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Imposture : Président illégitime et besoin d’une nouvelle gauche.

Certes le Président Macron est illégitime et doit démissionner mais cela ne suffit pas à l’alternative nécessaire. On dira qu’il y a besoin d’unir les gauche (G Filoche) mais cela aussi ne suffit pas quoique nécessaire. Il y a besoin d’une nouvelle gauche comprenant pleinement une nouvelle articulation entre le social et le politique. Eléments pour un débat (outre le texte 1).

I - L’Etat d’urgence a remplacé l’Etat de droit et l’Etat de police se profile .

Dans ce contre-mouvement (réactionnaire) c’est le locataire de l’Elysée qui est à la manoeuvre . Rappelons qu’il a été élu « par défaut » pour éviter l’accès (au second tour) de la représentante française du crypto-fascisme. Ce Président fait la promotion de la "fascisation de la France » pour parler comme Georges GASTAUD et Annie LACROIX-RIZ dans un article récent (2)

De quelle France s’agit-il ? Il s’agit sous couvert de « business model », d’Entreprise-France de la France d’en-haut, d’une pseudo-République austéritaire contre une large fraction du peuple-classe, une République calée sur les intérêts des riches du 1% et surtout de la finance. Il y a aussi le mépris de l’écologie au profit de l’industrie du carbone.

Comme il y a fatalement dans tout le pays, au sein du peuple-classe de France, des résistances fortes à cette orientation politique de casse de l’Etat social au profit des classes dominantes (au pluriel). Pour nous la classe dominante est certes stratifiée horizontalement en termes de richesse mais elle est surtout divisé verticalement en deux branches avec d’un côté la classe capitaliste (exploitation de la force de travail salariée publique et privée) et de l’autre la caste d’appui et de reproduction systémique des privilèges y compris les leurs (dans sa diversité sectorielle), via le soutien indéfectible de l’accumulation vers le haut de la richesse.

Avec Macron l’Etat de gouvernance oligarchique construit sans fard une Entreprise-France qui valorise le profit et notamment le profit financier, le renforcement de l’exploitation de la force de travail privée mais aussi publiques, ce qui plaît au MEDEF et aux staffs supérieurs des banques et de la finance.

Nicolas Sarkozy critiqué comme le « Président des riches » par le couple de sociologue bien connu - les Pinçon-Charlot - qui lui a donné ce titre d’ouvrage est désormais battu par Mister Macron. La « main droite » de l’Etat est agissante et sans fard sur tous les aspects de la vie. Il entreprend notamment - en plus des codes du travail et du statut des fonctionnaires - de détruire les nécessaires appuis sociaux et les services publics sur plusieurs fronts au risque de mettre tous les secteurs professionnels dans la rue plus les étudiants. On a d’ailleurs vu ce 5 mai 2018 à Paris l’ampleur du mouvement de protestation contre "Macron et son monde ».

Georges Gastaud et Annie Lacroix-Riz commencent par pointer les fautes secondaires « sur le terrain linguistique » avant d’aborder celles plus importantes concernant la violation de "l’Article II de la Loi laïque de 1905 (qui fait partie du « bloc de constitutionnalité ») en discourant devant les évêques pour affirmer que « le lien entre l’Etat et l’Eglise a été abîmé » et qu’il entend désormais le « réparer » en dialoguant systématiquement avec la hiérarchie catholique ». Les mêmes soulignent que « Macron a même eu le culot, le 9 avril 2018, de dicter aux évêques ce que devrait désormais être leur « engagement », bafouant ainsi le principe laïque – protecteur des convictions de chacun ! – que Victor Hugo formulait ainsi : « l’Etat chez lui, l’Eglise chez elle ».

« Cette même légalité que Macron interprète dans sa forme la plus inexorable quand il s’agit, contre « la rue », de matraquer les écolos de Notre-Dame-des-Landes, de traquer des migrants calaisiens, de soutenir d’indignes doyens attentant aux franchises universitaires, ou de briser la grève cheminote par tous les moyens possibles, qu’ils soient médiatiques, économiques (propagande éhontée sur les autoroutes pour le covoiturage, utilisation de fait de jaunes sans honneur pour tirer des trains, réquisition maximale des « bus Macron ») et, n’en doutons pas, répressifs et policiers le moment venu si la mollesse de nos réactions ordinaires laisse accroire à Macron-Thatcher que la chose est devenue jouable ».

