confiée,

Piedad Córdoba Ruà­z

Sénatrice de la République


[1] Le Parti libéral colombien fut fondé en 1848 sur une base libérale, progressiste et anticléricale. Durant tout le XIXe siècle il s’affronte durement avec le Parti conservateur, mais reste le parti dominant de la vie politique, et gouverna de façon ininterrompue de 1849 à 1886. Après la proclamation de la nouvelle constitution en 1886, il devint un parti important au Parlement, sans pour autant réussir à faire élire l’un des siens à la présidence de la République. Il reste le parti dominant de la vie politique colombienne jusqu’à nos jours. L’actuel président Alvaro Uribe est un dissident de ce parti qu’il a quitté en 2002 avant de se présenter à l’élection présidentielle.La guérilla des FARC est née parmi les partisans urbains et ruraux du candidat libéral à l’élection présidentielle de 1948, Jorge Eliécer Gaitán, qui prirent le maquis après son assassinat et la répression féroce du soulèvement qui s’ensuivit à Bogotá, le « Bogotazo », ce qui marqua le début de ce qu’on a appelé la « Violencia » (NdT)

[2] Movimiento Poder ciudadano Signo XXI : Mouvement pour le Pouvoir Citoyen au XXIe Siècle (NdT)


Source : PIEDAD Cà“RDOBA LE ESCRIBE A BARACK OBAMA

Article original publié le 5/11/2008

Sur l’auteur

Thierry Pignolet et Fausto Giudice sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=6308&lg=fr

URL de cet article 7400
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Laurent Mauduit. Les Imposteurs de l’économie.
Bernard GENSANE
Serge Halimi expliquait autrefois pourquoi il ne voulait jamais débattre avec un antagoniste ne partageant pas ses opinions en matière d’économie : dans la mesure où la doxa du capitalisme financier était aussi « évidente » que 2 et 2 font quatre ou que l’eau est mouillée, un débatteur voulant affirmer un point de vue contraire devait consacrer la moitié de ses explications à ramer contre le courant. Laurent Mauduit a vu le « quotidien de référence » Le Monde se colombaniser et s’alainminciser au (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La vérité, c’est que le gouvernement ne peut construire une prison qui soit pire que celle qui consisterait à trahir ma conscience ou mes principes."

Chelsea Manning.

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.