L’Assemblée constituante népalaise, réunie en séance extraordinaire, a officiellement aboli la monarchie instaurée il y a 239 ans, conformément à l’accord de paix conclu en 2006 par les ex-rebelles maoïstes.
Les députés se sont prononcés par 560 voix contre 4 en faveur de cette mesure, que des milliers de Népalais avaient commencé à célébrer quelques heures plus tôt à travers tout le pays.
Beaucoup espèrent que ce changement de régime sera le dernier chapitre d’un conflit qui a fait plus de 13.000 morts en une dizaine d’années.
"L’avènement de la République"
"Célébrons l’avènement de la République avec éclat", crachait un haut-parleur relié à un taxi.
Plusieurs milliers de maoïstes, désormais majoritaires à l’Assemblée, ont défilé dans la capitale sous des drapeaux frappés du marteau et de la faucille en scandant "A bas la monarchie".
Ces scènes de joie masquent toutefois des craintes quant à la sécurité, ces derniers jours ayant été marqués par des attentats "symboliques" commis par les partisans du roi Gyanendra.
Quelques heures seulement avant le vote des députés, deux bombes de faible puissance ont explosé à Katmandou, la première dans un lieu où se rassemblaient des responsables politiques, sans faire de victime ; la seconde, de fabrication artisanale, dans un parc où la police a fait état d’un blessé.
Une réincarnation de Vishnu
Le monarque, autrefois vénéré comme une réincarnation de Vishnu, dieu protecteur de tous les Hindous, dispose d’une quinzaine de jours pour quitter son palais de Katmandou, ont fait savoir les autorités.
Il n’a rien dévoilé de ses intentions, hormis qu’il compte rester dans son pays. Son visage a déjà disparu des billets de banque. Ses portraits ont été retirés de tous les lieux publics et le ministère de la Paix et de la Reconstruction a fait savoir que son ancien palais serait transformé "en musée national après son départ".
Beaucoup de Népalais ont perdu confiance en la monarchie en 2001 lorsque le prince Dipendra a tué le roi Birendra et huit autres personnalités royales avant de se donner la mort.
En 2005, la méfiance du peuple a fini de s’enraciner avec le limogeage du gouvernement par Gyanendra et la proclamation de l’état d’urgence accordant des pouvoirs spéciaux au roi, après des semaines de manifestations contre le régime. (Reuters)
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