Le nimotuzumab, connu commercialement sous le nom de CIMAher ou TheraCIM et destiné à combattre le cancer de la tête et du cou est actuellement dans sa phase IV d’essais cliniques dans l’île.
Granma international, La Havane, 14 décembre 2006
Dans le but de mener des essais cliniques sur des enfants malades, les États-Unis importeront un médicament cubain qui a été testé avec succès dans le traitement des tumeurs de la tête et du cou, en alternance avec la radiothérapie.
L’organisation mondiale de la santé a attribué le nom de Nimotuzumab à ce médicament découvert par des spécialistes du Centre d’immunologie moléculaire (CIM) du Complexe scientifique de l’Ouest de La Havane, et que Cuba commercialise sous l’appellation de CIMAher ou TheraCIM.
Daniel Alvarez et Gretel Montiel, les responsables du volet commercialisation de la compagnie cubaine CIMAB S.A. - une entité qui a l’exclusivité de la vente et de la commercialisation des médicaments du CIM auprès d’une vingtaine de pays -, a rapporté au Granma international qu’en septembre dernier, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) a approuvé une licence à la compagnie YM BioSciences USA pour importer cet anticorps monoclonal aux États-Unis aux fins d’essais cliniques chez des patients pédiatriques.
Alvarez et Montiel ont expliqué que même si le CIMAher n’a pas encore été expédié aux États-Unis, un petit groupe d’enfants états-uniens l’ont tout de même expérimenté avec de bons résultats. Une de ces enfants, qui a sa propre page Web, raconte même sur son site comment sa situation s’est améliorée depuis qu’on lui administre ce médicament dont elle vante les vertus.
Le CIMAher, enregistré en 2002 et ayant des licences dans 17 pays, a reçu la Médaille d’or de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Ce médicament en est à sa phase IV d’essais cliniques pour soigner les tumeurs de la tête et du cou dans tous les hôpitaux du pays qui possèdent un département d’oncologie.
Selon des données fournies par Alvarez et Montiel à partir d’études provenant des phases I et II du traitement des tumeurs de la tête et du cou, 86% des patients ont réagi favorablement au traitement. Les chances de survie sont de 65% après deux ans, et de 67% après trois ans.
Neuf essais cliniques ont été réalisés avec ce médicament, et plus de 400 patients y ont participé. Ces personnes étaient atteintes de cancer épithélial de la tête et du cou et de glioblastome multiforme (une tumeur du cerveau très agressive). Le médicament a été utilisé seul ou en alternance avec des traitements de radiothérapie et de chimiothérapie.
Selon les spécialistes, le CIMAher est bien toléré chaque fois qu’il est administré, quel que soit le mode d’application. Aucune manifestation d’éruption cutanée n’a été observée lors de son application. Son efficacité a été démontrée dans le traitement des tumeurs à la tête, au cou et au cerveau, mais cette efficacité augmente lorsque le traitement s’accompagne de traitements de chimiothérapie et de radiothérapie.
En Chine, en Inde et au Canada, l’anticorps monoclonal humanisé a été testé en clinique dans sa phase I et II pour guérir le cancer de la tête et du cou, tandis qu’en Allemagne le même médicament dans sa phase I et II a été utilisé pour soigner le glioblastome multiforme chez les enfants.
En Chine, par exemple, 137 patients ont reçu le médicament tout en ayant recours à la radiothérapie. Les résultats ont été jugés « efficaces de façon significative ». Ce traitement s’annonce « prometteur » dans la lutte aux tumeurs d’origine épithéliale, selon ce qu’a révélé et publié GI, en octobre 2005.
L’an passé, le géant asiatique a construit une usine de fabrication et de commercialisation de ce médicament. Elle est située dans la zone industrielle de Beijing et appartient au complexe Biotech Pharmaceutique, une entreprise mixte chinoise-cubaine.
De son côté, la compagnie biotechnologique allemande Oncoscience AG a présenté, lors du 37e Congrès de la Société internationale de pédiatrie oncologique, tenu en septembre 2005, les résultats encourageants de ses essais cliniques dans leur phase II, réalisés sur un groupe d’enfants atteints de tumeurs au cerveau.
Selon les informations fournies alors à l’hebdomadaire Granma international par Rafael Magadán, gérant du marketing de la firme CIMAB S.A., parmi les 27 enfants ayant fait l’objets de ces essais cliniques, 9 avaient une tumeur très résistante et malgré tout, le médicament CIMAher a agi. Cinq ont démontré d’excellents résultats ; chez trois autres enfants, la maladie s’était stabilisée, tandis qu’un seul cas affichait une réponse partielle.
En même temps que le Congrès international de biotechnologie de La Havane 2006, se tenait un Atelier d’immunothérapie où le docteur Agustin Lage, directeur du CIM, a expliqué que les résultats des tests effectués avec ce traitement, aussi bien à Cuba qu’en Inde, en Chine et en Allemagne, étaient très concluants puisqu’on avait obtenu une rémission significative de la lésion maligne sur un certain nombre de tumeurs cérébrales (presque toutes inopérables) et dans des cas de cancer du pharynx.
Lilliam Riera
– Source : Granma international www.granma.cu
Cuba - Tchernobyl : Lettre à Maria, par Viktor Dedaj.
Fidel Castro malade, Miss Monde acnéique, presse métastasée, par Maxime Vivas.