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Les baux de 6 ans en HLM : la fausse bonne idée de Christine Boutin, par Béatrice Guival.








8 novembre 2007.


L’idée de réduire le bail HLM à une durée de 6 ans (alors même que le
locataire HLM bénéficie d’un droit imprescriptible eu maintien dans les
lieux) émise par Madame Boutin à la fin de son « chantier » à Lyon peut
séduire les amateurs de précarité, les partisans de la déstabilisation
perpétuelle ou encore... Les incompétents.


Incompétents au sens premier du terme, ceux qui ne connaissent pas le sujet.

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si Madame Boutin est une
libérale forcenée qui souhaite donner des gages à son chef de gouvernement
ou a quelques lobbies privés ou une incompétente.

Quel est le problème et que cherche t on à solutionner ?

1. Certains locataires occupent des logements sociaux alors que leurs
revenus ont -depuis leur entrée dans les lieux- progressé

Les questions qui se posent :

a.. Ce ménage a normalement répondu à une enquête obligatoire en HLM tous
les deux ans. Si les revenus d’un locataire ont sensiblement progressé, il
lui est appliqué un surloyer. Ce surloyer peut atteindre % de son loyer

b.. Si ce ménage paie effectivement ce surloyer, l’intérêt commun (du
bailleur, de la société, de la République) est il de le mettre dehors et de
résilier son bail ou de préserver une certaine mixité sociale dans
l’immeuble ou le quartier ?

c.. Si ce ménage a vu effectivement ses revenus progresser, peut il pour
autant se loger sur le marché concurrentiel ? Dans certaines agglomérations
tendues l’écart entre un logement (y compris affecté de surloyer) et le
marché peut être de 1 à 4 !

d.. A-t-on proposé à ce ménage un parcours résidentiel programmé ?


2. Autre version du problème visé : Un ménage (qui peut être une personne
seule) occupe un grand logement alors que la famille s’est amenuisée et que
manifestement le logement est sous occupe ?

Les questions qui se posent :

a.. Ce ménage a-t-il reçu la visite du bailleur ? Dans de nombreux cas, un
locataire, s’il paie régulièrement son loyer, répond aux enquêtes et ne gène
pas ses voisins, ne sera pratiquement jamais en contact direct avec son
bailleur pour un entretien personnalisé sur ses attentes, son parcours
résidentiel, son éventuel désir ou besoin de mobilité. Est on en mesure de
lui proposer, dans des conditions acceptables, un logements plus petit ? Une
autre destination ? Une accession à la propriété ?

Les réponses, on le voit se situent dans l’accompagnement, la mobilité à 
l’intérieur ou l’extérieur du parc et non dans la déstabilisation ou la précarisation.
Le surloyer doit jouer son rôle effectif.

Vouloir aligner les baux HLM sur les baux du secteur privé nécessiterait de
démontrer les vertus de ce secteur et de son fonctionnement. Les récents
scandales sur les ventes à la découpe, l’incurie des gestionnaires
immobiliers ou autre ne nous a pas permis de faire une démonstration
pertinente.

En outre , cantonner le parc HLM au logement des plus précarisés et des plus
modestes de nos concitoyens, qui n’auraient pas le choix d’aller ailleurs,
c’est remettre en cause la finalité originelle du parc social et renoncer pour
longtemps à l’objectif républicain de mixité sociale.

Il est vrai que l’on ne parle de mixité sociale que dans les quartiers
pauvres, où elle n’existe pas. L’absence de mixité sociale dans les
quartiers huppés ne pose problème à personne (et encore, cette population a
besoin de services de proximité)

Cantonner dans le parc HLM ceux qui n’ont pas les moyens de la quitter,
c’est renoncer à proposer à ces ménages un parcours résidentiel et un ascenseur
social qui fonctionne. C’est de perspectives volontaires et positives que
les locataires ont besoin !

Ils souhaitent rester dans un logement qu’ils aiment ou qu’ils se sont
approprié, ils souhaitent changer quand ils le souhaitent et non quand on le
leur impose. Ils souhaitent vivre sans être inquiétés de leur devenir à un
horizon 6 ans, sans épée de Damoclès.

La précarité n’est pas un mode de gestion. La résiliation hypothétique du
bail, pas un encouragement à faire marcher la volonté de réussir et progresser.

Béatrice Guival









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Le déficit de l’Etat était l’objet même de spéculations. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or chaque emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’Etat, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans des conditions toujours plus défavorables.

Karl Marx
La lutte des classes en France. 1850

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