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Le Monde Diplomatique, décembre 2021

En Irak, Laurent Perpigna Iban observe le retour de Daech :

Profitant d’un vide sécuritaire dans les territoires disputés entre l’État central irakien et le Gouvernement régional du Kurdistan, d’une situation socio-économique largement dégradée et des rancœurs provoquées par la toute-puissance des milices chiites, l’Organisation de l’État islamique (Daech) renaît de ses cendres, et sa guérilla s’amplifie dans le centre de l’Irak.

Benoit Bréville nous emmène de de Minsk à Calais :

Monsieur Vladimir Poutine a mis au point une machination si sophistiquée que France Inter a offert deux chroniques successives à son éditorialiste vedette pour en démêler les ficelles (1). À en croire Thomas Legrand, la crise qui a opposé Minsk et Varsovie, c’était la faute du président russe ! Il s’agissait en fait d’« une opération montée de toutes pièces par le dictateur Alexandre Loukachenko (…) avec la complicité de Damas et sous le patronage évident de Moscou » — certains ajoutent parfois Ankara à la liste des conspirateurs. Les quatre complices auraient en effet organisé l’acheminement de quatre mille réfugiés entre la Turquie et la frontière polonaise pour « alimenter en braises un débat chauffé à blanc dans l’Union » et « favoriser les partis nationalistes et xénophobes du continent, généralement alliés à Moscou ». Par la même occasion, on découvre que M. Poutine aurait orchestré la guerre civile en Syrie afin de « chapeauter ce trafic d’êtres humains » et de créer une vague de migrations qui sera « un terreau fertile pour ses amis de l’extrême droite française ». « La boucle est bouclée », conclut le limier de la radio publique.

A lire : un dossier sur les écologistes à l’épreuve du pouvoir : Les succès électoraux des Verts dans plusieurs pays européens se nourrissent d’une image trompeuse. Celle d’une force politique vierge des compromissions inhérentes à l’exercice du pouvoir. Or, les écologistes partagent depuis longtemps les responsabilités exécutives. Ils gouvernent un grand nombre de métropoles. Avec quel bilan ? 

Éric Vuillard s’est mis à l’écoute d’un prodigieux charabia : Un prodigieux charabia : en 1951, le général Jean de Lattre de Tassigny est aux États-Unis pour solliciter leur aide. La France, en difficulté dans le conflit qui l’oppose à la République démocratique du Vietnam, se bat contre le communisme.

Hélène Richard est allée en Lettonie où la question russe est sur toutes les langues : Petit pays des bords de la mer Baltique d’à peine deux millions d’habitants, la Lettonie sait se faire discrète. Contrairement à la Pologne, qui défie Bruxelles, Riga est applaudi pour sa transition démocratique réussie. Moscou, pourtant, s’émeut du sort réservé à l’importante minorité russophone. À tort ? Voyage dans une démocratie à qui les Européens pardonnent bien des défauts.

Rachel Knaebel analyse l’aubaine des sociaux-démocrates allemands :En septembre, le Parti social-démocrate est arrivé en tête des élections législatives allemandes après des années d’affaissement. Sa base et son programme penchent vers la gauche, alors que son candidat à la chancellerie, M. Olaf Scholz, incarne l’aile droite. Relégué jusqu’ici au second plan, ce grand écart résistera-t-il à l’épreuve d’une coalition gouvernementale avec les Verts et les libéraux ?

 Pour Tristan de Bourbon-Parme , en Angleterre, « La chasse aux serveurs est ouverte » :Le Royaume-Uni manque de bras depuis le printemps. Transport, agriculture, industrie, restauration… De nombreux secteurs sont touchés, en particulier ceux qui avaient pris l’habitude de compter sur une force de travail européenne mal rémunérée. Pour le gouvernement, il s’agit de difficultés passagères sur la voie d’un Brexit qui libérera l’économie britannique.

Pour Jean-Luc Racine, la victoire des talibans chamboule le jeu diplomatique en Asie : Le départ des troupes américaines d’Afghanistan a engendré un nouveau « Grand Jeu » entre les puissances qui cherchent à s’adapter aux réalités géopolitiques régionales, toujours en mouvement. Pour l’Inde, le dossier afghan reste épineux et s’ajoute aux contentieux pesant sur ses relations avec le Pakistan et la Chine, même si New Delhi renforce ses partenariats dans l’Indo-Pacifique avec, au premier chef, les États-Unis.

Fanny Pigeaud se demande si c’est la fin de partie pour Bolloré en Afrique : Les rumeurs vont bon train s’agissant de la cession des activités africaines du groupe Bolloré en matière de transport et de logistique. Confrontée à la concurrence internationale, notamment émiratie et chinoise, enchaînant les investissements infructueux sur le continent, la multinationale accumule par ailleurs les déboires judiciaires.

