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Samuel Paty. Un enchaînement sur 10 jours : mensonges, menaces, lâchetés, cupidité

Le 6 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’Histoire au collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) donne un cours d’enseignement moral et civique sur le thème de la liberté d’expression. Il y montre une caricature du « prophète ».

Le 12 octobre, convoqué au commissariat sur plainte d’un parent d’élève, il explique : « J’avais proposé à mes élèves de détourner le regard quelques secondes s’ils pensaient être choqués pour une raison ou pour une autre. A aucun moment je n’ai déclaré aux élèves : “Les musulmans, vous pouvez sortir car vous allez être choqués.” Et je n’ai pas demandé aux élèves quels étaient ceux qui étaient de confession musulmane. » Il ajoute que la collégienne qui l’accuse ment.

Le 16 octobre, des collégiens cupides, désignent le malheureux prof à un branque de 18 ans, d’origine tchétchène qui le décapite. Le meurtrier est abattu de 10 balles par des policiers.

Quelques questions

  • Pourquoi le prof, objet de menaces, a-t-il dû aller s’expliquer (lui !) au commissariat ?
  • Pourquoi a-t-on accepté que le père plaignant et sa fille ne répondent pas aux convocations de la police ?
  • Pourquoi le collège n’a-t-il pas publié un communiqué immédiat pour dire que la gamine n’était pas en classe ce jour-là ?
  • Pourquoi la rectrice n’a-t-elle pas publié aussitôt un communiqué de soutien ?
  • Pourquoi était-il prévu qu’un inspecteur d’Académie descende au collège pour recueillir les explications du prof (et éventuellement lui apprendre ce qu’il aurait dû faire dans son cours ?).
  • Pourquoi la principale du collège a-t-elle reçu le parent de la menteuse, sans le prof ?
  • A quel titre un responsable musulman qui n’avait rien à voir avec le collège, accompagnait-il le parent ?
  • Pourquoi la menteuse n’a-t-elle pas été immédiatement interrogée par la police ?
  • Pourquoi nous a-t-on fait croire, jusqu’au jour tragique, que le prof avait demandé aux élèves musulmans de lever la main (de se désigner) et de sortir s’ils le voulaient ?
  • Pourquoi a-t-on laissé entrer en France, sans contrôle, sans enquête, 50 000 à 60 000 Tchétchènes dont beaucoup avaient mené la guerre au nom d’Allah contre les Russes ?
  • Pourquoi avons-nous aimé les djiadistes Tchétchènes jusqu’à nous faire oublier leurs attentats meurtriers à Moscou ?
  • Accessoirement, pourquoi avons-nous oublié les attentats meurtriers des djiadistes ouïghours en Chine et combien allons-nous en accueillir derrière le paravent des fake news sur leur « génocide » ?
  • Pourquoi sommes-nous si hospitaliers avec ces fanatiques et si cruels avec les migrants de Calais et les autres qui se noient en mer, fuyant la guerre que leur fait l’Occident, abandonnant leurs villages détruits pas nous ?

Les réponses sont dans les mots : « First america », atlantisme, nos clients saoudiens, ventes d’armes, plutôt la charia que le Front populaire ».

Merci aux lecteurs qui ont du temps de s’amuser à rechercher ce que disaient et écrivaient nos médias entre le 6 et le 16 octobre sur Samuel Paty et sur le cours qu’il a donné.

Vincent MORET

Question subsidiaire : 10 balles dans le corps du meurtrier, était-ce assez ?

COMMENTAIRES  

22/10/2020 15:18 par Xiao Pignouf

10 balles dans le corps du meurtrier, était-ce assez ?

A celle-là, je peux répondre : c’était trop, comme toujours. La police n’a pas à se faire juge et bourreau.

22/10/2020 18:10 par J.J.

Vous jugerez peut être ma question cynique mais..

Combien ça fait en euros trente deniers (au cours d’aujourd’hui ou en trente trois de notre ère) ?

22/10/2020 21:11 par Geb

C’étaient 9 balles de trop pour pouvoir comprendre la Charade.

Et juste le compte pour que la Vérité vraie ne soit jamais connue.

"On n’a jamais obtenu d’informations cohérentes d’un amas de viande hachée..."

(Règle N°1 des Renseignements).

Comme on dit outre-atlantique, "Another nail in the coffin of the Truth".

