Piedad Cordoba a souligné que "nous devions avoir espoir et foi dans ce pays, en la générosité de ce peuple, aux gens qui croient dans la démocratie, aux gens qui luttent pour la paix et qui rejettent la guerre".
La sénatrice colombienne Piedad Cordoba a présenté ce jeudi, à travers une vidéo, les preuves de vie de l’ex congressiste Oscar Tulio Lizcano, retenu par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis l’année 2000.
La parlementaire a livré ces images à Bogota, durant une cérémonie qui s’est déroulé en hommage à sa gestion pour obtenir la paix dans son pays.
L’ex législateur conservateur de 55 ans, père de l’actuel représentant à la Chambre Maurice Lizcano, a été capturé par les FARC le 5 août 2000 à Rào Sucio (département de Caldas) alors qu’il était membre de la Chambre des représentants. Il se trouve actuellement dans un grave état de santé et ne peut pas se déplacer par lui-même.
Selon les hypothèses d’ex membres des FARC à des médias colombiens, Lizcano présenterait le paludisme cérébral et la leishmaniose. C’est le politicien colombien qui est depuis le plus longtemps dans la forêt.
Cordoba a réitéré pendant l’événement son appel au dialogue et à une solution négociée du conflit que vit son pays depuis un peu plus d’un demi siècle.
"Nous sommes ici pour dire par notre présence que nous apportons l’espoir, que ce pays mêne l’espoir, que ce pays peut obtenir l’accord humanitaire".
Hommage massif à Piedad
Dans le Théâtre Jorge Eliécer Gaitán de Bogota on a effectué ce jeudi un hommage à la sénatrice libérale pour la remercier de ses efforts pour l’accord humanitaire et pour la paix dans ce pays.
Ont pris part des représentants de mouvements et organisations féministes, des organisations de droits humains, de diversités sexuelles, éthniques, culturelles, politiques ; des syndicats, des afro-colombiens et d’autre membres de la société civile.
La cérémonie, organisé par 120 organisations sociales "nous sommes tous Piedad", a aussi cherché à dédommager la sénatrice pour la campagne de discrédit et attaques auxquelles elle a dû faire face après sa contribution au dialogue avec les FARC qu’elle a mené à bien avec le président vénézuélien, Hugo Chávez.
En accord avec un communiqué signé par les organisations qui se sont ajoutées à l’initiative, les agressions dont est victime Piedad Cordoba en raison de sa gestion sont "une abomination politique, un recul en arrière qui ressemble plus à l’inquisición qu’à une démocratie".
La gestion de la sénatrice colombienne, avec la médiation du président vénézuélien, Hugo Chávez, a été le facteur déterminant dans la libération de six otages entre janvier et février dernier.
"Vous n’êtes pas simplement un acte de reconnaissance à ma tâche, en plus de la reconnaissance, vous m’apportez la solidarité, l’appui, je vous en remercie toutes et tous ; et à toutes les organisations qui ont fait leur possible pour que nous ayons cet immense espoir d’obtenir l’accord humanitaire, que c’est la fenêtre pour un processus de paix dans ce pays ", a dit Cordoba lors de son intervention.
Ce mercredi, la sénatrice a été appelée par le Gouvernement Français pour prendre part comme médiatrice à l’opération médicale internationale qui cherche à s’occuper d’Ingrid Betancourt, dont la détérioration de l’état de santé a été confirmée par Cordoba, et d’autres otages de la guérilla dans les forêts colombiennes.
Piedad Cordoba a souligné que "nous devions avoir espoir et foi dans ce pays, en la générosité de ce peuple, aux gens qui croient dans la démocratie, aux gens qui luttent pour la paix et qui rejettent la guerre".
Elle a indiqué que "malgré tous les obstacles qui se sont mis en travers de l’accord humanitaire, des sabotages, des interférences, à l’exclusion du processus de médiation du président Chávez, malgré celà j’ai obtenu des preuves de vie", en revendiquant que l’on devait continuer à exiger la liberté d’Ingrid Betancourt et des autres otages.
Rejet des agressions contre la sénatrice
L’invitation à l’événement de ce jeudi, diffusé, entre autres, par Indymedia Colombie, a indiqué que "dans l’actuel contexte de militarisation et d’intolérance, la discussion et les solutions alternatives doivent se situer à partir de positions morales et politiques qui privilégient les issues politiques négociées et la défense de l’exercice politique au bénéfice du bien collectif".
Les associations qui ont manifesté leur appui à Piedad Cordoba ont dénoncé les pratiques politiques "publiques et privées, dans lesquelles le prix à payer est l’élimination physique, les pressions psychiques, politiques et sociales et à travers desquelles on privilégie la force".
De ce point de vue revendificatif on doit mettre fin aux agressions contre la sénatrice d’opposition, qui ne doivent être "orchestrées ni par le Congrès ni par le Gouvernement, ni par les médias ni par des groupes d’individus qui peuvent être en désaccord avec ses positions".
Ils ont en outre demandé le respect à l’opposition politique. "Dans un État de droit, nous sommes libres de nous exprimer, d’être en désaccord avec les politiques du Gouvernement, de produire des groupes de discussions". Et ils ont appelé à "ne pas perdre la direction vers la construction d’une société non sexiste, non militariste, pluraliste, inclusive, juste et diverse".
Les groupes colombiens qui ont pris part au meeting ont été accompagnés par quelques organisations de femmes du Costa Rica et du Vénézuéla, ainsi que par des députés de l’Assemblée Nationale vénézuélienne, lesquels ont voyagé jusqu’à Bogota pour exprimer leur appui à la gestion de paix de Cordoba.
TeleSUR/sb - MC
