Une nouvelle affaire fait écho à notre récent billet, sur l’affaire de Nilin : le 16 avril 2008, un caméraman de l’agence Reuters de 24 ans, Fadel Chanaa, sort de son véhicule identifiable comme celui d’un journaliste, par le signe TV qui orne son capot, et filme un char israélien dans le centre de la bande de Gaza. Le char ouvre le feu et Chanaa est abattu. L’autopsie révèlera qu’il a été tué par un obus à fléchettes, qui peut contenir jusqu’à 5 000 de ces fléchettes d’acier, mesurant cinq centimètres de long, qu’il libère pour les éparpiller : le médecin qui a examiné son corps a constaté les nombreuses lacérations des fléchettes ayant pénétré son torse et tranché sa moelle épinière, malgré son gilet pare-balles (lui aussi signé TV). Le même jour, comme le résume Amnesty International, "Au moins 18 civils palestiniens non armés, parmi lesquels se trouvaient des enfants, ont été tués par les forces israéliennes mercredi dans la bande de Gaza. Plus de trente autres personnes ont été blessées dans des attaques menées par des avions israéliens et par des forces terrestres utilisant des tanks, toujours dans la bande de Gaza." Et l’organisation d’en conclure : "Les frappes lancées hier par l’armée israélienne après que trois de ses soldats sont morts au combat témoignent, semble-t-il, d’une indifférence totale pour la vie des civils. La culture de l’impunité qui semble prévaloir au sein des forces israéliennes favorise un recours fréquent à une force inconsidérée et disproportionnée ." Impunité en effet : "A la lumière des conclusions de l’enquête, le procureur général de l’armée a établi que l’autorisation d’ouvrir le feu donnée au char était légitime étant donné les circonstances et, qu’en conséquence, aucune procédure légale ne sera engagée", indique un communiqué de la tsahal en date du 13 août dernier.
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