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Lait bouillant : le lait manque, son prix déborde, Dominique Baillard.








RFI, 1er juin 2007.


« Il y a quelques mois encore, si quelqu’un s’était aventuré à prédire que le prix du lait allait doubler en un an, on l’aurait sans doute pris pour un fou », raconte un grand exportateur néo-zélandais. C’est pourtant ce qui s’est produit sur un marché où il n’y a pas si longtemps que cela, deux ans à peine, on réfléchissait en Europe au moyen de casser la surproduction.

La défaillance de la production australienne affectée par la sécheresse a provoqué l’envolée des prix. Au départ d’Europe du Nord, la tonne de poudre de lait écrémé valait 2 615 dollars il y a un an, il faut débourser près du double aujourd’hui, 4 890 dollars, pour la même quantité. La hausse exponentielle du lait concerne les produits échangés sur le marché mondial, c’est-à -dire la poudre et le beurre destinés essentiellement à la consommation humaine après transformation industrielle pour en faire du yaourt, de la crème glacée, des biscuits ou du chocolat. Les géants de l’industrie agro-alimentaire ont été les premiers à s’émouvoir de cette hausse brutale.

Si la hausse du lait compromet leurs résultats financiers, elle est autrement plus douloureuse pour les pays non producteurs qui dépendent fortement des importations pour leur consommation courante. Les industriels, en sécurisant leurs approvisionnements, font grimper les prix et, surtout, ôtent des disponibilités pour les pays bien en peine de se couvrir. Benoît Rouyer, responsable du suivi des produits laitiers à Ubifrance, s’interroge sur les capacités d’importations de l’Afrique subsaharienne dans un avenir proche.

L’Algérie, précise-t-il, a déjà décidé de subventionner ses achats pour éviter que les prix ne dérapent dans le commerce de détail. Car vu la faiblesse actuelle de l’offre, les prix seront soutenus pendant de longs mois. Dans l’Union européenne, devenue un acteur secondaire sur le marché, la baisse de la production laitière disponible pour l’exportation est patente depuis un an. D’une part les agriculteurs ne remplissent même plus les quotas alloués par Bruxelles, d’autre part la priorité a été donnée au développement des fromages au détriment des poudres et du beurre qui ont, pendant si longtemps, encombré les silos de Bruxelles. Résultat : il ne reste pas un gramme de poudre en stock, et du beurre en quantité négligeable. « Avec la disparition des mécanismes de soutien, les amplitudes à la hausse ou à la baisse sont beaucoup plus fortes » prévient Benoît Rouyer. Plus que jamais, le marché du lait se retrouve aujourd’hui à la merci des aléas climatiques et économiques.

Dominique Baillard


 Source : RFI www.rfi.fr


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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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