RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Disparition. Noël Favrelière, le déserteur s’en est allé

Noël Favrelière a rédigé un récit autobiographique, le Désert à l’aube, publié en 1960 et aussitôt saisi et censuré. Michel Gangne/AFP

L’ancien appelé d’Algérie, qui avait déserté en 1956 et s’était engagé pour la reconnaissance de la torture, est décédé à l’âge de 83 ans.

Jeune rappelé dans un régiment parachutiste durant la guerre d’Algérie, il avait été condamné à mort par deux fois pour avoir refusé de participer aux barbaries en cours. Après une vie d’engagement, c’est à l’âge de 83 ans, que Noël Favrelière s’en est allé le 11 novembre dernier, a annoncé sa famille mardi.

C’est en août 1956 que s’était scellé son destin. Une nuit de cet été-là, il décide de ne pas abandonner à son sort un prisonnier promis à « la corvée de bois », soit à être exécuté d’une balle dans le dos. Âgé de 22 ans, il avait déjà été témoin d’atrocités. Il choisit de déserter avec le jeune Algérien. « J’en avais plus qu’assez étant déjà contre (cette guerre – NDLR) avant de partir. (…) Là, ça a été la goutte d’eau, je ne voulais pas que ce jeune gars blessé soit tout simplement assassiné », raconte-t-il encore des années plus tard. Après une semaine de fuite dans le désert, il rejoint l’Armée de libération nationale (ALN), avant de partir pour Tunis, puis les États-Unis.

Noël Favrelière ne peut rentrer en France sans être inquiété qu’en 1966, une fois ses deux condamnations à mort levées, malgré quelques incursions dans la clandestinité. « Je ne regretterai pas ce que j’ai fait, car je ne me suis jamais senti aussi en paix avec moi-même et aussi libre », confie-t-il à son père, un ancien résistant, dans une lettre. Mais Noël Favrelière entend témoigner, révéler la réalité de la guerre d’Algérie. Il rédige un récit autobiographique, le Désert à l’aube, publié en 1960… aussitôt saisi et censuré. Son histoire inspire également le cinéaste René Vautier pour son film, sorti en 1972, et basé sur les auditions de plus de 600 appelés, Avoir vingt ans dans les Aurès.

Plus tard, nommé chez Renault à Sofia, l’ancien parachutiste apporte son concours à ceux qui résistent à la dictature des colonels grecs. Il entre ensuite, dans les années 1980, à la direction des affaires culturelles du ministère des Affaires étrangères, devient directeur de l’Institut Nodier à Ljubljana, puis du centre culturel français d’Amman jusqu’en 1995. La soif de voir éclater au grand jour les exactions dont il a été l’un des témoins ne le quitte pas pour autant. En 2000, il fait partie des 12 (aux côtés notamment de Henri Alleg, Josette Audin, Alban Liechti..) qui, dans les colonnes de l’Humanité, appellent « à la condamnation ( par la France) de la torture durant la guerre d’Algérie », dont la pratique vient d’être reconnue pour la première fois par le général Massu. « Le silence officiel, y écrivent-ils alors, serait ajouter au crime de l’époque une faute d’aujourd’hui. »

Julia Hamlaoui

»» https://www.humanite.fr/disparition-noel-favreliere-le-deserteur-sen-e...
URL de cet article 32738
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

« Cuba mi amor », un roman sur le Che de Kristian Marciniak (Rebelion)
Leyde E. Rodri­guez HERNANDEZ
Publié chez Publibook, une maison d’édition française, le roman de Kristian Marciniak : « Cuba mi amor » circule dans Paris ces jours-ci. Dans un message personnel adressé au chroniqueur de ce papier, l’auteur avoue que Cuba a été le pays qui lui a apporté, de toute sa vie, le plus de bonheur, les plus grandes joies et les plus belles émotions, et entre autres l’orgueil d’avoir connu et travaillé aux côtés du Che, au Ministère de l’Industrie. Le roman « Cuba mi amor » est un livre impressionnant de plus de (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience.

Karl Marx

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.