Le Monde Diplomatique, novembre 2007.
Mémoire de la traite négrière
La traite a eu des conséquences considérables sur le continent noir, tant en ce qui concerne sa démographie que ses structures et son développement économiques. Le présent en porte les traces. (...)
Tout le tissu socio-économique et politico-administratif qui s’était constitué fut progressivement perverti puis ruiné. Les gens furent souvent réduits à l’autosubsistance dans des sites de défense difficiles à cultiver et à alimenter en eau. Une régression énorme dans tous les domaines. Le sort des captifs empira. Une nouvelle classe ou catégorie sociale malfaisante apparut : celle des courtiers, des gardes-chiourmes caravaniers, des interprètes intermédiaires, des avitailleurs... les « collabos » de l’époque. Certains princes essayèrent en vain de s’opposer à ce commerce grandissant des êtres humains. Mais le roi du Portugal répondit négativement aux lettres de protestation du roi du Congo, Alfonso, pourtant converti au christianisme. L’un des successeurs de ce dernier fut réduit au silence par les armes. De même en Angola. Le comptoir français au Sénégal fournit des armes aux Maures pour qu’ils attaquent le damel (4), qui refusait le passage des caravanes d’esclaves. C’est donc bien la sollicitation extérieure qui provoqua une grande extension et la prolifération de l’esclavage en Afrique noire. (...)
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Le leurre de l’indépendance : l’Afrique libérée ? par Damien Millet.