Macron n’est pas en reste en matière d’impérialisme. Il a oser déclarer qu’il frapperait l’Etat syrien, quoi que décide le Conseil de Sécurité ! On ne voit pas encore comme à la mi-février 2003 de puissantes manifestations pour la paix dans plusieurs pays, à l’époque contre ceux - EU et GB mais pas la France de Chirac - voulant mener une seconde guerre en Irak après celle de 1991. Sans doute faut-il mettre cela sur le compte de la complexité de la situation en lien avec des manipulations de l’information. Il n’en demeure pas moins qu’en outre ces opérations militaires et guerrières coutent très chères ! Et là, peu de journalistes pour donner des équivalents en termes de dépenses sociales pour la santé, l’instruction, les EHPAD, les transports collectifs, le logement, les communications, …

II - Besoin d’une nouvelle gauche bien ancrée dans les luttes

En trois points à défaut de pouvoir ici développer plus.

A) Il faut tenir comptes des échecs des gauches gouvernementales

Il faut tenir compte des échecs des gauches gouvernementales y compris celles offensives qui montent au pouvoir pour enclencher résolument des ruptures tant en interne (dans le cadre national-capitaliste avec des alliances avec certaines élites contre la finance ) qu’en externe (contre les mega-dispositifs type UE, OTAN, CETA, … ) et qui n’y parviennent pas. La violence oligarchique est énorme. L’expérience de la Grèce de ces dernières années (2015 surtout ) en atteste.

B) On ne saurait vouloir actionner froidement « la main gauche de l’Etat »

On ne saurait vouloir actionner froidement « la main gauche de l’Etat » hors appui du peuple-classe, du moins l’action de ses fractions les plus mobilisées contre l’oligarchie . On sait que ces mobilisations ne durent des mois ! Il y a donc un énorme besoin de conserver les acteurs de mobilisation sociale agissant hors perspective de conquête de l’Etat car une gauche progressiste et même révolutionnaire - si on mesure l’ampleur des ruptures - ne saurait se passer de mouvement social de type syndical et altermondialiste ou assimilé.

Pour fédérer le peuple-classe autour d’un programme de transformation sociale et écologique il y a besoin d’entretenir les forces de combat social et laïque, de combat féministe et antiraciste aussi. Les acteurs de mobilisation ne doivent donc pas être happés vers les postes au sein des appareils d’Etat. Pour autant on ne saurait donc conserver les anciennes équipes qui vont freiner le changement. Il y a la une contradiction à résoudre et à débattre.

C) Par ailleurs, il y a d’autres aspects à évoquer.

Ils sont nombreux. En voici quelques uns :

1 - Ne pas abandonner la lutte de classe ou celle populaire au profit d’une lutte nationaliste qui laisse trop la main à diverse forces réactionnaires, y compris lorsqu’on se trouve dans un cadre de « démocratie-souveraineté ».

2 - La transcroissance des luttes doit être favorisée : elle veut qu’il y ait souvent - pas toujours - extension des luttes sociales ou populaires dans les pays voisins qui subissent des politiques régressives similaires : austérité, privatisation, répression .

3 - Contre les privatisations on trouve souvent des programmes de renationalisation de grandes entreprises privées. Cela se conçoit mais l’on doit néanmoins tenir compte des méfaits antérieurs des appropriations publiques. Ce qui signifie qu’il faille enclencher des stratégies et mécanismes de socialisation. La démocratie-socialisation par en-bas doit impérativement compléter la démocratie-souveraineté qui laisse trop souvent la main aux élites dans le cadre de la « démocratie représentative ».

4 - Il importe aussi de favoriser le régime coopératif dans un maximum de secteurs de moindre importance mais utiles pour un développement local alternatif au productivisme.

5 - Enfin cette « nouvelle gauche » doit favoriser les biens communs et l’appropriation commune distincte de l’appropriation privée et de l’appropriation publique.

6 - A gauche la « police fiscale » anti-paradis fiscal et anti-fraude d’en-haut doit se développer aux côtés de la « police de la matraque ». C’est nettement moins physique et nettement moins spectaculaire mais c’est très utile contre la « délinquance en col blanc » des milieux d’affaires qui ne manquent pas d’agir de milles façons contre l’arrivée d’une gauche de conquête.

Christian DELARUE
Altermondialiste

1) Processus constituants et luttes sociales et politiques par Alexis Cukier, Nathan Legrand, Catherine Samary
https://www.ensemble-fdg.org/content/processus-constituants-et-luttes-...

2) Un ennemi de l’État de droit (français et international) siège à l’Elysée par Georges GASTAUD, Annie LACROIX-RIZ

https://www.legrandsoir.info/un-ennemi-de-l-etat-de-droit-francais-et-...

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