RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Pourquoi les prix de l’immobilier vont baisser, par Didier Coutton.








La Tribune, 26 octobre 2007.


Les prix de l’immobilier ont commencé de baisser. Mais il faudra probablement encore attendre le début 2008 pour valider le retournement. Cette tendance pourrait s’inscrire dans la durée pour , Docteur en Sciences de gestion et Professeur à l’ISTEC.


A l’heure où la Fnaim annonce une baisse continue de 0,9% sur les 3 derniers mois et où elle s’interroge sur la continuation de la hausse, il y a peu de doute que le cycle de baisse est désormais durablement enclenché. Plusieurs raisons viennent étayer ce scénario.


Le mouvement de baisse a démarré en début d’année.

La dynamique du marché immobilier est caractérisée par une inertie informationnelle, qui ralentit l’ajustement des prix. En effet, le délai, qui sépare la mise à prix de la publication des statistiques, varie de 4 à 7 mois : 3 à 6 mois entre la mise en vente (prix affiché) et la signature du compromis (prix de marché) auxquels s’ajoute encore un mois pour la diffusion de statistiques. En Bourse, le délai séparant la diffusion du cours et la transaction peut être inférieur à la minute !

Par conséquent, la dynamique de baisse des prix est perçue avec retard et les prix mettent du temps à s’ajuster avec la réalité de l’offre et de la demande. Ce qui signifie que, si la baisse des prix est déjà constatée depuis 3 mois, le mouvement de baisse a pris son essor en début d’année. La prudence de la Fnaim s’explique par sa position à l’égard de la profession. Elle ne peut pas se permettre d’être alarmiste sous peine d’affoler et de gripper le marché.

Il faudra probablement attendre le printemps 2008 pour vérifier si la baisse est durable. En effet, les stocks se forment pendant l’hiver avant de se dégonfler quand les ventes reprennent à l’arrivée des beaux jours.


La dynamique de baisse pourrait s’inscrire dans la durée.

Désormais engagé, le mouvement de baisse aura du mal à s’arrêter. D’abord, le gonflement des stocks va renforcer le pouvoir de négociation des acheteurs. Pouvoir de négociation qui va être consolidé par la complicité des agents immobiliers. Hier, ces derniers prenaient le parti des vendeurs et contribuaient à l’inflation des prix. Demain ils choisiront le parti de l’acheteur et concourront à la baisse des prix pour assurer leur survie, car ils sont en surnombre. Leur nombre s’est multiplié ces dernières années et l’on compte trois fois plus d’agences immobilières que de boulangeries : 3200 agences immobilières contre 900 boulangeries à Paris, 450 contre 110 à Bordeaux ou 24 contre 7 à Guéret !

Ensuite, la prise de conscience de la spirale déflationniste par les acquéreurs les incitera soit à négocier, soit à reporter leur achat. Dans ce cas, le tarissement de la demande viendra nourrir le mouvement de baisse. Par ailleurs, on observe que les particuliers conservent leur résidence principale entre 7 et 8 ans avant de changer. Ce qui signifie que la vague d’achats des dernières années pourrait se renouveler à l’avenir.

Mais dans une dynamique de baisse des prix, les vendeurs seront tentés de reporter l’acquisition de leur nouvelle résidence dans l’attente d’une remontée des prix. Les plus endettés ne pourront même pas payer le capital restant dû avec le prix de vente de leur bien. Il restera les primo-accédants qui profiteront de la baisse des prix, encore faut-il qu’ils puissent s’endetter. Par conséquent, la demande a toutes les chances de s’essouffler.

Dans le même temps, l’offre de biens à la vente pourrait gonfler plus que prévu. Aux vendeurs souhaitant céder leur bien pour des raisons traditionnelles (changement de situation personnelle ou professionnelle) s’ajouteront les livraisons des programmes de neuf lancés récemment, mais aussi les particuliers souhaitant se débarrasser de leurs investissements locatifs après avoir bénéficié d’une fiscalité avantageuse (Périssol,...) ou encore ceux courant vers la liquidité en cas de crise financière.

Dans un marché où la trappe de l’offre s’ouvre alors que la demande est atone, les prix seront contraints de baisser.

Didier Coutton


- Source : La Tribune www.latribune.fr




Emprunteurs, gare aux crédits ! 150000 ménages français risquent d’être piégés par le système des prêts à taux variables.


Immobilier : Bulle, Krach, Boum !






URL de cet article 5623
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Michel Boujut : Le jour où Gary Cooper est mort.
Bernard GENSANE
Le jour de la mort de Gary Cooper, Michel Boujut est entré en insoumission comme il est entré dans les films, en devenant un cinéphile authentique, juste avant que naisse sa vocation de critique de cinéma. Chez qui d’autre que lui ces deux états ont-ils pu à ce point s’interpénétrer, se modeler de concert ? Cinéma et dissidence furent, dès lors, à jamais inséparables pour lui. Il s’abreuva d’images « libératrices », alors qu’on sait bien qu’aujourd’hui les images auraient plutôt tendance à nous « cerner ». (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal, plutôt que de reconnaître qu’il s’agit simplement d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. »

« Les Confessions d’un assassin financier », John Perkins, éd. Editions Alterre, 2005, p. 247

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.