RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les baux de 6 ans en HLM : la fausse bonne idée de Christine Boutin, par Béatrice Guival.








8 novembre 2007.


L’idée de réduire le bail HLM à une durée de 6 ans (alors même que le
locataire HLM bénéficie d’un droit imprescriptible eu maintien dans les
lieux) émise par Madame Boutin à la fin de son « chantier » à Lyon peut
séduire les amateurs de précarité, les partisans de la déstabilisation
perpétuelle ou encore... Les incompétents.


Incompétents au sens premier du terme, ceux qui ne connaissent pas le sujet.

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si Madame Boutin est une
libérale forcenée qui souhaite donner des gages à son chef de gouvernement
ou a quelques lobbies privés ou une incompétente.

Quel est le problème et que cherche t on à solutionner ?

1. Certains locataires occupent des logements sociaux alors que leurs
revenus ont -depuis leur entrée dans les lieux- progressé

Les questions qui se posent :

a.. Ce ménage a normalement répondu à une enquête obligatoire en HLM tous
les deux ans. Si les revenus d’un locataire ont sensiblement progressé, il
lui est appliqué un surloyer. Ce surloyer peut atteindre % de son loyer

b.. Si ce ménage paie effectivement ce surloyer, l’intérêt commun (du
bailleur, de la société, de la République) est il de le mettre dehors et de
résilier son bail ou de préserver une certaine mixité sociale dans
l’immeuble ou le quartier ?

c.. Si ce ménage a vu effectivement ses revenus progresser, peut il pour
autant se loger sur le marché concurrentiel ? Dans certaines agglomérations
tendues l’écart entre un logement (y compris affecté de surloyer) et le
marché peut être de 1 à 4 !

d.. A-t-on proposé à ce ménage un parcours résidentiel programmé ?


2. Autre version du problème visé : Un ménage (qui peut être une personne
seule) occupe un grand logement alors que la famille s’est amenuisée et que
manifestement le logement est sous occupe ?

Les questions qui se posent :

a.. Ce ménage a-t-il reçu la visite du bailleur ? Dans de nombreux cas, un
locataire, s’il paie régulièrement son loyer, répond aux enquêtes et ne gène
pas ses voisins, ne sera pratiquement jamais en contact direct avec son
bailleur pour un entretien personnalisé sur ses attentes, son parcours
résidentiel, son éventuel désir ou besoin de mobilité. Est on en mesure de
lui proposer, dans des conditions acceptables, un logements plus petit ? Une
autre destination ? Une accession à la propriété ?

Les réponses, on le voit se situent dans l’accompagnement, la mobilité à 
l’intérieur ou l’extérieur du parc et non dans la déstabilisation ou la précarisation.
Le surloyer doit jouer son rôle effectif.

Vouloir aligner les baux HLM sur les baux du secteur privé nécessiterait de
démontrer les vertus de ce secteur et de son fonctionnement. Les récents
scandales sur les ventes à la découpe, l’incurie des gestionnaires
immobiliers ou autre ne nous a pas permis de faire une démonstration
pertinente.

En outre , cantonner le parc HLM au logement des plus précarisés et des plus
modestes de nos concitoyens, qui n’auraient pas le choix d’aller ailleurs,
c’est remettre en cause la finalité originelle du parc social et renoncer pour
longtemps à l’objectif républicain de mixité sociale.

Il est vrai que l’on ne parle de mixité sociale que dans les quartiers
pauvres, où elle n’existe pas. L’absence de mixité sociale dans les
quartiers huppés ne pose problème à personne (et encore, cette population a
besoin de services de proximité)

Cantonner dans le parc HLM ceux qui n’ont pas les moyens de la quitter,
c’est renoncer à proposer à ces ménages un parcours résidentiel et un ascenseur
social qui fonctionne. C’est de perspectives volontaires et positives que
les locataires ont besoin !

Ils souhaitent rester dans un logement qu’ils aiment ou qu’ils se sont
approprié, ils souhaitent changer quand ils le souhaitent et non quand on le
leur impose. Ils souhaitent vivre sans être inquiétés de leur devenir à un
horizon 6 ans, sans épée de Damoclès.

La précarité n’est pas un mode de gestion. La résiliation hypothétique du
bail, pas un encouragement à faire marcher la volonté de réussir et progresser.

Béatrice Guival









URL de cet article 5700
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Cuba Miracles
Ramon CHAO
(précipitez-vous pour acheter Cuba Miracles, cet "objet -livre", merveille de couleurs, d’odeurs et de musiques) Le « dictateur » cubain Fidel Castro vient de passer les rênes de l’Etat à son frère Raúl. C’est bien la première fois qu’un chef d’État abandonne ses fonctions motu proprio. Un certain nombre d’hommes politiques n’ont pas, eux, daigné se démettre de leur fonction avant de mourir. Souvenons-nous par exemple des longues agonies des entubés Georges Pompidou, François Mitterrand, ou Jean-Paul II, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.