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Lueur d’espoir au Congo Brazzaville, par Josie Riffaud.



Dessin : Enrique Lacoste Prince






Via Campesina, 11 décembre 2007.


Alors que le Congo Brazzaville a un potentiel agricole énorme, un climat favorable, une grande disponibilité de terres arables, il se trouve dans une situation de sous développement endémique, plaçant sa population dans une paupérisation inquiétante.

Alors qu’il a le potentiel d’être auto suffisant voire exportateur, le Congo Brazzaville importe les ¾ de ce qu’il consomme.

Sentiment de gâchis, d’incohérence, d’absurde.



Visite de terrain

Juste avant les guerres, un programme de mise en culture de la ceinture de la capitale avait été initié.

Objectifs : - réduire le nombre de chômeurs , -produire des légumes pour nourrir Brazzaville .

Exemple du groupement de« Sela », constitué de 30 maraîchers, 12 hommes et 18 femmes, plus 2 éleveurs. Ils ont suivi une formation, et un technicien passe de temps en temps. Il existe une dizaine de groupements similaires issus de ce programme.

Mille mètres carrés de terre ont été attribués à chacun des membres en droits d’usage.

La première pompe d’irrigation a été financée avec « un soutien européen » (il s’agit en fait d’une taxe sur l’exploitation du pétrole versée par Elf à l’UE ) ; le renouvellement, le carburant, l’entretien sont à présent à la charge des membres.

C’est au départ un projet très positif, aujourd’hui des problèmes majeurs se posent pour sa pérennité.

La zone de ceinture maraîchère de Brazzaville que nous avons visitée a été entièrement pillée, détruite ; c’est une zone ou se sont déroulés les combats. Les élevages ont quasiment disparu et le cheptel se reconstitue très laborieusement. Beaucoup de congolais et de congolaises ont trouvé la mort lors des guerres surtout la seconde,celle de 1996. Les veuves sont nombreuses.

L’agriculture a beaucoup de difficultés à se remettre, d’autant que très peu de soutien lui est apporté. Les routes détruites pour la plupart ne permettent pas d’acheminer les fruits et légumes qui pourrissent dans les villages. Bien que producteur de pétrole, le carburant coûte très cher : il varie entre 800 et 1000 frCFA soit 1,50€ le litre.

«  Tout est devenu compliqué : il n’est pas possible d’acheter des bidons de carburants par crainte d’attentats, il faut déplacer le groupe électrogène, nous n’avons plus de véhicule.... » témoigne Albert, un éleveur de volailles et de cochon .

Autres soucis, les pluies induisent de gros problèmes de lessivage des sols, de déminéralisation....

L’agriculture paysanne congolaise est au plus mal... (...)

(...)


Au milieu de tout ça il y a la CNOP Congo, Concertation Nationale des Organisations Paysannes et des producteurs agricoles du Congo Brazzaville ; organisation faîtière né en 2004 qui regroupe des paysans de 12 départements (unions de groupements, coopératives, producteurs individuels....)

Nouvellement membre de Via Campesina, la CNOP Congo s’évertue à fédérer pour la défense de l’agriculture paysanne. Dans ces pays habitués à travailler avec des ONG de développement, il n’est pas facile de faire comprendre le rôle de Via Campesina sur l’échiquier local et international.

Séraphin Ndati, coordinateur national et Hortense Kinkodila, responsable du collège des femmes, piliers de l’organisation font preuve de beaucoup de conscientisation, de détermination et de courage.

Quatre nouveaux pays viennent d’adhérer : Congo Brazzaville, RDC, Niger et Angola.

Une deuxième région pour l’Afrique se constitue. Plusieurs forums sociaux se sont déjà déroulés en Afrique, s’y ajoutent Nyéléni en 2007, la 5ème conférence en 2008, l’Afrique est en train de prendre toute la place qui lui revient.



Première rencontre des femmes de Via Campesina Afrique.

La Via Campésina fonctionne en commissions.

