RAIDH - Réseau d’Alerte et d’Intervention pour les Droits de l’Homme, mercredi 18 octobre 2006.
Alors que l’attribution des armes Taser à plus de 5000 représentants des forces de l’ordre est imminente, RAIDH s’inquiète des conséquences de l’escalade de violence que provoquera l’introduction de ces pistolets à électrochocs, à 10 jours de la commémoration de la mort par électrocution de Ziad Benna et Bouna Traore...
Dans les tous prochains jours, le Taser X26, une arme qui adresse une décharge électrique de 50 000 volts et paralyse le système nerveux de la victime pendant plusieurs secondes sera mise à disposition de 3 000 policiers et 2 000 gendarmes.
Voir les effets de ces armes ICI
Informés par le RAIDH sur l’équipement prochain des forces de l’ordre en pistolets à électrochocs paralysants et sur leurs dangers, 12 parlementaires ont adressé des questions écrites au Ministre de l’Intérieur depuis le 12 juin dernier.
Aucune réponse du ministère de l’Intérieur depuis lors... Et les résultats du rapport d’expérimentation du Taser testé depuis janvier 2004 sur 130 personnes en France, demeure toujours secret...
Ainsi :
Nicole Borvo Cohen-Seat, sénatrice (PS) Monique Cerisier-Ben Guiga, sénatrice (PS) Yves Détraigne, sénateur (UDF) Francis Hillmeyer, député (UDF) Jean Gaubert, député (PS) Yvan Lachaud (UDF) Bruno Le Roux (PS) François Liberti (CR) Martine Lignières-Cassou (PS) Thierry Mariani (UMP) François Marc Sénateur (PS) Christophe Masse (PS) Bernard Piras, sénateur (PS) Ivan Renar, sénateur (PC)
ont fait part de leurs préoccupations face aux dangers que fait courir à tous l’introduction des pistolets électriques à électrochocs paralysants. Ils soumettent au ministère leur désir de voir publié le rapport d’expérimentation de ces armes par les forces de l’ordre équipées pendant la période de tests. Les Sénatrices Nicole Borvo Cohen-Seat et Monique Cerisier-Ben Guiga demandent également « un moratoire immédiat sur les commandes de Taser effectuées par le ministère dans le cadre de l’appel d’offre en cours ». Parallèlement, Ivan Renar suggère au ministre de l’Intérieur l’interdiction de la vente libre de ces armes.
Un pistolet à électrochocs paralysants laisse moins de traces qu’une matraque, crée des souffrances aiguës et sera succeptible d’être utilisé par les forces de l’ordre pour intimider, humilier ou faire parler des suspects, détenus, prisonniers ou simples citoyens. Dans ces conditions, ce pistolet s’apparente à une arme de torture au sens de la Convention des Nations Unies contre la torture de 1984. La France ayant ratifié cet instrument en 1986, est dans l’obligation de prévenir tout acte de torture qui pourrait être commis sur son sol. En dotant des forces de l’ordre au contact constant de la population de pistolets à électrochocs paralysants, telles les B.A.C, nos autorités se rendent coupables de défaut de vigilance et exposent la population française à des souffrances extrêmes et injustifiées.
RAIDH entend continuer à dénoncer les risques que la diffusion de pistolets à électrochocs paralysants dans notre société fait courir à toute la population. RAIDH appelle tous les citoyens à se joindre à la mobilisation pour que tous soient informés des dangers que représentent ces armes dont sont munis ceux qui ont pour première mission de nous protéger.
167 morts rien qu’aux Etats-Unis et au Canada depuis 1999. Plus de 1500 signataires à la pétition Taser de RAIDH...
Nous ne laisserons pas les dernières aggressions envers la police et "l’anniversaire" des émeutes servir de prétexte facile à une utilisation généralisée du Taser.
Fabrice
– Source : RAIDH - Réseau d’Alerte et d’Intervention pour les Droits de l’Homme
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