DIASPORA : Petit déjeuner presse :
L’UJIF reçoit M. Ouraga Jean-Paul, président de la Coordination générale des ivoiriens de la diaspora (COGID)
Dans le cadre de ses activités, l’union des journalistes ivoiriens de France (UJIF) initie une série de rencontres qu’elle veut hebdomadaire ou mensuel autour de divers thèmes. Pour sa première sortie, l’Ujif recevait M. Ouraga Jean-Paul, président de la coordination générale des Ivoiriens de la diaspora (Cogid). C’était ce samedi 19 avril 2008, à l’hôtel Ibis Cambronne dans le 15e arrondissement de Paris. Profitant de la tribune a lui offerte, M. Ouraga Jean-Paul, enseignant de formation a instruit la presse ivoirienne et africaine sur les objectifs de son association et les a invité à s’associer à son prochain évènement « journée de la diaspora : problématique migratoire, le cas des ivoiriens » qui aura lieu le 17 mai prochain au Palais des Congrès de Montreuil, près de Paris.
S’agissant de la genèse de son mouvement, l’invité de l’Ujif a rappelé que l’idée est partie d’un colloque sur la valorisation des compétences des ivoiriens de la diaspora (Civacad) organisé en 2004 à Abidjan par le cabinet conseil, CORHS’Inter de madame Rosine Tanoh Zagol.
« Nous étions 14 ivoiriens venus de sept (7) pays d’Europe. Après le colloque, on s’est dit pourquoi ne pas fédérer nos différentes structures en vue d’inciter davantage d’ivoiriens à investir en Côte d’Ivoire ? Voilà comment a vu la naissance de notre coordination » a-t-il introduit et d’ajouter : « Après une première réunion le 11 août 2004 au siège du district d’Abidjan, nous sommes retournés en Côte d’Ivoire en 2005 pour prendre langue avec la direction des ivoiriens de l’étranger, DIE, dirigée par l’ambassadeur Alain Nicaise Koffi.
De retour en Europe, nous avons, depuis 2006 mené des campagnes de sensibilisation et d’information concernant nos objectifs. Depuis le début de cette année, nous nous attelons à la promotion et à la valorisation en montrant les diverses opportunités à investir en Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs dans cette optique que nous organisons en mai prochain une grande journée de promotion et de valorisation des compétences des ivoiriens de la diaspora. »
Bien que représentée dans huit (8) pays d’Europe, la coordination générale des ivoiriens de la diaspora, veut compter sur la contribution effective des ivoiriens de France qui représentent le plus grand nombre. « D’ailleurs sur les 111 organisations ivoiriennes recensées à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris, pour un total 127 000 ivoiriens résident en France, la Cogid compte 63 sympathisants et 26 organisations sont déjà membres » a affirmé son président.
Rappelons que la Côte d’Ivoire compte près de 1,5 millions de ressortissants qui vivent hors de ses frontières. Repartis dans plusieurs domaines de compétences, ceux-ci à l’image de la diaspora malienne ou encore sénégalaise, contribuent chaque année à hauteur du 1/10e de leurs revenus en direction de leurs familles restées en Côte d’Ivoire, par des envois de Western Union ou autres moyens de transfert d’argent. Les recensés, les canalisés et en faire un véritables pôle économique au service du développement durable en Côte d’Ivoire, est le principal objectif de la Cogid. Une initiative salutaire pour un pays qui sort d’une profonde crise. Car comme dirait un économiste averti « aucun pays n’a atteint un réel développement grâce aux investisseurs étrangers ». D’ailleurs, tout récemment, c’est sous le titre "L’atout diaspora" que Yannick Le Bourdonnec a consacré l’éditorial du "Nouvel Economiste" au rôle économique croissant des diverses diasporas, sur leur pays d’origine.
Se fondant sur le nouveau poste ministériel du gouvernement de Silvio Berlusconi, chargé gérer les affaires de l’Italie avec "les Italiens du monde", l’éditorialiste du bimensuel économique parisien voit dans ce "ministère supranational", la volonté du chef du gouvernement italien un moyen "d’institutionnaliser un lien entre l’Italie et ses ressortissants répartis sur la planète".
Selon Yannick le Bourdonnec "les Italiens constituent l’une des principales diasporas américaines, et leur poids économique outre-Atlantique est aujourd’hui considérable. Ils y jouent le rôle d’ambassadeurs efficaces des produits de la Péninsule, mais ils peuvent aussi diriger vers leur mère patrie les connaissances acquises aux Etats-Unis" et d’ajouter que "c’est ce réseau que Silvio Berlusconi veut renforcer au profit de son pays". Une aide efficace car selon "Le Nouvel Economiste", "au cours des dernières années, la mondialisation de l’économie a valorisé les diasporas. Indienne, chinoise, arménienne ou juive, elles ont prouvé leur utilité au service du pays ou des peuples dont elles sont issues". Ces diasporas seraient ainsi devenus d’incomparables outils de rayonnement et d’enrichissement des nations dont elles sont originaires. A titre d’exemple "Le Nouvel Economiste" cite le cas des quelque 40 millions des descendants d’Irlandais au Etats-Unis, qui dirige vers l’Irlande -un petit Etat d’à peine 3,5 millions d’habitants- près de 40% de l’investissement américain en Europe.
Philippe Kouhon