Depuis le 15 mai 2020, la presse annonce la fermeture prochaine du site de Renault Choisy. Cette manière de procéder semble être la marque de fabrique du groupe Renault qui, comme en 2012 lors de son chantage à la fermeture probable d’usines (notamment celle de Flins), fait de nouveau la démonstration de sa conception unilatérale du dialogue social en passant par voie de presse pour transmettre ses messages.
Ce ne sont que les 25 et 26 mai prochains que les organisations syndicales seront reçues par la direction générale du groupe. La latence entre rumeurs et communication officielle semble n’être que la répétition de la stratégie délibérée de 2012 consistant à générer un climat de peur pour ensuite conditionner, dans un « accord de compétitivité », le maintien d’une partie de l’activité à l’acceptation de moins disant sociaux.
La direction du groupe Renault pourrait donc prendre la décision de profiter de la crise sanitaire pour poursuivre la stratégie financière de Carlos Ghosn (de sinistre mémoire) en profitant des structures de libre échange de l’Union Européenne pour délocaliser et externaliser les activités industrielles et d’ingénieries avec, pour seule boussole, des niveaux de marge à deux chiffres par véhicules vendus.
En 2011, le groupe Renault avait déjà bénéficié d’un prêt de trois milliards d’euros qui lui avait finalement servi à financer les délocalisations dont celle (intégrale) de la Clio 5 en Slovénie et en Turquie. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le prêt de cinq milliards d’euros que s’apprête à garantir l’État (dont l’ambition est de « participer au financement d’un réel projet industriel au service du progrès social et de la redynamisation de la filière automobile française ») n’aura comme conséquences que d’accentuer la dynamique des délocalisations, de compromettre le devenir de l’ingénierie et de l’outil industriel de Renault en France.
Le PRCF 94 appelle donc tous les travailleurs à se solidariser avec les salariés de Renault Choisy et à faire du maintien de ce site un enjeu national de conquête de la souveraineté populaire contre l’Union européenne du Capital.