Celle des femmes n’avait pas encore eu l’occasion de se réunir pour l’Afrique, ce fut donc une première. Toutes les déléguées ne sont malheureusement pas arrivées, seul le Togo était représenté pour l’Afrique de l’ouest. L’Afrique du sud, le Cameroun... n’étaient pas là . Problèmes logistiques, billets d’avions,visas...

Venues du Mozambique, Angola, Sao Tomé et Principe, Madagascar, Tanzanie, République Démocratique du Congo, Congo Brazzaville, plus, Isabelle Dos Reis pour la coordination africaine, Isabelle Delforge pour la coordination internationale et moi-même pour assurer le lien avec la Commission femmes et le CCI. ; ce sont 23 femmes qui ont participé aux travaux trois jours durant 28, 29, 30 novembre.

A l’ordre du jour : témoignages, bilans, perspectives, plan d’action.

Constat unilatéral : le quotidien des femmes paysannes africaines, principales actrices de la production vivrière est aujourd’hui trop ingrat.

«  Il devient urgent que nous, paysannes, prenions cette lutte en main, qu’elle ne soit plus réservée aux bourgeoises et aux urbaines » selon les mots d’Alphonsine de RDC.

Plusieurs niveaux de problèmes ont été soulevés : -problèmes liés à l’éducation, aux droits des femmes.

Arrivent en tête l’analphabétisme, le manque d’estime de soi et la méconnaissance des droits fondamentaux.

Les mariages forcés, grossesses précoces, viols, violences conjugales, l’alcoolisme des hommes, sont au coeur des débats.

Les témoignages successifs dénoncent des relations violentes et la trop lourde charge des femmes pour assumer le quotidien.

Toutes les « mysticas » -scènettes culturelles qui ouvrent les sessions de travail à Via Campesina- montrent des maris brutaux, qui ne participent pas aux travaux, vendent les arachides et autres productions des femmes pour payer l’alcool.

Les femmes paysannes ont manifesté l’intention de remettre en question les traditions, coutumes, et religions lorsqu’elles portent atteinte à leurs droits humains.

Alphonsine suggère de lancer une action de protestation des femmes africaines : « un mois sans mari au lit ».

Se rajoutent tous les problèmes liés à la santé : paludisme, sida, polio...

Egalement les problèmes liés aux questions économiques et structurels, accès à la terre, à l’eau, aux crédits ; le manque de routes ; la mauvaise organisation des marchés locaux...


La 3ème assemblée des femmes, la 2ème assemblée des jeunes, la 5ème conférence se tiendront à Maputo, Mozambique en octobre 2008. D’ores et déjà Elisabeth nous informe que les aliments proviendront de fermes locales.

En vue de préparer au mieux cette assemblée il est suggéré qu’au moins quatre femmes africaines participent à la prochaine réunion de préparation de la commission des femmes de Via Campesina ainsi qu’une forte représentation en réunion régionale de préparation de la 5ème conférence, qui se tiendra à Madagascar.

Ces femmes très militantes, investies pour la plupart dans des « collèges de femmes »au sein de leurs organisations, promettent d’apporter la voix des femmes paysannes d’Afrique insuffisamment visibles jusqu’à présent.

Ces journées d’échanges et de construction ont eu le mérite d’éveiller une conscience collective des forces que nous pouvons tisser en globalisant la lutte.

Josie Riffaud, Membre de du Comité de Corrdination International de la Via Campesina.


 Source : Via Campesina www.viacampesina.org




Dix raisons de soupçonner que "Sauver le Darfour" est une arnaque de relations publiques, par Bruce Dixon.



Thomas Sankara ou la dignité de l’Afrique, par Bruno Jaffré.



Plus de 860 millions de personnes souffrent de faim. 30 millions de personnes en meurent - Nieleny 2007, Forum Mondial pour la Souveraineté Alimentaire.



Afrique - pillages, massacres et misère : Stop Françafrique.






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Putain d’usine, de Jean Pierre Levaray.
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons - et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, (…)
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« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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