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Fadela et Nanar

Suite à l’audition de Bernard Tapie par les parlementaires, Fadela Amara, secrétaire d’État à la politique de la ville, rappelle les origines " populaires " de l’ancien homme d’affaires et évoque un " mépris social " de la part de la " noblesse d’État " . Elle rappelle que Pierre Bérégovoy avait aussi été décrié parce qu’il appartenait à la classe populaire.

Bérégovoy était certes un ancien ouvrier (et on n’oubliera pas qu’il s’engagea très jeune dans la Résistance), mais son père était un capitaine russe blanc. C’est peut-être parce qu’il n’eut de cesse de vouloir retrouver ses origines sociales qu’il fréquenta des gens d’argent un peu troubles (Traboulsi, Boublil, Pelat) et qu’il mena une politique de rigueur saluée par la droite (Barre, Sarkozy, Juppé et autres). Il pratiqua une politique du franc fort, évidemment favorable à ceux qui avaient de l’argent, il libéralisa les marchés financiers comme la droite n’avait jamais osé le faire et il brouilla les critères d’augmentation des salaires des fonctionnaires en mettant sur le devant l’évolution de la masse salariale due au GVT (glissement, vieillesse, technicité), aux promotions pour affirmer que l’ensemble des fonctionnaires avaient été augmentés. Peut nous chaut, donc, que Bérégovoy ait été fraiseur et gazier dans sa jeunesse. Mais on n’est pas étonné que l’ancien syndicaliste FO et le fossoyeur de Manufrance, Wonder ou Terraillon se soient un jour reconnus.

Al Capone aussi était d’origine modeste, et il fut, à sa manière, un grand homme d’affaires.
Tapie est-il d’origine plus modeste que les centaines d’ouvriers et ouvrières qu’il a licenciés et dont il a ruiné les vies ?

Si elle en a le temps, si elle veut s’intéresser à la vraie vie des vrais gens que Tapie a roulés dans la farine pour pouvoir s’acheter des yachts, des tableaux et des Greg Lemond, Fadela Amara peut aller voir :
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=1713185001006

Tapie est l’un des requins les plus méprisables de l’histoire contemporaine. Au moins, les autres requins (amis de Sarkozy et que Fadela Amara sert objectivement) ne font pas semblant.

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Thomas Frank. Pourquoi les pauvres votent à droite ? Marseille : Agone, 2008.
Bernard GENSANE
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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