André Santini, secrétaire d’État chargé de la Fonction publique, est un grand fumeur de cigares (il a déclaré dépenser 1000 euros par mois pour ses cigares : le salaire d’un fonctionnaire de catégorie C). En février 2008, il fut mis en examen pour détournement de fonds (il est, naturellement, présumé innocent, mais ce n’est pas moi qui l’ai mis en examen). Il vient de déclarer, à l’occasion d’une grève très suivie dans la fonction publique, que « faire la grève était ringard » et que les grévistes feraient mieux de s’inspirer des Japonais et porter un brassard. André Santini est le frère d’Hervé, grand homme d’affaires, autrefois proche de la BCCI, une banque très sulfureuse connaissant bien les pétrodollars. Le ministre est un homme très drôle. On se souvient de ses piques à l’adresse de Raymond Barre, son mentor en politique, ou de Giscard : « Je crois qu’on en a fait un peu trop pour les obsèques de François Mitterrand. Je ne me souviens pas qu’on en ait fait autant pour Giscard ». La suggestion du brassard est révélatrice de l’immense mépris qu’un Santini éprouve pour les fonctionnaires. Montant sur ses grands chevaux, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, répliqua que, tant qu’à faire, les fonctionnaires pourraient aussi « se mettre une plume dans le derrière ». Dans un débat politique, on n’a jamais intérêt à se situer plus bas qu’un antagoniste. Chérèque, dont le frère est vice-président d’une importante société de technologie de pointe et dont le père, ancien grand responsable syndical, accepta les suppressions d’emplois dans la sidérurgie après avoir déclaré qu’il fallait « retirer les hauts fourneaux de la tête des sidérurgistes lorrains », s’est peut-être trompé d’orifice. Il est en effet un grand spécialiste de l’avalage de couleuvres au détriment des salariés français.
« Les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération. »
phrase prononcée par De Gaulle à Moscou en 1966.