Et j’ai "oublié" :

Pourquoi le 15 octobre, la veille du jour de l’assassinat, J.P. Chevénement parle-t-il d’un "Professeur décapité" lors d’un face à face avec Zemour ?

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiU2qS488jsAhUEHxoKHSXsArEQFjAAegQIBhAC&url=https://www.youtube.com/watch?v=ogKvAmjnKQM&usg=AOvVaw056TmFC8LsfRaznuWxI2xr

Il y en a eu tant que ça ces derniers mois des "menaces de décapitations" de Fonctionnaires de l’Education Nationale pour que Chevènement soit au courant ?

Si c’est le cas faut croire que, au minimum, rien de spécial n’a été fait pour changer la donne.

23/10/2020 10:01 par Assimbonanga

Et ensuite un enchaînement de la communication gouvernementale, l’organisation de la "cérémonie" sympa à la Sorbonne, la sollicitude d’Emmanuel à la famille de la victime, la légion d’honneur, le petit discours du président si simple et si sympa après avoir tiré toutes les informations nécessaires auprès de la famille. Ah ! Ça me ferait mal si ça m’arrivait ! Ça me ferait gerber d’être l’objet de la sollicitude gouvernementale et d’être le jouet de toute cette scénographie. J’aurais le sentiment de m’être fait confisquer mon chagrin et embarquée dans un processus infernal où tout m’aurait échappé. Se réveiller quelques semaines plus tard avec l’impression vague d’avoir été la dinde de la farce ou roulée dans la farine par la raison d’Etat.
Emmanuel kiffe toute ce qui est cérémonie, mise en scène et réception aux frais de l’Etat. Il marche sur les traces de Sarkozi qui goûtait fort lui-aussi ce genre d’oraison funèbre. Passé le choc émotionnel, que va ressentir la famille du professeur ? Peut-être regrettera-t-elle de n’avoir pas plutôt choisi une autre chanson célèbre pour accompagner le cercueil : https://www.youtube.com/watch?v=iZpNgSaYWts
Apparemment, si j’ai bien compris les bonnes résolutions gouvernementales, il faudrait vouloir, pour être bon enseignant, à tout prix montrer des caricatures ? C’est le nouveau niveau de l’excellence pédagogique française ? Au secours !

23/10/2020 12:17 par barbe

Dans le genre soutien indéfectible de la hiérarchie bureaucrate envers le personnel opérationnel, je me demande encore quoi répondre au chef d’établissement qui nous disait : vous ne pouvez pas mettre 0 si l’élève ne vous a rien rendu.
L’effet de paralysie est garanti, mais la réponse ?
Si vous avez une réponse, nous sommes nombreux à être preneurs.

23/10/2020 12:24 par AF30

Comme beaucoup ici je suis certain, je n’ ai pas regardé une seule image télé des obsèques de Samuel Paty car ces obsèques sont l’enterrement en priorité de toutes les questions que pose Vincent Moret. C’est un déballage indécent et cynique de toutes ces bonnes âmes qui continueront leur politique délétère. Les enseignants et non seulement eux, continueront à être isolés, leur conditions de travail continueront à se dégrader et leur politique économique et sociale ainsi que leur politique étrangère seront maintenues.
Leur mine compassée ne les empêche pas de persévérer dans leurs petites mesquineries et leurs principaux objectifs. Ainsi le 20 octobre à l’ Assemblée Nationale et au cours de la séance consacrée à ce crime, Mélenchon et Chassaigne sont intervenus. Leur discours était assez semblable - d’ailleurs comment aurait-il pu être autrement en 2 ou 3 minutes - le discours de Mélenchon a été suivi des applaudissements clairsemés de quelques rares députés autres que les insoumis. Celui de Chassaigne s’est terminé par les applaudissements de tous les députés debout.
Il faut ajouter que le discours de Mélenchon a été ponctué de plus des remarques de M. Meyer Habib dont on connaît la finesse des analyses et sa grande tolérance.

