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Petit cours d’économie modeste et contributif à la désinformation permanente : C’est quoi le R.S.A ?

Petit cours d’économie modeste et contributif à la désinformation permanente : C’est quoi le R.S.A ?

Le Revenu de Solidarité Active. Vous n’avez pas fini d’en entendre parler à la rentrée ; c’est la grande mesure de HIRSH, débauché de la présidence d’Emmaüs pour siéger chez Sarko. …. Vous trouvez mon ton agressif pour une mesure qui ne peut apporter que l’adhésion des masses de gauche puisqu’elle consiste à filer du pognon aux plus pauvres (Attention les plus pauvres méritants comme dans la bonne morale catho). Vous allez comprendre pourquoi.

Techniquement le RSA va plus ou moins remplacer le RMI et quelques autres aumônes que verse l’Etat aux « nécessiteux » à condition qu’ils trouvent du boulot, ces salauds. Ainsi seront résolues les fameuses trappes à pauvreté et à chômage selon nos chers Néo- Classiques puisque les chômeurs ne pourront pas disposer d’une telle générosité dans la mesure où le RSA est réservé aux seuls ACTIFS PRECAIRES, ayant un salaire tellement ridicule que l’Etat ne peut pas faire autrement que de leur filer du pognon.

Par exemple, un gonze tout seul au RMI ne peut palper que 450 Euros/mois qu’il bosse ou non ; avec le RSA, c’est plus compliqué mais si il bosse, sublime récompense, il pourra percevoir, et de façon durable, jusqu’à 760 Euros/mois (TTC) ; c’est-à -dire encore 100 Euros de moins que le seuil de pauvreté. Il est content le mec…. . Et dire que HIRSH voulait éradiquer la pauvreté…. . Je sais ; vous allez me dire que j’exagère, que je suis de mauvaise volonté ; mais pourtant ça fait 20 ans que la gauche (la vraie) réclame une hausse des minima sociaux , et v’la t’i pas qu’un gouvernement néo-conservateur lui accorde… ? Y aurait comme une entourloupe ?

Encore heureux qu’ils aient prévu ces cons de le financer sur les revenus du capital. Sinon, ça aurait été trop gros…. .

Parce que finalement c’est quoi tous ces minima sociaux qui ne servent qu’à entretenir des précaires de longue durée ? Une incitation au retour à l’emploi ? (ça c’est pour les étudiants -…diants, …diants…- en économie) ; une aumône ? Non en réalité c’est beaucoup plus simple, cela revient à acheter la paix sociale et la dérégulation du marché du travail à bas prix. Je vous explique…. .

En économie, on nous apprend qu’il existe deux formes de répartition des revenus ; l’une primaire, l’autre secondaire…. .

La première est salariale, ou en tout cas se joue dans les arcanes de l’entreprise ; de sorte qu’avec 6 millions de chômeurs ou précaires elle ne se joue plus. Y a plus de négociation … .Basta cosi i va fancullo…. .

La deuxième relève de ce que décide l’Etat ; et en tant que vilain Marxien ne croyant qu’aux relations complexes entre l’infrastructure et la superstructure, je fais l’hypothèse qu’il existe une relation intime mais totalement diluée dans des rapports de classes et d’habitus conduisant à ce que l’Etat prenne en charge ce que les entreprises ne veulent (ne peuvent-nous dit-on) plus prendre en charge ; c’est-à -dire les salaires…. . A partir de là , l’équation est simple : comment payer moins mes salariés tout en faisant en sorte que ceux - ci survivent pour revenir bosser demain matin ?

En termes Marxiens, on pourrait aller jusqu’à dire que l’extorsion de plus-value atteint une limite, celle précisément qui empêche le prolétaire de reconstituer sa force de travail. Ah oui, mais alors le prolétaire ne sera plus en état de bosser et le système capitaliste et marchand ne pourra alors plus se reproduire. Alors que faire ? Appelons l’Etat à la rescousse pour qu’il finance le reliquat permettant aux prolétaires de reconstituer leur force de travail… ; c’est-à -dire de survivre. Au passage, cela contentera la bonne morale judéo-chrétienne puisque d’un côté on vient en secours aux pauvres (sans pour autant éliminer les fameuses trappes à pauvreté chères aux néo-libéraux) ; d’un autre on ne soutient que les pauvres méritants, ceux qui occupent un misérable emploi précaire faute de mieux. En revanche, les pauvres « non -méritants » ne sont pas concernés pas ces dispositifs. La morale est sauve.

