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Les Zindignés n°45-46

Paul Ariès attend les JO de 2024 de pied ferme. Dans son article, il brosse un bref historique des accointances du sport de compétition – surtout l’automobile – avec le fascisme, l’extrême droite en général : Ecclestone, Mosley, Balestre, ancien Waffen SS qui déclara : « Nous le pensons et nous l’affirmons : le salut ne nous viendra que du combat. L’heure des hommes virils a sonné. Il faut choisir entre le national-socialisme et la juiverie » avant d’être décrété résistant et de recevoir la Légion d’honneur. Á propos de l’Afrique du Sud, Ariès rappelle cette fine analyse d’Alain Prost qui avait participé au Grand Prix en 1985 alors que le pays faisait l’objet d’un boycot : « Il faudrait un dictateur intelligent qui prenne les cinq ou six mesures indispensables pour remettre le pays dans les rails. »

Christophe Courtin se demande si l’Europe connaîtra bientôt ses marchés aux esclaves : « Une fois ces problèmes techniques réglés, on pourra envisager d’ouvrir des marchés dans le sud de la France pour le consommateur européen mais il faudra se heurter à quelques résistances bien compréhensibles, le Barbaresque fait encore peur dans les Maures et l’Estérel. Un bon marketing vintage péplum, jeux du stade, footballeurs noirs, devrait aider. On aura ainsi réglé de manière efficace quelques défis européens : la crise migratoire, la libre circulation des biens et des personnes en estimant celles-ci comme des biens, la démographie africaine. De grands groupes mondialisés organiseront le marché, le vivant est déjà privatisé. Non, non, le libéralisme n’est pas immoral, il est a moral. Vous êtes sûrs ? Ce qui est certain, c’est que nous sommes les témoins effarés d’un signe des temps : une immense régression anthropologique. »

Juliette Grange, autrice d’un ouvrage sur la question, débusque les réseaux de l’ombre des Néoconservateurs : « Le conservatisme classique propose la pérennité d’un ordre social. Le néoconservatisme impose de faire retout volontairement et brusqauement à une forme supposée plénière et supérieure de vie sociale passé. »

Pour Éva Lacoste, la mégacentrale de Gardanne-Meyreuil, projet « irresponsable », menace les forêts environnantes : « Il fut un temps où Nicolas Hulot, avant d’accepter un poste de ministre auprès d’un président peu sensible aux questions de l’environnement, avait cette formule : “ Macron n’a pas compris que c’est bien le modèle ultra libéral qui est à l’origine de la crise écologique. ” On serait tenté de le croire. »

Éva Lacoste s’entretient longuement avec Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam, à propos des Paradise Papers : « La question fiscale devient de plus en plus un sujet d’intérêt public. On a besoin de cette pression citoyenne sur les politiques afin de changer les règles. On a besoin de ce contrôle citoyen sur els grandes entreprises afin de les dissuader de faire de l’évasion fiscale. Sans pression citoyenne, on ne réussira pas à pousser les responsables politiques à changer les règles du jeu. »

Nicolas Latteur, auteur de Travailler aujourd’hui : des salariés témoignent nous emmène au cœur du salariat : « Ce ne sont pas les salariés qui parlent du travail mais ceux qui entendent le régenter. Les pouvoirs propagent une idéologie selon laquelle le travail a un coût et est un impératif moral. »

Pour Jean-Marc Sérékian, l’expression « mine responsable » est le nouvel oxymore : « Le projet orwellien du “ New Digital Age ” avec le transfert généralisé d’intelligence artificielle à tous les objets en substitution et confrontation à l’intelligence des êtres vivants, impose un extractivisme à outrance généralisé à la planète. L’impérialisme numérique, voilà pourquoi on meurt aujourd’hui en Afrique, ebn Asie et en Amérique latine. Et probablement demain en Europe … »

Gilles Herlédan rend hommage à Françoise Héritier : « Elle montré en quoi un fait naturel – – la capacité des femmes de faire des enfants – a conduit les hommes à se rendre culturellement maîtres du corps de celles-ci. »

Ce même auteur traite de la surprise du harcèlement ou la violence en question : « Cette soudaine manifestation collective appelle quelques réflexions sur le potentiel de violence qui anime notre société par delà les complexités de la sexualité. »

Éva Lacoste revient sur l’occasion manquée su projet de loi Hulot sur les hydrocarbures : « Les grands engagements de la Conférence de Paris de 2015 s’effacent au profit des opérateurs miniers. »

Paul Ariès revient sur la publication de son ouvrage Les rêves de la jeune Russie des soviets. Il renvoie dos à dos les analyses antitotalitariennes et nostalgiques et affirme que l’URSS n’avait rien de communiste. Laurent Paillard (par ailleurs auteur d’un article sur “ Le libéralisme, un étatisme ”) analyse l’ouvrage d’Ariès dans un article intitulé “ La révolution buissonnière d’un antiproductiviste ”.

Florence Bussy interroge la question de la mortalité, « de la mort qui fait de l’homme un être fragile qui a besoin du secours des autres, ce qui fonde la sociabilité. »

Laurent Fiévet (dans “ Premiers de corvée ”) évoque une “ grande crevasse ” très périlleuse : « La figure du premier de cordée n’est pas celle qui convient en matière de gouvernement des sociétés humaines. Cette montagne-là ne peut être vaincue que par une entreprise solidaire et non par un homme seul maître du destin de ceux qui le suivent aveuglément. »

Enfin, Thierry Brugvin estiment que les déterminismes de classe unissent : en se concentrant sur les structures des élites, il analyse comment la classe des élites économiques influence la classe des élites politiques et des pouvoirs publics.

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Bernard Klein. Les expressions qui ont fait l’histoire. Paris, E.J.L. 2008
Bernard GENSANE
Ce qu’il y a d’intéressant avec les phrases historiques, c’est que, souvent, elles n’ont pas été prononcées par les personnes à qui on en a attribué la paternité. Prenez la soutière (je sais, le mot "soutier" n’a pas de féminin, mais ça ira quand même) du capitalisme américain qui siège au gouvernement français, Christine Lagarde. Elle a effectivement, lors de la flambée du prix des carburants, conseillé au bon peuple d’utiliser le vélo plutôt que la voiture. Mais la reine Marie-Antoinette, (…)
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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