Le 7 décembre 2002 les grévistes de la société Arcade sont entrées dans leur neuvième mois de grève. Entamée par 37 personnes le 7 mars, elles sont encore 21 à tenir bon, soutenues par leur syndicat (Sud), une intersyndicale Sud-CNT-collectifs oppositionnels de la CGT du nettoyage et leur collectif de solidarité (qui regroupe syndiqués et non syndiqués de plusieurs associations). Une grève aussi longue est un fait assez inhabituel pour qu’on en parle sérieusement.
Les grévistes sont des femmes d’origine africaine, très souvent mères de famille, qui n’ont rien de l’agitateur professionnel. Elles demandent des conditions de travail décentes, contre un employeur qui a des pratiques de négrier (Arcade) et un donneur d’ordre (Accor) qui exploite la misère pour réduire ses coûts : ne pouvant pas exporter ses hôtels dans le tiers-monde, il cherche à en importer les conditions de travail et de salaire, qu’il impose à ses sous-traitants, qui à leur tour se déchargent sur leurs salariés. En outre, il se targue hypocritement d’un label " social " totalement abusif.
Ces femmes courageuses mettent en cause dans la pratique, par leur grève, la course au moins-disant social qui prédomine dans le secteur du nettoyage et plus généralement chez tous ceux qui font appel à la sous-traitance. Elles méritent d’être soutenues.
Pour tout contact : arcadesolidarite@hotmail.com