23/10/2020 13:53 par babelouest

A comparer avec ce qui se passait il y a 60-70 ans : les fôtes d’orthographe étaient pénalisées selon leur "gravité" : un oubli d’accent pouvait ne coûter qu’un point selon le contexte, ou un oubli d’apostrophe, une faute d’accord en coûtait deux, une faute d’orthographe vraie quatre. Les zéro sur vingt pleuvaient, on se disait seulement : je ferai mieux la prochaine fois. Quant à ne pas remettre sa copie, c’était encore bien plus grave. Ajoutons pour le plaisir qu’un enfant revenant à la maison avec un carnet de notes "chargé" risquait fort d’en prendre une, chargée aussi. Tout le monde trouvait cela normal, y compris les enfants.
.
Étudiant, j’ai connu mai 68 "sur le terrain", j’aurais difficilement imaginé qu’à partir de revendications précises, raisonnables avec le recul, nous en soyons arrivés à ce désastre s’il n’avait pas été patent que cette révolution de couleur avant la lettre était préparée et instrumentalisée (avec un vrai financement) depuis longtemps. Mon petit doigt me parle d’étoiles et de bandes, je serais assez d’accord avec ses avis.

23/10/2020 19:59 par JC

Il manque pas mal de questions, par exemple pourquoi faire croire que le "droit au blasphème" comprend aussi le droit d’insulter et de salir les religions et leurs croyants (et pas juste le droit de ne pas respecter voire d’enfreindre des règles purement religieuses), et donc de masquer un combat anti-religions derrière ? Comment est-ce possible qu’on puisse ne pas être conscient que le dessin qui a mis le feu aux poudres n’était pas du blasphème mais quelque chose d’à peu près universellement choquant et insultant (remplacez la tête par celle de quelqu’un que vous vénérez, estimez, aimez, et voyez si votre réaction reste purement intellectuelle genre "ok il a le droit de faire ça, c’est son expression" ou si le sang va vous monter à la tête ?).

Chaque fait divers sert à faire avancer l’agenda des anti-religions qui essayent de rallier les masses dans leur affrontement avec les croyants, en faisant comme s’ils étaient dans le camp du bien et du rationnel et qu’il n’y avait qu’en face que des fous avec du sang sur les mains. Faut faire la part des choses et accepter que tout être humain sain d’esprit et en paix trouve inacceptables les assassinats, tabassages etc., mais aussi les insultes et humiliations comme le dessin endossé par le fonctionnaire de l’Education nationale. C’est pas de sa faute (enfin je ne le connais pas), le charlisme a fait en sorte de polariser le débat de façon à ce que soit on est du côté des massacreurs, soit on doit porter des dessins pornographiques ignobles comme étendards du bien et du soi-disant droit au blasphème. Or, ces dessins peuvent exister, oui (au nom de la liberté d’expression, étendue à celle d’insulter des gens morts ou des stéréotypes, pourquoi pas), mais pour un public averti. La protestation initiale était légitime. Moins on l’entendra, plus on poussera des gens dans les bras des extrémistes de l’autre bord, d’où les contacts et passerelles avec ceux "qui font du boulot" quand c’est chez les autres.

Le meilleur texte lu sur le sujet (petit droit au blasphème athéiste dans le titre par rapport à l’actualité, puisque la vie, cette vie, est sacrée pour les non-croyants tels que l’auteur de l’article), je conseille chaudement si vous ne voulez pas être néocon ou l’instrument de ceux-ci et trouver la juste place.

23/10/2020 23:05 par Roubachoff

@JC
Merci, je commençais à redouter d’être le seul à trouver cette caricature-là répugnante. Juste en passant, imaginez qu’on représente une femme de la même façon, et je ne suis pas sûr que les Fourest et Cie serait si "Charlie" que ça. Pour le reste, j’avoue me poser deux questions depuis le début de cette affaire :
1) Tout inconditionnel de la liberté d’expression que je sois, je me demande si, à la place de cet enseignant, j’aurais montré cette caricature à mes élèves. (Alors qu’il est très simple, aujourd’hui, de les inciter à voir par eux-mêmes sur le Net, s’ils en ont envie.)
2) A la place de Riss (puis de Marianne et je ne sais plus quel autre hebdo), aurais-je republié ces caricatures au moment d’un procès à haute tension et dans un pays soumis à un stress permanent depuis sept mois ? D’autant plus quand un gouvernement, en quête de triangulation, et avant les faits, lance une croisade contre le "séparatisme" ?
Après réflexion, "non" aux deux questions.
On en débat, ou on s’insulte, comme d’habitude ?

