Manifestation 18 octobre 2007, Paris. Photo : Georges.
Manifestation 18 octobre 2007, Paris. Photo : Lydia Chenal-Quellier.
Dimanche 11 novembre 2007.
Depuis le debut du conflit concernant les Régimes spéciaux de retraite, la CGT, par la voix de Bernard Thibault, n’ a jamais demandé le retrait pur et simple de la "réforme". Seul le "cadre" de la réforme ne lui semble pas correct.
Le vendredi 9 novembre, Bernard Thibault redit, pour la CGT, et pour la ènième fois que seul le "cadre global" de cette réforme "demeure mauvais", mais il va plus loin et précise, à l’ attention du gouvernement, sa demande : "Il n’y aura pas une majorité d’agents pour accepter qu’une des conséquences de cette réforme soit la perte d’un à deux mois de pension par an pour les futurs retraités" dit il et donne, par la même, à Sarkozy les modalités pour noyer le poisson, diviser, voire stopper un mouvement, dans lequel nombre de grévistes ne demandent pas d’ aménagements comme le propose la CGT, mais que soit au contraire purement et simplement retirée cette réforme.
En ne demandant pas le retrait pur et simple de cette la réforme, et en faisant ainsi porter la négociation simplement sur une de ses conséquences, Bernard Thibault fait le boulot de Sarkozy et lui ouvre donc la route pour la suite de la casse, sachant, au moment où l’ on parle de plus en plus de faire passer la durée du travail de 40 à 41 ans pour tous, que les buts de cette réforme ne sont pas que les seuls bénéficiaires des régimes spéciaux (qui représenteront seulement 1,62 % du montant total des retraites dans 20 ans) , mais que c’ est en fait TOUS les salariés qui d’ une manière ou d’ une autre, à plus ou moins long terme, seront la cible de Sarkozy, comme l’ a dit Raymond Soubie, le conseiller social de Sarkozy « c’ est la plus difficile des réformes, puisqu’ elle concerne ceux qui ont le pouvoir de blocage le plus fort . Si elle réussit, le reste suivra. » (Les Echos 1er nov. 07).
De plus, Sarkozy (et le MEDEF) doivent se rejouir quand le même jour Bernard Thibault demande une réunion tripartite qui permettrait d’avoir "une approche transparente sur le cadre global de la réforme et la détermination d’un programme concret de discussion dans chaque entreprise ou branche concernée". Entreprise par entreprise, branche par branche : casser la dynamique, isoler les luttes, Sarkozy et les patrons n’ en demandent pas tant !
Faire grève, manifester, soutenir les grévistes, oui ! Mais sur des revendications qui ne risquent pas de faire le lit de la défaite : retrait pur et simple de la réforme !
Jean-François Dignac
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Régimes spéciaux : une bataille décisive /« c’est la plus difficile des réformes, puisqu’elle concerne ceux qui ont le pouvoir de blocage le plus fort. Si elle réussit, le reste suivra. », La Riposte.
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