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Arabesques

IRAK : Un génocide programmé

Fatiha Kaoues

« Il apparaît que des actions menées contre des cibles de la population, non seulement créeront une vague contre-productive de rejet à l’étranger et dans le pays, mais en outre augmenteront gravement le risque d’élargir le conflit (?). Par contre, la destruction de digues et de barrages, si on la mène correctement pourrait apporter des résultats. Il faudrait l’étudier. Si on la mène correctement, elle entraîne après un certain temps une famine à grande échelle. Plus d’un million ? »

 [1]

On pourrait croire qu’il s’agit là du plan machiavélique d’un dictateur fou. En réalité, cette note a été établie par la CIA dans un rapport consacré à la stratégie à adopter dans la Guerre du Vietnam (1). Au vu de la tragédie humanitaire que cause l’embargo en Irak, on ne peut que constater que les Etats-Unis ont vraisemblablement mis leurs thèses en application.

Chronologie d’un désastre humanitaire :

Le 6 août 1990 était votée la résolution 661 qui imposait à l’Irak des sanctions économiques majeures, exception faite des produits alimentaires et des médicaments afin de « restaurer l’autorité du gouvernement légal du Koweït ».
Et c’est le 3 avril 1991 que la résolution 687 établira les conditions à la levée de l’embargo : l’Irak devra détruire la totalité des armes de destruction massive (armes nucléaires, biologiques et chimiques) dont il dispose et faire la preuve de son incapacité à en produire de nouveau. Ce dernier point sera soumis à la surveillance d’une commission spéciale des Nations Unies, l’Unscom.
Cette résolution prévoyait ainsi de parvenir à la création d’ « une zone libre d’armes de destruction massive au Moyen-Orient. »
Cette dernière disposition ne sera guère étudiée plus avant. Et pour cause ! Son application aurait dû s’imposer à l’Etat d’Israël, principal allié américain dans la région, dont on estime le potentiel militaire à 200 bombes thermonucléaires et à neutrons.
Les années 90 seront marquées par des conflits à répétition entre le pouvoir irakien et l’Unscom dont Bagdad soupçonne le chef, Richard Butler, d’être un espion à la solde des Etats-Unis. Tant et si bien que la rupture est consommée le 16 décembre 1998, peu de temps avant de nouveaux bombardements anglo-américains sur Bagdad.

C’est en avril 1995 que sera votée la résolution 986. Ce programme dit de « pétrole contre nourriture » prévoit que l’Irak pourra exporter du pétrole pour un montant d’un milliard de dollars, afin de subvenir aux besoins humanitaires de sa population.
Comble du cynisme, cette résolution tant controversée -car elle provoque selon l’Unicef la mort de 5000 enfants chaque mois- a donc été votée pour des motifs « humanitaires » !
Ce programme sera aménagé en 1998 et la production de pétrole irakien sera augmentée à hauteur de 5,526 milliards pour une période de 6 mois.
Enfin, la résolution 1284 du 17 décembre 1999 instaure une nouvelle commission des Nations Unies pour le monitoring, l’Unmovic.

Une longue suite de démissions :

Au début de l’année 2000, Hans van Sponeck , le coordinateur du programme humanitaire de l’Onu en Irak démissionnait. Il dénonçait le maintien de l’embargo contre l’Irak, « une véritable tragédie humaine ».
Ce seul mois de janvier 2000 venait de voir périr 8000 enfants et 3000 adultes des suites directes de l’embargo.
Une semaine plus tôt, Jutta Burghardt, responsable du programme pour l’alimentation mondiale en Irak quittait ses fonctions, exprimant ainsi la même révolte.
Déjà , en septembre 1998, le prédécesseur de Hans van Sponeck, Denis Halliday, avait présenté sa démission pour les mêmes motifs.

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