En 1943, Paul Eluard rédige un poème à un moment où la Résistance française à l'invasion nazie et à la collaboration vichyste se structure et prend de l'ampleur. Cette Critique de la poésie (titre que portait déjà l'un de ses poèmes dans La Vie immédiate) dit à première lecture l'impossibilité du poète à sublimer la réalité lorsque partout la barbarie se fait jour : à chaque coupure de strophe une mise à mort. Mais Eluard va plus loin et le titre est significatif : face à la cruauté d'une situation particulière, ici l'impérialisme et le fascisme, le poète ou l'artiste en général ne peut se cacher bêtement derrière son esthétique, car tôt ou tard la réalité le rattrape et il doit faire un choix. Nous le savons, celui d'Eluard sera la Résistance patriotique et l'adhésion au PCF.
Ce poème, bien que daté historiquement par les noms des suppliciés, reste d'une actualité brûlante, au moins sur deux points :
– Le massacre du peuple palestinien en cours à Gaza par une armée israélienne (…)Lire la suite »