Un film, Les tirailleurs, sur les Sénégalais et autres Africains incorporés dans l’armée française, est sorti récemment sur nos écrans.
« C’est le jour également, note Jean Lévy dans son blog, où le gouvernement supprime la clause qui obligeait des anciens combattants africains à effectuer un séjour obligatoire de six mois par an en métropole pour toucher une misérable pension de 950 euros par mois.
Ce qui privait ces anciens combattants de retourner, au pays, dans leurs familles, condition qui les contraignait à vivre en France dans des foyers collectifs dans une promiscuité douteuse.
Ces recrus africaines des guerres coloniales – il n’y a plus, avec le temps, de survivants de la Grande guerre – ont été envoyés au Vietnam, en Algérie combattre leurs frères en révolte, comme eux colonisés.
Mais comme leurs ainés des guerres précédentes, ces tirailleurs, pour l’essentiel, n’étaient pas volontaires, mais requis par les autorités coloniales pour servir de chair à canon, comblant les pertes immenses subies par les “poilus”.
Seuls, les communistes français, en tant que force politique, ont pris fait et cause pour les victimes du colonialisme et les combats menés par les peuples dominés.
Au lendemain de la victoire sur l’Allemagne, déclarée "Victoire de la Liberté", les forces françaises de répression écrasaient dans le sang des manifestants algériens qui avaient eu le tort de croire que cette liberté retrouvée les concernait.
Les massacres de Sétif, Guelma et Kheratta furent des répressions sanglantes qui ont suivi les manifestations nationalistes, indépendantistes et anti colonialistes survenues le 8 mai 1945, dans le département de Constantine.
Et ce fut, neuf ans plus tard, le début de la guerre d’Algérie...
De même à Madagascar, en 1947/48, où le peuple, pour son indépendance, s’était soulevé : les Malgaches en firent la sinistre expérience avec des massacrés par dizaine de milliers : le chef de l’état-major français évoque un bilan de 89 000 victimes, directes ou indirectes, de la répression. Neuf ans plus tard, le début de la guerre d’Algérie...
Faut-il rappeler les victimes du massacre de Thiaroye au Sénégal ?
Il s’agit d’anciens prisonniers de guerre, des tirailleurs sénégalais, dont certains s’étaient évadés et avaient rejoint la Résistance FFI.
Quand ces hommes sont revenus sur leur terre natale, le Sénégal, ils furent confrontés à des officiers qui n’avaient pas l’habitude de voir des tirailleurs sénégalais demander leurs droits.
Mais de tous ces crimes d’État, qui en parle encore aujourd’hui ? »
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Jacob Crosse etJoseph Kishore dans le World Socialist Website estiment que le coup d’État du 6 janvier 2021 aux États-Unis continue :
« Il y a eu deux ans hier que le président de l’époque, Donald Trump, et une majorité de républicains du Congrès ont tentés d’annuler l’élection présidentielle de 2020, de renverser la Constitution et d’instaurer une dictature.
L’anniversaire du coup d’État du 6 janvier a été marqué par sa continuation sous forme d’une crise sur la nomination du président de la Chambre. Jeudi, pour la troisième journée consécutive, un noyau de députés fascistes du Parti républicain a bloqué l’élection d’un président, exigeant des changements procéduraux de grande portée pour faire basculer violemment à droite tout le système politique.
Le candidat des élus républicains Kevin McCarthy, qui a fini par être élu de justesse président de la Chambre des représentants et qui était soutenu par Trump, avait voté contre la certification des élections de 2020. Les tractations en coulisses se feront au détriment de la grande masse de la population. L’objectif étant de créer les meilleures conditions pour un assaut massif contre les programmes sociaux, des attaques contre les immigrants, l’augmentation des dépenses militaires et policières et des réductions d’impôts pour l’oligarchie financière.
Au cours des deux années qui ont suivi le coup d’État, le gouvernement Biden s’est voué à réhabiliter le Parti républicain, insistant sur la nécessité d’une opposition « forte » et appelant au « bipartisme », surtout dans la poursuite de la guerre contre la Russie.
Il faut garder à l’esprit que la présidence de la Chambre n’est pas un poste de cérémonie. Il s’agit du principal responsable politique et administratif de la Chambre et du deuxième personnage dans la ligne de succession à la présidence.
Jeudi, la Maison-Blanche a fait une concession politique majeure au Parti républicain et à la droite fasciste en annonçant l’extension massive des déportations d’immigrants cubains, haïtiens et nicaraguayens à la frontière mexicaine. L’escalade de l’assaut contre les immigrants est mené dans le cadre du titre 42, invoqué pour la première fois par Trump en mars 2020. »