Quand on parle de vie chère au Burkina, on fait systématiquement référence à la flambée des prix des denrées de première nécessité. Plus précisément, il s’agit d’une catégorie de produits alimentaires comme le riz, l’huile, le sucre et le lait.
On comprend donc qu’une cristallisation soit faite autour de ces denrées de grande consommation. Tout le monde, à commencer par les populations les plus fragiles économiquement, subit de plein fouet le renchérissement de leurs prix. La stratégie de lutte contre la vie chère élaborée par le gouvernement s’est donc focalisée sur cet aspect. Pourtant, la valse des étiquettes touche d’autres secteurs de l’économie comme la construction et le transport. Pour ériger un hangar de dix tôles, on a de quoi se faire un sang d’encre. Même le simple fil de fer est devenu intouchable.
Dans le secteur des transports, si le prix du carburant a pu être contenu jusque-là , de nombreux autres produits sont devenus trop chers pour les propriétaires de véhicules. Les prix des lubrifiants, les batteries, les pneumatiques, etc., ont connu une hausse vertigineuse. Cette flambée des prix pernicieuse a bien sûr des conséquences graves sur l’activité économique et sociale. Pour le moment, le combat en vigueur est celui du ventre. Mais bientôt, il faudra se préparer au combat pour se loger ou se déplacer. Cette vie chère dont on ne parle pas pourrait être encore plus désastreuse car elle touche aux fondements de l’économie. Le gouvernement, qui peine déjà à gérer la crise des denrées alimentaires, voit-il venir cette autre menace ? En tout cas, c’est le moment d’y penser. Autrement, toute la mobilisation actuelle pourrait être vaine, si d’autres secteurs de l’activité économique venaient à prendre le relais de la vie chère.
Par Mahorou KANAZOE
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