24/10/2020 09:49 par Xiao Pignouf

@JC

Vous avez raison et le texte que vous donnez en lien aussi. Je ne crois pas qu’on trouve beaucoup de lecteurs de Charlie chez ceux du GS. Et ça ne m’étonnerait pas que ça soit en partie à cause des caricatures humiliantes à l’encontre des musulmans qu’ils ont multiplié ces dernières années, ce dont on est en droit de douter que ça l’ait été pour des raisons réellement critiques, plutôt bassement financières. Non, je ne pense pas que parmi nous, il y en ait beaucoup qui se déclarent « Charlie ». A l’époque des attentats, je m’étais d’ailleurs demandé comment les choses auraient tourné s’il avait pris aux terroristes de commettre leur crime dans les locaux de Valeurs Actuelles ou de Minute... Ce slogan n’aurait certainement pas vu le jour... ou sinon, il aurait été moins rassembleur, ce qui est con, faut l’admettre.

Certes, il n’y a aucun doute que pour les raisons sus-citées, un ou une autre pédagogue, dans le souci de ne pas s’aliéner une partie des élèves, n’aurait pas fait le choix de Samuel Paty consistant à montrer en classe devant un public composé de nombre de jeunes venant de familles de confession musulmane, ces caricatures, qui plus est celle de Coco qui est l’une des pires dans le genre si l’on veut insulter les croyances de quelqu’un. Beaucoup d’autres choix se présentaient à lui s’il tenait à aborder la problématique des religions dans son cours, comme par exemple les anciennes caricatures anti-curetons de Charlie. Alors on va me dire qu’elles peuvent mettre mal à l’aise les catholiques présents, mais ce qui n’est pas vraiment le cas, les Français n’étant plus vraiment bigots à ce point. Il aurait pu choisir le cas de Dieudonné ou de Zemmour, quoique ç’aurait créé d’autres problèmes... D’ailleurs à propos de Zemmour, que le cric me croque si je l’apprécie et le soutiens, on peut en venir à se poser des questions sur son cas, si l’on admet qu’il fait une profession de foi similaire à celle de CH (rappelons-nous l’infâme caricature du petit sur la plage), pourtant lui est condamné alors que Charlie est défendu... Bon, Zemmour est vivant, c’est vrai... mais une grande partie de ceux qui défendent ce droit à la liberté d’expression, tout en brandissant des dessins insultant une partie de nos concitoyens avec la bénédiction de Macron et de son staff, le considèrent comme un lépreux... Bah, ça doit être, aux tréfonds de cet inconscient collectif, parce qu’il s’appelle Zemmour...

Malgré tout, JC, quoi qu’ait choisi de faire Samuel Paty, avec ou sans honnêteté, il ne méritait pas d’en mourir et dans l’absolu, personne ne doit prendre le risque de mourir pour de stupides dessins, aussi blessants soient-ils. Et il est extrêmement difficile de faire un pas hors la focale de cette évidence sans prendre le risque de se faire taxer d’islamo-gauchisme, terme très en vogue en ce moment surtout chez les têtes de bites aux manettes.

24/10/2020 09:57 par babelouest

Roubachoff, en plus il faut le dire : ces caricatures sont moches, très moches à mon avis. Pas très fines (c’est une litote). C’est à la liberté d’expression ce qu’un bouteur du genre à celui qui a écrasé Rachel Corrie est à pelle de plage d’enfant.

24/10/2020 10:55 par legrandsoir

@jc

le choix de Samuel Paty consistant à montrer en classe devant un public composé de nombre de jeunes venant de familles de confession musulmane, ces caricatures, qui plus est celle de Coco qui est l’une des pires dans le genre si l’on veut insulter les croyances de quelqu’un.

Est-ce que quelqu’un sait précisément quelle caricature a montrées le prof ?
Je suis étonné qu’il ait eu la délicatesse de demander aux musulmans de détourner ou fermer les yeux et, en même temps, laissé des gamines regarder le dessin d’un prophète à genou, les gonades pendantes surmontée d’une étoile sur l’anus.
Je n’ai pas entendu à ce jour d’accusation pour usage d’image pornographique.
MV

24/10/2020 11:23 par Assimbonanga

Samuel Paty est MORT, d’une façon horrible. Sa famille est probablement traumatisée pour plusieurs générations. Mais mort pour quoi ? Mort pour qui ? A qui aura profité cet événement ? Dans les énigmes criminelles, la question à poser est toujours la même : à qui profite le crime ? Vous vous rendez-compte, le battage médiatique pour la modique somme d’un seul mort ? Sur l’autel de la raison d’Etat, c’est peu cher payer. Avec un rendement maximum pour les idées d’extrême-droite.

