Israël agit comme le bras armé des États-Unis dans une redistribution des cartes au Proche-Orient où les flancs est (Iran) et ouest (Syrie), de l’Irak occupé doivent être neutralisés. Cela permettra de sécuriser les grandes réserves de pétrole.
Liberté Algérie , 15 juillet 2006.
Bush père avait averti les Irakiens, en 1991, que les États-Unis allaient faire revenir l’Irak au Moyen-âge. Hier, le chef d’état-major de l’armée israélienne a promis au Libanais de faire revenir l’État du Cèdre 20 ans en arrière. C’est-à -dire aux plus atroces années de la guerre civile libanaise. Entre les deux déclarations, se niche cette insondable réalité d’une politique concertée, complice et irréversible entre Israël et les États-Unis dès qu’il s’agit du Proche-Orient.
Qui protège l’autre ? Alors que le Liban est précipité dans un chaos qui anéantit 12 années de reconstruction, Israël démontre au monde qu’elle possède l’impunité totale dans ses actes. Doit-on encore les qualifier ? Inutile, du moment que le cynisme de Bush, qui appelle Tel-Aviv à ne pas "déstabiliser le gouvernement libanais" , n’a d’égal que la barbarie d’Olmert qui fait passer Sharon à la postérité.
Israël est en train de détruire le Liban. L’armée syrienne n’y est plus pourtant. Israël se promet de détruire un Hezbollah tellement imbriqué dans le tissu social libanais qu’il faille arracher la peau pour l’atteindre. Dans ce jeu de quilles diplomatiques, il est assez ironique de voir que Bush avait préparé deux mauvaises surprises à Poutine avant le sommet du G8 : l’inauguration de l’oléoduc qui va de la mer Caspienne pour donner un débouché aux Américains en Méditerranée, via la Turquie, et un bon vieux conflit régional au Proche-Orient. Poutine, qui croit donner des ordres à Israël, se voit aphone la veille d’un sommet qui devait consacrer le "grand retour" de la Russie sur la scène géopolitique.
Le Liban et la Palestine paient une stratégie qui semble mûrement élaborée. En point de mire, l’Iran qui est "invité" à rejoindre le Hamas et le Hezbollah pour se faire condamner à son tour par un Conseil de sécurité de l’ONU toujours paralysé par les vetos américains. Israël agit comme le bras armé des États-Unis dans une redistribution des cartes au Proche-Orient où les flancs est (Iran) et ouest (Syrie), de l’Irak occupé doivent être neutralisés. Cela permettra de sécuriser les grandes réserves de pétrole en Irak et en Asie centrale et rendre caduque l’arme énergétique iranienne.
La brutalité de la réaction israelienne réside dans ce savant calcul. Israéliens et Américains doivent neutraliser le potentiel iranien, rendre viable l’Irak, détruire la Syrie alaouite, laminer les Palestiniens et rendre inopérantes les velléités diplomatiques russes et européennes au Proche-Orient. Il serait incongru de prendre au sérieux l’argument israélien concernant ses soldats kidnappés tant les enjeux dépassent de très loin le cadre strictement régional.
Mounir Boudjema
– Source : Liberté Algérie www.liberte-algerie.com
Les USA préparent des bombardements massifs de l’Iran. Seymour Hersch.
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