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Critique de la poésie, par Paul Eluard

En 1943, Paul Eluard rédige un poème à un moment où la Résistance française à l’invasion nazie et à la collaboration vichyste se structure et prend de l’ampleur. Cette Critique de la poésie (titre que portait déjà l’un de ses poèmes dans La Vie immédiate) dit à première lecture l’impossibilité du poète à sublimer la réalité lorsque partout la barbarie se fait jour : à chaque coupure de strophe une mise à mort. Mais Eluard va plus loin et le titre est significatif : face à la cruauté d’une situation particulière, ici l’impérialisme et le fascisme, le poète ou l’artiste en général ne peut se cacher bêtement derrière son esthétique, car tôt ou tard la réalité le rattrape et il doit faire un choix. Nous le savons, celui d’Eluard sera la Résistance patriotique et l’adhésion au PCF.

Ce poème, bien que daté historiquement par les noms des suppliciés, reste d’une actualité brûlante, au moins sur deux points :

 Le massacre du peuple palestinien en cours à Gaza par une armée israélienne qui ne cache même plus ses intentions génocidaires. Les bombes pleuvent, les attaques cibles contre les infrastructures civiles comme les hôpitaux sont régulières, le meurtre d’enfant une routine, la torture sur les prisonniers une procédure normale, etc. Devons-nous laisser faire une guerre proprement exterministe, aidée en partie par des armes françaises

 Et au niveau national, nous sommes à la veille du saut fédéral européen qui va priver les États européens du droit de veto par la fin de l’unanimité. Nos lois ne se décideront plus au niveau national mais dans des instances bureaucratiques bien loin des gens, qui pourront bien mieux détricoter les conquêtes sociales françaises grâce aux principes de libre-échange inscrits dans le marbre des traités européens. Le projet de l’oligarchie euro-atlantique est de faire de la France une province d’empire, une sorte de protectorat germano-américain où la République une et indivisible (bourgeoise certes, mais qui permet malgré tout au peuple travailleur d’exercer un rapport de force pour défendre ses conquêtes sociales et démocratiques) devra céder la place à un conglomérat d’euro-régions où l’arbitraire des barons locaux pourra assurer sans entraves la défense des intérêts des monopoles capitalistes.

Ambroise-JRCF

Critique de la poésie - Paul Eluard

Le feu réveille la forêt
Les troncs les cœurs les mains les feuilles
Le bonheur en un seul bouquet
Confus léger fondant sucré
C’est toute une forêt d’amis
Qui s’assemble aux fontaines vertes
Du bon soleil de bois flambant

Garcia Lorca a été mis à mort

Maison d’une seule parole
Et des lèvres unies pour vivre
Un tout petit enfant sans larmes
Dans ses prunelles d’eau perdue
La lumière de l’avenir
Goutte à goutte elle comble l’homme
Jusqu’aux paupières transparentes

Saint-Pol Roux a été mis à mort
Sa fille a été suppliciée

Ville glacée d’angles semblables
Où je rêve de fruits en fleur
Du ciel entier et de la terre
Comme à de vierges découvertes
Dans un jeu qui n’en finit pas
Pierres fanées murs sans écho
Je vous évite d’un sourire

Decour a été mis à mort.

»» http://jrcf.over-blog.org/2024/02/critique-de-la-poesie-de-paul-eluard.html
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Mai 68 : Histoire sans fin
Gérard FILOCHE
Nicolas Sarkozy accuse mai 68 d’avoir « imposé le relativisme intellectuel et moral », « liquidé l’école de Jules Ferry », « introduit le cynisme dans la société et dans la politique » et « abaissé le niveau moral de la politique ». Il aime à dire que « Les héritiers de ceux qui, en mai 68, criaient " CRS = SS " prennent systématiquement le parti des voyous, des casseurs et des fraudeurs contre la police », avant d’ajouter : « Je veux tourner la page de mai 68 une bonne fois pour (…)
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Il y a bien une grande différence entre les articles publiés dans les médias institutionnels et les articles publiés dans les médias alternatifs (comme Le Grand Soir) : les leurs vieillissent super mal alors que les nôtres ne font que s’améliorer avec le temps.

Viktor Dedaj

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