24/10/2020 12:09 par Autrement

Le comble de l’hypocrisie est que les caricatures de Charlie (au moins celle du turban-bombe) font partie des "document" mis officiellement à la disposition des enseignants pour les cours d’EMC ("éducation morale et civique" !!). Ils l’ont montré, quoique brièvement, sur Fce2.
Il s’agissait évidemment par cette initiative "pédagogique" d’honorer les "valeurs" de la brochette de tyrans, responsables des guerres coloniales et autres oppressions, qui défilaient aux obsèques de l’équipe.

Alors l’enseignant Samuel Paty, d’ailleurs "rappelé à l’ordre" par sa hiérarchie, dit-on, n’a-t- !l fait que suivre le programme, ou en a-t-il rajouté de son "cru" ?

Et voilà que de surcroît l’infâme Blanquer accuse l’université de complicité islamo-gauchiste, vocable et notion relevant clairement de l’amalgame fascho ?

Les caricatures du prophète donnent une bien pauvre et triste idée de la liberté d’expression "à la française".
Pourquoi n’étudie-t-on pas plutôt, si l’on veut aussi des dessins, Daumier et la caricature politique etc.?

Il y a dans Politis une interview en accès libre de "l’architecte" du programme du cours d’EMC de 2015, Pierre Kahn. Il se défausse sur les modifications apportées en 2018 (à vérifier), remarquant que ce programme s’est quelque peu "verticalisé".
Évidemment, pour ce qui est de l’école made in OCDE, Vichy persévère dans Vichy.

Reste qu’un cours de morale téléguidé et documenté façon fast-food et caniveau, ne peut être qu’un échec pédagogique.
Il faut le supprimer purement et simplement, et le remplacer par un supplément de littérature et sciences humaines, avec programme d’auteurs, dont Molière et Tartuffe obligatoires !
Et balancer les ineptes "compétences" (utilitarisme étroit et pseudo-scientifique quand il s’agit de l’enseignement général, même si des collègues bien intentionnés se sont efforcés d’en faire quelque chose d’intéressant) - pour réhabiliter les connaissances, le goût de la beauté et la sensibilité. Là est à l’école un "vécu" formateur.

Il est temps qu’enseignants et parents d’élèves entreprennent une critique générale et approfondie des mesures et programmes ministériels qu’on veut imposer à l’éducation de leurs enfants. La liberté d’expression, c’est celle que Blanquer refuse aux enseignants, dont le "devoir de réserve" est devenu le bâillon de l’obéissance inconditionnelle.
Que se vayan todos !

24/10/2020 13:46 par Roubachoff

@babelouest
C’est le problème depuis la (fausse) reprise du titre, en 1992. Rien de très réussi, et une tendance affirmée à s’en prendre aux faibles plutôt qu’aux puissants. La une sur Halliday (que je n’aimais pas) en est un bon exemple. Beaucoup de gens qui se sont abonnés par solidarité ont d’ailleurs fui à toutes jambes en découvrant ce qu’il en était vraiment. Le plus drôle, c’est une amie plus jeune qui m’a dit : "Il faut que je cache ce truc, je ne vais quand même pas montrer ça à mes enfants."

24/10/2020 14:42 par chb

Un point de vue intéressant : L’Éducation nationale a-t-elle perdu la tête ? Ou bien est-ce la France tout entière ?, par Arno Mansouri, sur le réseau Voltaire. Il indique que la caricature montrée (dessin de Coco, pour Charlie H), violemment injurieuse, n’avait pas sa place dans un cours de collège, et ne relève pas de la liberté d’expression : elle viole l’esprit de la laïcité qui devrait prévaloir dans l’école de la République.

Les musulmans vont non sans raison se sentir insultés, pas seulement dans leur foi, mais dans leur existence même ; et les autres vont penser que ce n’est pas grave de nier les valeurs spirituelles de l’autre puisque c’est légal et par ailleurs enseigné en classe, (donc avalisé en bloc par l’État, la République, le Savoir).

Cet épisode sanglant est pourtant saisi comme occasion de stigmatiser, non pas les seuls jihadistes que la France et ses alliés ont aidés et utilisés par ailleurs, mais l’islam. Comme après le 11 septembre !
Entre autres "laïques" vengeurs, la couverture de Marianne incite notre cerveau reptilien à la guerre des civilisations, en présentant carrément la tête de la République ensanglantée, et roulant à terre. Je ne crois pas que le magazine évoque dans ses pages l’instrumentalisation de l’islamisme par les marchands de mort...