Revenons à notre histoire de répartition primaire et secondaire ; et redevenons sérieux….. .

La fonction première des dispositifs « d’incitation à l’emploi » est donc d’arriver à combiner baisse du coût du travail sous toutes ses formes (flexibilité, temps partiel, précariat …) et reproduction de la force de travail : a priori, deux choses antinomiques mais pouvant temporairement être résolues en inventant cette gamme de redistribution secondaire que les économistes appellent impôt négatif qui, comme son nom l’indique, est un impôt fonctionnant à l’envers puisqu’il s’agit d’un revenu versé à tous ceux dont les revenus du travail ne permettent pas d’atteindre un certain niveau de revenu ; technocratiquement défini bien sûr.

Cela signifie donc que l’Etat cautionne, légitime l’existence même de la multitude de petits boulots payés au lance-pierre au lieu de lutter contre les formes massives d’emplois précaires. Les employeurs pourront donc continuer à employer sur des bouts d’emplois, à émietter les temps de travail puisque l’Etat viendra éponger, à peu de frais, la misère salariale que cela génère, en subventionnant les baisses de salaires et le précariat. D’ailleurs, le pape et théoricien de l’impôt négatif n’est autre que Milton FRIEDMAN (1912-2006), fondateur de l’école Monétariste (courant ultra-libéral), Prix Nobel d’ Economie en 1976, conseiller économique de Pinochet dans les années 70 et contempteur de l’économie Keynésienne.

Evidemment, l’invention de l’impôt négatif et de tous les dispositifs s’y rattachant permet d’évacuer de l’économie politique la question fondamentale de la fixation des salaires ; et plus prosaïquement, d’évacuer la question salariale de ce que l’on appelle, dans le jargon technocratique, le « dialogue social ». Tu parles d’un dialogue, une fois que l’on a évacué les questions qui fâchent. On ferait mieux de parler de « monologue social », cela serait plus honnête.

Ce n’est pas pour rien que depuis 30 ans, en France et ailleurs, la part des salaires dans le PIB a diminué de près de 10 points (de PIB) ce qui représente tout de même la coquette somme de 180 Milliards d’Euros (chaque année). Comparé à ce que coûte le RSA (5 Milliards au titre du RMI, refondu pour la circonstance + 1,5 Milliards supplémentaires pour élargir le dispositif à prés de 4 millions de salariés, c’est dire l’ampleur de la précarité salariale) ; on voit à qui profite le crime !!!!

Autrement dit, le RSA n’est absolument pas un dispositif de lutte contre la pauvreté, encore moins de lutte contre les inégalités de revenus ; mais l’outil indispensable pour accompagner encore plus de flexibilité salariale, de dérégulation salariale et de précarité.

La seule et vraie politique de lutte contre la pauvreté et les inégalités salariales serait de rediscuter de la question salariale, c’est-à -dire de la répartition primaire des revenus, de supprimer le précariat et l’ensemble des emplois s’y apparentant ; et bien sûr d’instaurer, comme c’est le cas en Suède, une sorte de plafond salarial, une sorte de salaire maximal interdisant à certains patrons de très grandes sociétés de pouvoir gagner 400 ou 500 fois ce que gagnent leurs salariés. Au moins, si ces économies réalisées sur l’hyper-bourgeoisie salariale étaient faîtes, on pourrait embaucher à des conditions décentes tout un tas de salariés afin de soulager le rythme de vie et de travail effréné de millions de salariés dans ce pays. Bref, une sorte de R.T.T payée sur les baisses de salaires et de revenu du salariat actionnarial ou du capitalariat salarié (comme on veut)…. .

Evidemment avec le RSA, on renonce à ce que les plus gros salaires (et plus largement revenus) renoncent à une once de leurs privilèges salariaux et para- salariaux (stocks-options et autres cochonneries du même genre) ; on légitime le précariat ; les inégalités salariales et la pauvreté salariale que celui-ci engendre mais on se donne bonne conscience en venant prétendument en aide aux « working-poors ».

Ah, quand une mesure de redistribution frelatée qui passe pour être de gauche permet, en réalité, d’étendre la logique du capitalisme néo-libéral et patrimonial contemporain ; on comprend mieux la confusion qui règne dans les esprits… .

Occitan64

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