La CADAC, le MFPF et le Collectif National pour les Droits des femmes
appellent à un rassemblement devant le Sénat le mardi 29 avril, à 18
heures précises, pour s’opposer à l’amendement Garraud adopté déjà en
première lecture à l’Assemblée Nationale. Cet amendement, qui ouvre la
possibilité de considérer l’embryon comme une personne, sera discuté et
soumis au vote du Sénat précisément le 29 avril.
C’est extrêmement grave, cela correspond à un véritable retour de bâton
au plan international (il n’y a pas qu’en France que ce genre de lois
est envisagé).
Lieu précis de rendez-vous : angle de la rue Tournon et de la rue
Vaugirard, à 18 heures.
Communiqué de presse de la CADAC :
L’amendement adopté par les députés de droite, malgré l’opposition des
Socialistes, dans la nuit du 19 au 20 mars 2003, dans le cadre du projet de loi renforçant la
lutte contre la violence routière, crée un délit d’interruption de grossesse sans le consentement
de l’intéressée, par imprudence, en affichant de protéger la femme enceinte. Ce texte
apparaît redondant puisque existe déjà au Code pénal un article 223.10 qui prévoit que «
l’interruption de la grossesse sans le consentement de l’intéressée est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. »
Ne s’agit-il pas alors par le biais du projet de loi contre la violence routière de sanctionner « la
mort d’un foetus » en lui donnant insidieusement le statut juridique de « personne » ?
Donner à l’embryon ou au foetus le statut juridique de « personne » est
un acte juridique et politique qui, demain, remettra en question le droit à l’avortement.
Alors que les différentes instances de la société civile ont toujours eu la sagesse de refuser ce
piège, les députés antiavortement cherchent par tous les moyens à faire reconnaître
l’embryon comme « personne », ce qui lui confèrera des droits juridiques venant s’opposer
à l’IVG. Si l’embryon devient une personne, l’avortement sera interdit.
Par le biais très détourné d’un projet de loi renforçant la lutte contre la violence routière, la
CADAC voit donc s’afficher la mort programmée du droit à l’avortement.
Nous sommes déterminées à lutter contre toute tentative de remise en
question de ce droit fondamental pour toutes les femmes.
Paris, le 2 avril 2003
CADAC (Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à
la Contraception)