24/10/2020 18:22 par JC

@Xiao Pignouf : Je viens de finir de regarder Les Français c’est les autres et le sujet Charlie est abordé tout à la fin (dans une dissymétrie où les adultes sont là pour guider vers la bien-pensance et n’arrivent pas à ne pas chercher à imposer ce point de vue... avec le ton intimidant qu’ils adoptent malgré eux, les hochements de la tête...). Il y a le "ce qu’il faut penser/voir/comprendre" et la réalité, qui colle pas forcément.

Il est dit que les caricatures visant les croyances islamiques seraient au nombre de 7 seulement. Si c’est vrai, alors qu’on a presque tous eu l’impression de découvrir le journal à travers ce sujet comme si on n’avait vu qu’un échantillon d’un dégueuli permanent contre les religions et l’Islam en particulier, alors ça montre une fois de plus la puissance déformante du "quatrième pouvoir" (que je mettrais premier ou deuxième avec le judiciaire, les autres suivant le courant de "l’opinion publique" vs leurs commanditaires). Ceci dit c’est valable pour tous les sujets et toutes les cibles en fait.

Malgré tout, JC, quoi qu’ait choisi de faire Samuel Paty, avec ou sans honnêteté, il ne méritait pas d’en mourir et dans l’absolu

Mais ça on ne devrait même pas le dire tellement c’est évident, même s’il n’avait été "que" tabassé. Il semblerait qu’à ce moment, quelqu’un cherchait une cible pour un attentat terroriste et une mort en martyr, et il est tombé sur cette histoire, mais ça aurait pu être n’importe quoi d’autre, en fait on s’en fout de son prétexte, y’en a qui tuent par "plaisir", par "devoir", d’autres qui veulent une raison "morale", ou symbolique, ou stratégique, mais ça c’est ce qui se passe dans les têtes et la partie grave c’est l’acte, pas le prétexte. Les débats sur l’Islam / l’islamophobie / le droit au blasphème pour moi ça fait partie de l’attentat et de ce qu’il cherchait à déclencher comme divisions et liens de causalité, c’est l’onde de choc souhaitée.
Ce qui me gêne surtout, c’est de penser que les parents d’élèves, qui ont cru le récit de l’ado mytho, ont une responsabilité voire une complicité dans le meurtre, et qu’ils n’avaient pas à réagir et à protester, manifester, menacer d’aller en justice... Oui c’est relativement grave (mais trop courant) de mentir ainsi que de diffuser des coordonnées. Mais on reste à une toute autre échelle que l’assassinat, faire le lien entre les deux avant toute enquête c’est ignoble. Tout parent aurait pu s’insurger de ce qu’un prof montre des images obscènes à son enfant, alors que pour parler de blasphème il aurait pu montrer, par exemple, une croix à l’envers. Oui parce que le vrai blasphème est tellement banalisé qu’il ne fait plus réagir en fait, c’est pour ça qu’il faut y ajouter l’obscénité histoire de secouer un peu les émotions parce que sinon ce n’est plus un sujet et ça ne fait plus bouger les lignes entre croyants et non-croyants. Sauf que médiatiquement on a présenté les caricatures charliesques comme d’abord visant l’Islam, et ensuite employant l’obscénité, alors que Charlie c’est l’inverse : c’est d’abord obscène (donc ça n’a pas à être montré à tout le monde, point, c’est 16+ minimum), et ensuite ça vise tour à tour n’importe qui (et la 17e chambre est là pour s’occuper des plaintes).

24/10/2020 19:33 par CAZA

Bonsoir
ça se complexifie un peu beaucoup à lire le fil des commentaires
On ne doit pas humilier les tolérants musulmans ( cherchez la contradiction ) et il semble moins grave de les pulvériser en bombes intelligentes pour les faire migrer vers nos riantes banlieues prospères .
L’Iran rejoint Koweit Qatar dans la mise à l’index des produits Français et cette réconciliation est divine ( miracle ??)
Bon tout cela date quand même de presque quand JC était jeune homme . Les croisades ??
Plus près de nous un rappel de 1973 en lien
Et il y en a encore ( je ne parle pas de ceux qui pratiquent la duplicité ) parmi les bobocaves sincères que ces deux civilisations sont miscibles
https://fr.wikipedia.org/wiki/Agressions_racistes_de_1973_en_France

