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Macron livre le Kurde Mehmet Yalcin à Erdogan

Violant toutes les procédures et les droits de ce demandeur d’asile, les autorités françaises l’ont arrêté mardi à son domicile de Bordeaux et conduit mercredi à Roissy. Il a été expulsé vers Istanbul où il a été incarcéré.

Il s’appelle Mehmet Yalcin. Il est originaire de la ville de Varto, au Kurdistan turc. Il avait été incarcéré en 2005 en Turquie, puis libéré en attente de son procès instruit pour fait de « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». Des procès qui se terminent immanquablement par de lourdes condamnations. C’est pourquoi Mehmet Yalcin, à ce moment-là, a choisi la voie de l’exil et arrive en France, à Bordeaux, en 2006. Un pays où il pensait trouver un havre de paix avec son épouse et ses trois enfants. C’était ignorer que, depuis 2011, les accords sécuritaires entre la France et la Turquie sont étroits.

Malgré ses demandes d’asile, il n’a eu de cesse de subir le harcèlement des autorités françaises et plus particulièrement de la préfecture de la Gironde. Alors qu’il devait être expulsé le 28 août dernier (voire l’Humanité du 3 août) et se trouvait dans un centre de rétention, à Bordeaux, le tribunal administratif de cette ville ordonne sa libération, considérant que Mehmet ayant fait une nouvelle demande d’asile, son maintien en rétention était illégal. La préfecture devait alors lui délivrer une attestation de demande d’asile lui donnant le droit de rester sur le territoire jusqu’à ce que la Cour nationale des droits d’asile (CNDA) rende son avis. En lieu et place, il reçoit une assignation à résidence. Une décision préfectorale là encore cassée par le tribunal administratif.

Aucune procédure n’a été respectée

Depuis le 13 août, Mehmet Yalcin se trouvait donc chez lui, attendant la fin de la procédure du CNDA. Jusqu’à ce que ce mardi 15 septembre, à 6 heures du matin, une vingtaine de policiers ne viennent l’appréhender. Selon les informations que nous avons recueillies, la raison officielle était un entretien administratif. En réalité, une fois au commissariat de l’aéroport de Mérignac et un interrogatoire sur sa situation administrative et son droit de séjour, il a été transféré, en voiture, jusqu’au centre de rétention du Mesnil-Amelot, près de l’aéroport de Roissy, en région parisienne. Aucune procédure n’a été respectée.

Pour maître Gabriel Lassort, son avocat bordelais, « tout cela ressemble à une mise en œuvre opaque, cachée pour aller vite ». Car, jusqu’à hier soir, personne n’avait plus la trace de Mehmet Yalcin. Ni ses défenseurs, ni les organisations qui s’occupent des demandeurs d’asile et encore moins sa famille. Il a été expulsé par un vol vers Istanbul où la police d’Erdogan l’attendait. Dans ces conditions, pourquoi les autorités françaises observent-elles un silence complice ? La députée communiste Elsa Faucillon a interpellé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, mais, hier soir, elle n’avait reçu aucune réponse. Emmanuel Macron et Recep Erdogan - qui seraient au bord de la rupture sagissant de la Méditerranée orientale - auraient-ils trouvé un terrain d’entente dans la répression des Kurdes ?

« Son sort était scellé »

« C’est une mise à exécution forcée de quitter le territoire français alors que ce n’est pas possible car une demande d’asile est en cours », souligne maître Lassort. L’avocat fait remarquer que le juge des libertés et de la détention qu’il avait saisi avait fixé une audience pour aujourd’hui, jeudi 17 septembre. Aucun arrêté de placement ne lui a non plus été communiqué malgré ses demandes à la préfecture de Gironde et à la police de l’air et des frontières. Celle-ci n’aura pas lieu. La préfecture de Gironde ne répond pas au défenseur. Pour Gabriel Lassort, « il est clair que, quand ils sont allés chercher Mehmet Yalcin à son domicile, son sort était scellé ». Certains voulaient refermer sans bruit le dossier Mehmet Yalcin. Pas sûr qu’ils y arrivent.


Précision sur la répression contre les opposants au régime turc à l’étranger

Par T 34

Pour ceux qui ne sauraient pas la répression en Turquie est extrême. Il y a eu quatre morts par, grève de la faim cette année Helin Bölek et Ibrahim Gökçek du Groupe Yorum, Mustafa Gökçek, l’avocate Ebru Timtik. Les funérailles des membre du Groupe Yorum et d’Ebru Timtik ont été attaquées par la police. je ne compte pas les dizaines de milliers de prisonniers politiques.

Malheureusement la répression envers les opposants à Erdogan ne se limite pas à la Turquie, elle a aussi lieu à l’étranger, on se souviendra de l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris en 2013, le 14 septembre 2020 en Belgique un kurde a été lynché par des fascistes turcs et laissé pour mort (vous pouvez voir ici une photo de son appartement couvert de taches de sang). L’attaque de kurde par des partisan du régime turc (les Loups gris) à Vienne le 28 jun 2020 ou celle d’une manifestation arménienne le Décines (près de lYon) le 24 juillet 2020.

Cette répression n’est pas seulement le fait du régime turc et de ses agents, outre l’exemple de Macron livrant un opposant à l’islamiste Erdogan, Twitter a suspendu le compte du groupe Yorum le jour de la mort d’Helin Bölek et des militants ont été condamné en Allemagne, par exemple des membres d’un syndicat, pour avoir poster l’annonce d’un concert du Groupe Yorum, pour dénoncer l’invasion turque en Syrie. Autre exemple en Suède, en Grèce, Şefik Sarıkaya menacé d’extradition en France, le procès contre le journaliste Bahar Kimyongür en Belgique.

»» https://www.humanite.fr/macron-livre-le-kurde-mehmet-yalcin-erdogan-693732
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La Stratégie du Choc
Naomi KLEIN
Qu’y a-t-il de commun entre le coup d’état de Pinochet au Chili en 1973, le massacre de la place Tiananmen en 1989, l’effondrement de l’Union soviétique, le naufrage de l’épopée Solidarnösc en Pologne, les difficultés rencontrées par Mandela dans l’Afrique du Sud post-apartheid, les attentats du 11 septembre, la guerre en Irak, le tsunami qui dévasta les côtes du Sri-Lanka en 2004, le cyclone Katrina, l’année suivante, la pratique de la torture partout et en tous lieux - Abou Ghraib ou (…)
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« Le Prix Nobel de la Paix, la journaliste Maria Ressa, a déclaré que ce que faisaient Julian Assange et Wikileaks n’était pas du vrai journalisme. Ce qui me fait dire que le Prix Nobel est à la paix et au journalisme ce que le Concours de l’Eurovision est à la musique. »

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