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La chasse aux malades du travail. Le Plan B.








Sécurité sociale, employeurs et médecins au chevet des salariés.


Le Plan B, octobre-novembre 2006.


Miracle ! Le nombre d’arrêts de maladie baisse tandis que les souffrances au travail augmentent. Le Plan B enquête sur cette performance obtenue par les athlètes de la « réforme ».


Le cycle de la panique est désormais rôdé : d’abord, le gouvernement s’alarme des déficits de la Sécurité sociale et dénonce les « fraudes » des assurés ; ensuite, les médias amplifient l’alerte, lancent un « débat » et exigent des « réformes » ; enfin, des négociations s’ouvrent entre l’assurance-maladie et les médecins libéraux. Et comme toujours, le résultat délecte le ministère des Finances, le patronat et les praticiens les plus cupides.

Ainsi de l’accord passé au printemps 2006 entre l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie et deux syndicats de médecins très libéraux, minoritaires mais « représentatifs ». Donnant-donnant : encore plus d’euros pour les médecins, encore moins d’arrêts de travail pour les salariés. La Sécurité sociale allonge aux toubibs le bonus qu’exige l’entretien de leurs résidences secondaires, soit 1 euro de plus par consultation, en échange de quoi les thérapeutes s’engagent à « générer 1,4 milliard d’économies en 2006 et 2007 ». Comment ? En prescrivant plus de génériques et, surtout, en délivrant moins d’arrêts de maladie. Cette dernière exigence revient à transférer des montagnes d’euros de la poche des salariés vers celles des médecins via les cotisations sociales . En guise de remerciement, les assurés sont incités à travailler même malades.(...)


«  De plus en plus de salariés viennent nous voir en nous disant qu’ils sont obligés de reprendre le travail suite au contrôle d’un médecin-conseil de la Sécu », confirme au Plan B Yves Chassefaire, médecin du travail à Arles. « Le vrai travailleur reste au boulot, monsieur, même s’il est malade ! » persifle son confrère Christian Lehman, généraliste en région parisienne, effaré lui aussi par la multiplication des contrôles chez ses patients. L’image de l’Assurance-maladie en vieille dame garante de la solidarité publique le fait grincer des dents : « La solidarité, ils sont en train de la casser. Les médecins-conseils de la Cnam sont pris dans la nasse : ils sont soumis aux mêmes pressions comptables qu’un DRH d’une grande entreprise que l’on somme de virer un tiers des effectifs. Certains vivent mal le boulot qu’on leur fait faire, mais, s’ils traînent les pieds, ils s’exposent à être révoqués. Quand ils se confient, c’est à voix basse et derrière une porte fermée. »
Tout comme la Caf ou les Assedic, la Cnam baigne désormais dans la culture d’entreprise des assureurs privés. Pour preuve : la prime au mérite introduite en avril dernier, visant à gratifier « l’implication personnelle » des contrôleurs les plus zélés et à rendre leur métier « plus attractif »(1). Ce n’est pas un hasard si leur directeur général, Frédéric Van Roekeghem, a d’abord fait ses classes comme directeur d’audit du groupe Axa. (...)


- Lire l’ article www.leplanb.org




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ESPAGNE : un livre en plein dans le mille
Vladimir MARCIAC
Jean Ortiz a publié 90 articles sur le site Le Grand Soir. Son style impeccable, son cœur à fleur de clavier, son intelligence servant sa remarquable connaissance des dossiers qu’il traite, son humour, sa fougue, sa fidélité aux siens, c’est-à-dire aux guérilleros espagnols que le monde a laissé se faire écraser par un dictateur fasciste, le font apprécier par nos lecteurs (nos compteurs de lecture le disent). Il a en poche une carte du PCF qui rend imparfaitement compte de ce qu’est pour (…)
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Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique.

Guy DEBORD

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