25/10/2020 07:38 par Roubachoff

@MV
D’après le Hufftington Post, oui cette caricature a été montrée.
Deux remarques :
1) Je ne confierais pas ma pompe à vélo à ce journal. Ni à aucun autre, d’ailleurs. Mais il faut bien faire avec les sources qu’on a.
2) C’est une image scato, comme souvent avec Charlie, mais pas pornographique, je pense.
3) Une fois n’est pas coutume, un beau et juste texte en provenance de Mediapart :
https://blogs.mediapart.fr/alexis-dayon/blog/221020/toi-qui-mappelles-islamo-gauchiste-laisse-moi-te-dire-pourquoi-le-lache-cest-toi

25/10/2020 08:22 par Xiao Pignouf

@MV

Vous attribuez à JC quelque chose que j’ai dit.

J’ai effectivement ouï dire que l’un des dessins montrés par S. Paty était celui de Coco que vous décrivez, mais j’aurais dû mettre du conditionnel dans mon propos.

Mais ça on ne devrait même pas le dire tellement c’est évident

Tout à fait !

Je pense en tout cas que malgré le contexte, il est parfaitement sensé de se questionner sur ces caricatures, sans remettre en question la liberté d’expression.

Et aussi de pouvoir replacer ce crime dans une problématique plus terre-à-terre : le choix pédagogique de Samuel Paty n’a pas été soutenu par sa hiérarchie proche. En effet, la directrice de son établissement l’aurait signalé à l’inspection, or cette procédure est toujours une procédure disciplinaire. Un inspecteur se serait déplacé, donc il y aurait eu sanction ou à minima reprise en main. Par la suite, il a dû répondre de ces choix devant la police ! Tout cela signifie que la hiérarchie, et plus largement l’EN, ne soutient plus ses profs et qu’au contraire, considérant les parents non plus comme des usagers, mais comme des clients, ceux-ci sont rois. Samuel Paty est mort parce que le feu n’a pas été éteint en amont et que certains parents se sont crus le droit de le clouer au pilori, et ce droit leur a été abandonné.

https://www.youtube.com/watch?v=1JiGMveF8Sk

25/10/2020 09:52 par CAZA

Milles excuses pour notre ami JC lecteur de LGS
C’est du Jeune homme J Christ que je causatais et pas de lui .
Ceci dit il est possible que Monsieur le Professeur Paty ait un peu dérapé car n’étant en fin de compte qu’un être humain avec ses accès d’humeur il en ait eu raz la patate de son auditoire qui le bordélisait ( La MGEN gère quelques centres de santé à destination du système nerveux central de ses adhérents )
C’est la 2ème peine de mort extrajudiciaire exécutée à la manière Saoudienne sur le territoire Français

Il me semble que autour de cette confrontation de civilisation tout est lié et tout le monde manipule à coeur joie .
Les risques pour la notre vont d’un glissement vers un régime policier genre Vichy à une disparition genre feu l’Empire Byzantin

25/10/2020 21:40 par chb

@ Xiao Pignouf : merci pour le lien vers cette belle interview d’une (beurette !) prof d’histoire en collège, adroite devant le micro de RTL et claire sur les valeurs de l’enseignement public.
Elle montre que le professeur doit tenir compte de la vie pour contextualiser son cours, qu’illustrer la liberté passe aussi par l’analyse de caricatures (même si les dessins de Charlie, qu’elle dit second degré, sont parfois à vomir), et que le souci principal du ministère est de ne pas faire de vagues pendant qu’on traite comme rois les « clients » que sont les parents d’élèves. D’où le titre "Education nationale, le temple des lâchetés". Chapeau, madame ; vous auriez juste eu une minute de plus pour donner d’autres aspects de la casse du public, j’aurais aussi applaudi la radio.

