Le commissaire pour la Paix de Colombie, Luis Carlos Restrepo, a affirmé que le président à lvaro Uribe ne doit pas répondre à la crise de la parapolitique. Par conséquent, il a proposé que les partis de la coalition de gouvernement impliqués dans ce scandale se dissolvent.
« Il y a un Exécutif fort et un Congrès qui fonctionne, mais des partis paralysés », a justifié le fonctionnaire.
Restrepo a fait valoir que les partis de la coalition n’ont pas exercé de contrôles suffisants pour éviter l’infiltration de personnes liées à des organisations armées illégales « et ils ont fini par être liés à ces partis ».
(...)
Le scandale de la parapolitique expose les relations entre politiciens, dont la majorité est Pro-Uribe, et les groupes paramilitaires d’extrême droite.
Il a récemment été demandé l’arrestation de l’ex président du Congrès Mario Uribe Escobar - cousin du président à lvaro Uribe - qui figure parmi les 63 congressistes que la Cour Suprême de Justice a lié au scandale qui a éclaté en 2006, quand on a trouvé un ordinateur appartenant à Rodrigo Tovar Pupo, alias "Jorge 40", un des principaux chefs des Auto-défenses Unies de Colombie (AUC).
Une proposition qui provoque de remous
La proposition lancée par le commissaire pour la Paix, Luis Carlos Restrepo, n’a pas été du goût des membres de la coalition de gouvernement qui ont exprimé des critiques sévères.
Le président du Parti Conservateur, Efraàn Cepeda Sarabia, a dit que la proposition était « d’un ton messianique et apocalyptique, avec le sentiment d’aspirations politiques personnelles » de Restrepo et il a estimé qu’il s’agissait « d’une position qui fait fi de l’histoire nationale ».
Le groupe conservateur est la principale force politique de la coalition gouvernementale et dont l’actuel ministre de l’Intérieur, Carlos Holguin, a été président jusqu’à sa nomination. Il s’est montré lui-aussi en désaccord avec la proposition du commissaire.
Le président du Parti U, du sénateur Carlos Garcàa Orjuela, a déclaré que le gouvernement, et dans ce cas Restrepo, ne peuvent éliminer les partis qui les ont soutenus dans le Congrès, qui ont approuvé toutes ses initiatives et dont le rôle a été décisif au moment d’élire par deux fois à lvaro Uribe à la magistrature suprême.
Pour sa part, le sénateur de Cambio Radical, Plinio Olano, a indiqué que le président Uribe doit clarifier les choses s’il veut se démarquer de la coalition en vue d’un troisième mandant.
Pour Carlos Garcàa, les mots du Commissaire créent un chaos et l’application de sa proposition impliquerait la révocation du Congrès ce qui mettrait fin à l’enquête ouverte par la Cour Suprême sur de nombreux parlementaires.
Le sénateur d’opposition Gustavo Petro, du Pôle Démocratique Alternatif (PDA), a affirmé que la faute ne revient pas seulement au Congrès qui est lié au paramilitarisme mais également au président Uribe qui n’a pas été capable de rejeter cet appui, quand il était évident.
Pour sa part, le sénateur Héctor Heli Rojas, du parti d’opposition Libéral, a dit également qu’il était curieux que les Pro-Uribe tentent de dire que tout était en place avant Uribe, car ce dernier faisait partie de cette classe politique libérale qui tirait les ficelles du pouvoir dans les années 80.
TeleSUR - RCN - El Tiempo - Prensa Latina - UPI / ms - SB