Alors que le monde entier se préoccupe, à juste titre, de la menace de guerre contre l’Irak, nous tenons à rappeler que depuis septembre 1999, une guerre coloniale d’une cruauté inouïe frappe la population civile de la Tchétchénie. Commencée par Eltsine pour faire élire Poutine, cette guerre, menée avec la complicité des États occidentaux au nom d’une prétendue croisade "anti-terroriste " a déjà fait des dizaines de milliers de mopts, et près de deux cents mille réfugiés.
Ce que le président Poutine appelle une " opération anti-terroriste " consiste en des bombardements sur les villes et les villages y compris avec des bombes à fragmentation et des armes chimiques. Mais c’est aussi la multiplication de rafles ou " opérations de nettoyage " aux cours desquelles les soldats pillent, violent, tuent et emmènent même des femmes et des
garçons de treize ans dans les " camps de filtration ". Dans ces camps, les prisonniers sont systématiquement battus et torturés en attendant que leurs familles versent une rançon aux militaires. L’ampleur et le caractère systématique de ces arrestations arbitraires, disparitions, meurtres et tortures, ont conduit les organisations de défense des droits de l’homme à qualifier ces violations de crimes contre l’humanité.
Depuis le 11 septembre 2001, l’État russe profite d’une complicité encore plus évidente de la communauté internationale pour exercer son terrorisme d’État. Et les médias occidentaux ne ratent pas une occasion pour soutenir activement la propagande russe en inventant hier des talibans tchétchènes dont personne n’a jamais vu la moindre trace et en spéculant aujourd’hui sur une présumée " filière tchétchène " sans qu’aucun élément sérieux ne permette de faire le lien avec aucun Tchétchène. La prise d’otages dans un théâtre de Moscou le 23 octobre, réglée par Poutine au mépris de la vie des otages, avec plus d’une centaine de morts parmi la population civile de Russie, a montré encore une fois son refus obstiné de négocier et de chercher une issue pacifique au conflit. Condamnée par le Comité Tchétchénie, cette prise d’otages a montré aussi l’urgence de négociations pour mettre fin à la guerre. La Russie, qui n’a pu obtenir une victoire militaire en trois ans de guerre et en déployant plus de 80.000 soldats dans un pays de moins d’un million d’habitants, ne peut prétendre trouver une " solution politique " en ne discutant qu’avec des représentants tchétchènes qu’elle a elle-même
nommés. Et même si le président Maskhadov n’a condamné que tardivement la prise d’otages, et même si les forces tchétchènes se sont aussi rendues coupables de violations des droits de l’homme, lors des combats en Tchétchénie, il n’en reste pas moins que ce n’est que dans des
discussions entre les parties adverses qu’une issue au conflit peut être trouvée. Nous nous joignons à ceux qui en Russie demandent la médiation de l’Europe pour mettre fin à cette guerre, en solidarité avec la population civile de Tchétchénie et de Russie, et en particulier avec les mères de soldats, pour demander que la France réponde à leur appel.
La France doit exiger du président Poutine qu’il entame des négociations avec le Président tchétchène Aslan Maskhadov, et garantir ces négociations par la médiation de l’Europe. Recevoir Poutine, comme Chirac l’a fait le 10 février, c’est se rendre complice de ses crimes.
- CESSEZ-LE FEU IMMÉDIAT ! RETRAIT DES TROUPES ! LIBÉRATION DE TOUS LES DÉTENUS !
- LIBRE ACCàˆS DU TERRITOIRE DE LA TCHÉTCHÉNIE A LA PRESSE, AUX OBSERVATEURS ET AUX ORGANISATIONS HUMANITAIRES !
- NÉGOCIATIONS AVEC LE PRÉSIDENT ASLAN MASKHADOV, ET MÉDIATION EUROPÉENNE !
MANIFESTATION CONTRE LA VE NUE DE POUTINE DEVANT BEAUBOURG SAMEDI 22 FÉVRIER 2003 A 13H00 EN COMMÉMORATION DE LA DÉPORTATION DU PEUPLE TCHÉTCHàˆNE LE 23 FÉVRIER 1944