27/10/2020 11:05 par Assimbonanga

Un prédicateur intégriste très connu des services de police s’est ligué avec un parent d’élève sur la base de déclarations mensongères d’une jeune mineure, une collégienne. Leurs buts semblent évidents : provoquer un incident, le plus important possible. Dans le cas présent, on observe que, de surcroît, le "terroriste", un jeune de 18 ans, disposait de quelques centaines d’euros pour convaincre des passants, mineurs encore une fois, de dénoncer le prof et de le repérer dans la rue. Tout cela mis bout à bout fait beaucoup pour croire qu’il s’agit d’une simple initiative d’un loup solitaire.
Les agitateurs islamistes se sont permis de divulguer l’identité d’un enseignant sur les réseaux. Il a déposé plainte. N’est-ce pas déjà assez pour mettre en branle la machine judiciaro-policière ?
Hé bien non !
C’est tout cela qui interroge. Cet attentat tombe à pic dans une campagne de communication présidentielle préparatoire aux présidentielles, basée sur une compétition idéologique avec le Ramassis National. Les vieux mots pourris d’islamo-gauchisme ont déjà été sortis des cartons et, aussitôt le meurtre commis, toute une panoplie d’éléments de langage d’extrême-droite sont déversés sur les médias comme s’ils n’avaient attendu que cet élément déclencheur. Tout y passe, les sornettes les plus éculées, la bêtise la plus démagogique entonnée par Darmanin, par Damien Abade (LR). Pendant que la gauche, sidérée et respectueuse, essaie de réfléchir, comprendre et se recueillir avec un minimum de décence. Elle est prise de court par la machine propagandiste orchestrée à droite, très à droite.
Étonnant, non ?
On perd très vite la mémoire et j’ai oublié la chronologie des attentats de Mohamed Merah, mais j’avais aussi trouvé qu’ils tombaient à pic pour la comm de Sarkozy... Et qu’ensuite on avait haché menu le jeune fou de dieu, l’affaire s’est arrêtée là. Bah, je ne suis qu’une commère imaginative qui se croit dans un roman de Henning Mankell, dans un pays au sud de l’Afrique où des méchants commanditent des attentats auprès de la pègre. En vrai, ce n’est pas possible, bien sûr. Et notre police est républicaine, pas partisane, pas parcourue par des idées racistes et réactionnaires. Elle honnête et incorruptible.
N’ouvrez pas ces liens, ne les lisez pas, c’est crade :
https://www.nantes-revoltee.com/convergence-des-fascismes/
https://www.youtube.com/watch?v=xM0Nd4BHP6w
- Et celui-ci est encore pire, c’est de la médisance, pouah, même moi je ne peux pas y croire : https://www.nantes-revoltee.com/la-fille-de-brigitte-macron-cree-une-ecole-privee-a-9500e-lannee-avec-un-professeur-neo-nazi/

28/10/2020 21:47 par Estienne Athurion

Caricature, droit au blasphème, Sexisme, Politiquement Correct
On aime ou pas les caricatures de Charlie, qu’on les trouve grossières et déplacées ou juste à propos, tout le monde ou presque s’accorde pour défendre le droit au blasphème et la liberté d’expression
En septembre, l’humanité publie un dessin qui fera sourire ou que l’on trouvera rustre ; condamnation quasi unanime (meute de loups) au point que l’Huma rompt tout contrat avec le dessinateur. Que l’intéressée soit choquée, je le conçois ; qu’elle ait posé pour un calendrier au caractère sexy, c’est son droit le plus élémentaire, et je le comprends tant elle maîtrise le calendrier (ou pas), tant la caricature lui échappe totalement
Que l’humanité retire ce dessin, soit. Que ce journal cesse toute collaboration avec le dessinateur interpelle.
Qu’un couple glamour vivant en Andorre descende l’Huma ... au moindre dérapage ... m’amuse
Politiquement correct ici, Droit au blasphème là-bas

29/10/2020 10:38 par Assimbonanga

Il me manque encore une référence culturelle ! Je suis larguée, dans ma cambrousse. @Estienne Athurion. C’est qui sur le dessin ? Anne-Sophie Lapix et Julian Bugier ? A propos d’un épisode précis ?

01/11/2020 10:19 par Assimbonanga

Le gouvernement se moule sur l’actualité. Samuel Paty est déjà rétrogradé derrière les Catholiques assassinés dans la ville d’Estrosi (ce maire désinvolte qui avait négligé de placer des plots béton pour protéger les piétons pendant le feu d’artice). On dirait que c’est encore plus croustillant et vendeur, une guerre de religion, y a bon !

Des activistes islamistes cherchent l’étincelle qui mettra le feu aux poudres, l’incident qui vire au drame. Ils organisent les conditions nécessaires au crime. L’assassinat de Samuel Paty révèle l’existence de telles stratégies. La police ne peut pas l’ignorer. Et la police a laissé pourrir. Il faut enquêter sur ce laxisme.

(Était-il indispensable d’insérer ce dessin sur la page dédiée à Samuel Paty, prof de l’éducnat assassiné dans l’exercice de son métier ? )

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