Plus de 100 personnes ont été arrêtées ce jeudi dans la capitale colombienne et à Medellàn, où on a également enregistré 14 blessés, après l’action de la force publique contre des groupes d’encagoulés qui ont produit le chaos pendant les marches pour la Journée Internationale du Travail qui dans les autres villes du pays se sont déroulées sans incidents.
Encagoulés armés pierres, d’objets contondants et d’explosifs de fabrication artisanale, ont fait face à des groupes antiémeutes de la Police à Bogota et à Medellàn en marge des marches de commémoration annuelle, qui à cette occasion ont dénoncé le nombre croissant de meurtres contre des chefs syndicaux.
Des médias locaux parlent de 129 arrestations à Bogota et d’au moins 16 à Medellàn.
A Bogota, la mobilisation, à laquelle ont pris part plus de 80 mouvements syndicaux et qui a parcouru la "carrera séptima" depuis la Plaza de Toros jusqu’à la Plaza de Bolàvar, s’était déroulé dans le calme et n’avait pas présenté de troubles à l’ordre public, selon le journal El Espectador.
Mais en fin de marche, des hommes encagoulés, dont l’identité n’est pas connue, ont provoqué des troubles qui ont laissé des dégâts matériels dans les localités voisines.
« Nous suivions le défilé à une distance prudente lorsque ces hommes ont provoqué les désordres qui ont obligé les unités du SMAD à entrer en action et contenir les troubles », a réconté Jorge Rodriguez, sous commandant de la Police Métropolitaine.
Les encagoulés ont aussi attaqué et endommagé des locaux commerciaux, des sièges de banques et autres biens privés dans les deux localités, dont beaucoup appartenaient à des enseignes étrangères.
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Sans incident dans le reste du pays
Pendant ce temps, dans des dizaines de villes colombiennes les marches pour le premier mai ont été massives et se sont déroulées sans incident. Elles ont dénoncé le nombre croissant de meurtres de syndicalistes - 24 cette année.
Un rapport divulgué mercredi par les principales centrales ouvrières de Colombie a indiqué que ce chiffre représente un accroissement de 71.4 pour cent par rapport à la même période de l’année précédente.
Les manifestants ont aussi exigé des augmentations de salaires et ont rejeté le Traité de libre Commerce (TLC) signé avec les Etats-Unis.
Un document émis par la Centrale Unitaire des Travailleurs de Colombie (CUT), la Confédération Générale des Travailleurs (CGT) et la Confédération des Travailleurs de Colombie (CTC), ont rappelé que le Congrès des USA a reporté la signature de l’accord devant la situation d’impunité et de violence à l’encontre des travailleurs en Colombie.
Les marcheurs ont aussi rappelé que de grandes multinationales sont accusées ou ont été condamnées aux USA pour avoir payé des paramilitaires d’extrême droite pour qu’ils assassinent des leaders ouvriers dans le pays andin.
Dans des villes comme Cali et Neiva, les mobilisations ont rejeté le gouvernement du président à lvaro Uribe et ils l’ont qualifié de « menteur et paramilitaire », en même temps qu’ils ont rejeté les politiques gouvernementales qui veillent aux intérêts des unions économiques et non à celui des travailleurs.
Ont également pris part aux manifestations, la Centrale Unitaire des Travailleurs (CUT), l’Union Nationale des Employés Bancaires (UNEB), la Fédération colombienne d’Éducateurs (FECODE), le Syndicat National des Employés Publics de l’État colombien (Sintraestatal), ainsi que des membres du Pôle Démocratique Alternatif (PDA) et du Parti Communiste colombien, entre autres.
Le président du PDA, Carlos Gaviria, a demandé l’appui des citoyens à la Cour Suprême de Justice dans le processus de ce qui appelé parapolitique.
« Le moment exige que tous les citoyens honnêtes soutiennent de manière décidé les juges et défendent la Cour Suprême de Justice, symbole vénérable d’un grand effort pour défendre ce qui reste de l’État de droit », a assuré Gaviria pendant la marche.
TeleSUR - Caracol - El Espectador - Efe - Indymedia / mc - MC