![Le spectre de la famine est de retour](local/cache-vignettes/L250xH141/arton6452-6d40a.jpg?1684165394)
Les prix des denrées alimentaires explosent, et les premières émeutes de la faim se manifestent là ou les difficultés à s’alimenter étaient déjà considérables. Haïti, bien entendu, le Mali, l’Egypte et l’ensemble de la zone du Sahel africain ont connu les premiers pillages de silos à grains. La Chine, qui connait l’expansion sauvage qui fait l’admiration des apprentis sorciers de la finance mondiale renoue avec les révoltes paysannes dont est issue, ironie de l’histoire, la clique communiste aujourd’hui au pouvoir. Bref le spectre de la crise alimentaire est devant nous, alors que nous n’avons d’yeux que pour la crise financière,ce luxe des nantis...
L’envolée des prix des denrées alimentaires est un phénomène mondial, dû au pouvoir d’achat croissant dans les pays émergents comme la Chine, mais aussi au développement des biocarburants et à la spéculation sur les matières premières en période d’incertitude.
Ainsi, en 2008 près de 18 % de la production céréalière américaine servira à la production d’éthanol ! Folie du bioéthanol : aux Etats-Unis et en Europe elle a pour conséquence que ce qui est destiné à la nourriture humaine ou animale est transformé en carburant pour poursuivre la chimère de l’indépendance énergétique.
100 Millions de tonnes de céréales seront transformées cette année en carburants, ce qui mettra les stocks planétaires à leur plus bas niveau depuis des décennies. 100 millions de tonnes qui pourraient nourrir 450 millions de personnes pendant un an…
Le blé a flambé de 287% sur les marchés mondiaux de matières premières depuis le 1er janvier 2006. Le maïs et le soja respectivement de 149% et 129%, le riz de 60%, le café de 139% et les jus de fruit de 23%.
En Egypte, la population est écrasée par l’inflation, qui touche les produits alimentaires. Au Cameroun, on compte des dizaines de morts depuis le début du mois. Une grève générale a paralysé Ouagadougou, capitale de Burkina Faso. Argentine, Yemen, Zimbabwe, Mexique, Sénégal, Bangladesh, Philippines, Guinée, Mauritanie, Maroc, Sénégal, Ouzbékistan… une trentaine d’autres pays ont aussi connu, ces derniers jours, des troubles liés à la hausse des prix alimentaires.
Cette flambée des prix est catastrophique pour les familles du tiers-monde, dont le revenu est consacré à 70% à l’alimentation. Le risque d’un tsunami économique et humanitaire en Afrique se profile. Pour les 2/3 de la planète une variation du prix du riz et de la farine
Plus près de nous la Politique agricole commune (PAC) a réduit les surfaces cultivables car les autorités tablaient sur une baisse de la demande. Retournement spectaculaire de la conjoncture qui risque non seulement de conduire à la famine de large franges de la population des pays pauvres, mais de provoquer des conflits armés dont personne n’est en mesure de prévoir l’extension.
Naturellement les priorités de la classe politique sont ailleurs : abimées dans la contemplation de leur nombril nos élites autoproclamées ne voient ni n’entendent le péril monter. Notre Président Bling Bling est trop occupé à se refaire une image présentable , son opposition à se choisir un chef, et les managers des multinationales à se remplir les poches sans vergogne.
bismi.net