Selon Jake Johnston, la bataille d’Haïti n’est pas finie : État miné par la violence des gangs et souvent considéré comme « failli », Haïti n’a pas son destin en main, compte tenu de l’interventionnisme constant des institutions internationales, mais aussi des grandes puissances, dont les États-Unis. Mascarades électorales, inefficacité des aides et marasme économique poussent les Haïtiens à prendre le chemin de l’exil.

La France vend des armes pour des dictatures modèles (Sébastien Fontenelle ) : Les principes vertueux, aiguillonnés par d’amicales pressions, ont déjà fait capoter de juteuses ventes d’armes françaises. En 2014, Paris refusa de céder deux porte-hélicoptères à Moscou pour sanctionner la Russie de ses agissements dans le conflit ukrainien. Mais les scrupules sont à géométrie variable, comme le démontre l’empressement de la France à armer l’Égypte du maréchal Al-Sissi.

Evelyne Pieiller  débusque de si gentils artistes gouvernementaux : Rêver de mondes nouveaux ? Les « créateurs » ont répondu nombreux à la proposition du gouvernement, qui s’engage à généreusement financer les projets des lauréats. Le gouvernement fait bien : ces projets ne risquent pas de semer le trouble ou de flirter avec la critique. L’artiste labellisé est au service de l’embellissement du système.

Antoine Schwartz  est lucide face à la jeune garde du libéralisme : Les candidats de droite à l’élection présidentielle ont rivalisé de propositions autoritaires pour remporter l’investiture de leur parti. Au point qu’on pourrait penser que la droite libérale a disparu. Mais, adossée à certains grands médias, elle compte encore quelques intellectuels prolifiques. La simplification administrative est leur thème de combat.

Pour Alain Garrigou, les sondages déterminent largement les investitures lors des élections : Filtrées par la procédure des parrainages d’élus locaux, les déclarations de candidature se multiplient à l’approche de l’élection présidentielle de 2022. Mais, hier apanage des partis, le processus de sélection des prétendants est troublé depuis une quinzaine d’années par l’omniprésence des sondages sur les intentions de vote, que certains placent au cœur de leur stratégie.

Charlotte Recoquillon  s’est penchée sur la magie du charcutage électoral aux États-Unis La défaite, le 2 novembre, de leur candidat lors de l’élection du gouverneur de Virginie fait redouter aux démocrates une déroute parlementaire en 2022. Cette crainte est avivée par le redécoupage des circonscriptions qui vient d’intervenir. Car les républicains devraient en profiter, même si à l’issue du scrutin de l’année prochaine ils restaient minoritaires en nombre de voix.

Pour Marie-Noël Rio , l’artiste Alice Neel est à contre-courant : En dehors des modes de son vivant, Alice Neel connaît un succès posthume. Ses toiles sont accueillies dans des musées prestigieux. Mais l’intérêt qu’elle suscite chez les organisateurs d’exposition est lié à une lecture très réductrice de ses thèmes. Elle fut largement ignorée pendant une grande partie de sa vie et modestement reconnue dans le dernier quart de son existence. Aujourd’hui, trente-sept ans après sa mort, Alice Neel est l’objet d’une consécration « officielle ». On ne peut qu’en être heureux, puisque ses toiles rencontreront ainsi un plus large public. On peut aussi s’en étonner : qu’est-ce donc qui a permis son fulgurant succès après des années d’indifférence ?

Barbara J. Fields et Karen E. Fields sont allées aux racines de la race : La race ne ressortit pas à la biologie humaine (contrairement au fait de respirer ou de se reproduire sexuellement) ; ce n’est pas non plus une idée (comme la valeur de π) qui pourrait mener une vie en propre. Il s’agit plutôt d’une idéologie, qui naît à un moment historique donné, du fait de causes explicables. Elle évolue donc pour les mêmes raisons.

La Virginie du XVIIe siècle offre un bon point de départ pour présenter cette histoire, ainsi que celle de la société des planteurs en Amérique du Nord britannique. L’État, qui menaçait à ses débuts de s’effondrer, découvrit sa vocation à partir des années 1620 : la culture du tabac. Les futurs États-Unis allaient alors connaître leur première expansion, reposant principalement sur les épaules des « serviteurs sous contrat anglais » plutôt que sur celles des esclaves africains. Ces Anglais « nés libres » pouvaient être achetés et vendus comme du bétail, enlevés, volés, misés lors de parties de cartes. Des magnats cupides rognaient sur leur nourriture et les privaient de leurs indemnités de liberté (freedom dues), voire de leur liberté elle-même, à l’issue de leurs années de service. Les serviteurs étaient battus, mutilés et souvent tués en toute impunité. Pour avoir exprimé des opinions défavorables au gouverneur et au conseil de gouvernement, un homme eut les deux bras brisés et la langue transpercée avec un poinçon, tandis qu’un autre eut l’oreille arrachée et dut effectuer un second contrat de sept ans de servitude.

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