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Quand Charlie Hebdo oublie les siens

Nous avons reçu ce communiqué du SNJ-CGT qui proteste contre le traitement que nous disons "médéfien" fait par Charlie Hebdo à un de ses dessinateurs (en logo, un de ses dessins dont il ne pouvait deviner qu’il semblerait s’appliquer à lui).
Il y a longtemps que LGS alerte sur cet hebdomadaire qui usurpe la réputation de ses fondateurs, qui est couché devant l’OTAN, qui a approuvé toutes les guerres US depuis celle contre la Yougoslavie et qui tape sans finesse contre les pays d’Amérique latine qui font face à l’Empire.
Nous en avons souvent parlé ici. Voir (entre autres) :
https://www.legrandsoir.info/charlie-hebdo-ou-la-derive-anticommuniste-et-le-racisme-larve.html
et https://www.legrandsoir.info/le-fascisme-reviendra-sous-couvert-d-antifascisme-ou-de-charlie-hebdo-ca-depend.html

LGS

Communiqué du SNJ-CGT

La France entière a été bouleversée par l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo et la mort de 12 personnes, le 7 janvier 2015. Des millions de personnes sont descendues dans la rue lors des marches des 10 et 11 janvier, afin de marquer leur attachement à la liberté d’expression. Les syndicats de journalistes, dont le SNJ-CGT en premier chef, avaient aidé l’équipe de Charlie et les familles à pouvoir défiler dans de bonnes conditions et surtout devant les chefs d’Etat dont certains étaient connus pour ne respecter en rien la liberté d’informer.

Trois ans après, l’amertume règne. L’équipe des « survivants » s’est déchirée et beaucoup ont préféré partir.

Demain, jeudi 12 avril, aura lieu un procès aux prud’hommes de Paris. Le dessinateur Babouse a en effet saisi le tribunal afin que ses droits de journaliste rémunéré à la pige soient reconnus. Et surtout son histoire avec le journal. Ami intime de Charb qui l’avait fait entrer dans la famille Charlie dès 2004, Babouse a collaboré ensuite régulièrement avec l’hebdomadaire satirique, proposant des dessins chaque semaine. La mort des copains dessinateurs l’a bouleversé alors que lui-même devait être présent lors de la réunion de rédaction tragique.

Mis, comme l’ensemble de l’équipe, sous protection policière dès le 7 janvier au soir, il a quitté son domicile pendant plusieurs jours pour vivre à l’hôtel. Depuis, il est toujours suivi par les autorités. Face à cette situation, sa fille est tombée malade.

Malgré tout, il a tenu à être présent lors de la réunion du 9 janvier à Libération pour participer au numéro des « survivants » dans lequel il a d’ailleurs publié un dessin. Quelle ne fut pas sa surprise de voir son ancienneté totalement niée par la nouvelle direction lors du règlement de cette pige ? Puis de voir cette même direction refuser toute nouvelle collaboration. Pourquoi une attitude si méprisante ? Cette situation, traumatisante pour Babouse, est inexpliquable.

Le SNJ-CGT regrette que la direction de Charlie Hebdo ait refusé toute négociation avant la tenue de l’audience de demain, au risque de voir les plaies déjà béantes se rouvrir ? Le syndicat soutient pleinement Babouse dans sa volonté de voir ses droits de journaliste pigiste reconnus.

Montreuil, le mercredi 11 avril 2018

SNJ-CGT

Syndicat national des journalistes CGT 263, rue de Paris – Case 570 – 93514 Montreuil Cedex Tél. : 01 55 82 87 42 Courrier électronique : snj@cgt.fr
Site internet www.snj.cgt.fr
Compte twitter : @SnjCgt

URL de cet article 33209
   
SALARIÉS, SI VOUS SAVIEZ... DIX IDÉES RECUES SUR LE TRAVAIL EN FRANCE
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« Le droit du licenciement doit être assoupli », « les 35 heures n’ont pas profité aux salariés », « les charges sociales sont trop lourdes », « les fonctionnaires sont des privilégiés », « à terme, on ne pourra plus financer les retraites », etc. Telles sont quelques-unes des idées reçues qui dominent le débat public sur le travail en France. En dix réponses critiques, chiffres à l’appui, Gérard Filoche bat ici en brèche ces préjugés distillés par la vulgate néolibérale pour tenter de (…)
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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

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