Dans la continuité de la Loi de Sécurité Quotidienne votée sur l’initiative de la gauche plurielle, la Loi de Sécurité Intérieure (dite "loi Sarkozy") renforce la répression qui s’abat sur notre société. Sous couvert d’un sentiment d’insécurité savamment orchestré, le gouvernement se donne les moyens d’organiser un contrôle social généralisé (nouveaux délits, soupçon, délation.) :
- Extension des effectifs et pouvoirs répressifs de la police et autres milices de surveillance privée.
- Logique sécuritaire ou criminalisation de pans entiers de notre société : enfermements massifs. Exemples absurdes : des personnes ont été incarcérées pour défaut de titre de transport. Et il y aura de la place pour tout le monde : la construction de 28 prisons (13 400 places) dont 8 pour mineurs est aujourd’hui programmée ! Combien de prisons pour y incarcérer les prostitué(e)s ? Réservent-ils des places pour les auteurs d’exactions policières ?
- Liberté de circulation et de réunion : stationner dans un hall d’immeuble ou se rencontrer à trois dans la rue devient délictueux.
- Fichage systématique (notamment génétique) : plus de 15 millions d’entre nous serons touchés.
Parmi les personnes ciblées : les squatters, les teufeurs, les prostitué(e)s, les mendiants, les sans-papiers, les voyageurs sans ticket, les sans domicile fixe, les étrangers, les chômeurs, les miséreux des bidonvilles, les gens du voyage (recensés à part), les jeunes des cités et les militants (syndiqués, associatifs ou artistiques)... En clair, c’est chacun de nous, femmes, hommes, enfants, qui devient un criminel à faire taire ou à éliminer (expulsion, prison, amendes, etc.) !
Alors que des millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté (et pour beaucoup en travaillant), les ministres augmentent leur salaire de 70 %. Et l’on voudrait criminaliser les mendiants ?
Alors qu’ils amnistient leurs propres délits (les affaires), ils instaurent un climat où les violences policières se répandent, où l’impunité pour la police s’installe.
Alors qu’ils prétendent « défendre les pauvres », ils précarisent nos emplois, licencient à tour de bras et criminalisent les résistances des travailleurs et des sans-travail.
Alors qu’ils affirment s’attaquer à de prétendues "zones de non-droit" et qu’ils nous baratinent sur « l’intégration », ils favorisent un apartheid social en stigmatisant de larges pans de la population : chasse aux « jeunes », chasse au faciès, et, plus généralement chasse à tout ce qui s’écarte de la norme.
Donnons les moyens plutôt qu’au ministère de l’intérieur, aux millions de personnes en France et en Europe qui oeuvrent depuis toujours en associations, syndicats, collectifs, groupes informels au service de tous.
Ils ont tissé, malgré les amendes, malgré les quadrillages et les violences de la police, les liens qui génèrent la solidarité et le lien social dans tous les domaines : travail, logement, éducation, santé, etc.
Ne nous trompons pas de cible. Cessons d’avoir peur et montrons que face à la dérive sécuritaire, nous défendons un autre monde, un monde solidaire qui brise les murailles et les barreaux qu’ils nous imposent.
NOUS EXIGEONS L’ABROGATION de la LSQ et le RETRAIT de la LSI
LE DIMANCHE 15 DECEMBRE à 14h Gare du Nord, Paris
Collectif Anti-sécuritaire : Réseau Liberté, Résistons ensemble, Le Silence
tue, Coordination Nationale des Sans-Papiers, Droits Devant, France
Prostitution, Observatoire des Libertés Publiques, Scalp-Reflex, SUD
Education, JCR, collectif de lycéens (LAP - Lycée Autogéré de Paris),
Fédération Anarchiste, FASTI, Act Up.