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Patrick Cohen n’a pas vu la Vierge

Il est vrai qu’il travaille beaucoup et qu’il est très savant. Mais il ne sait pas tout. Ce qui ne serait pas grave s’il ne faisait pas semblant de tout savoir et si sa cuistrerie ne s’exerçait pas à l’encontre de – devinez qui ? – Jean-Luc Mélenchon.

Le 4 octobre, dans l’émission “ C à vous ”, la responsable de plateau, Anne-Élisabeth Lemoine, montre Jean-Luc Mélenchon prenant ses fonctions à l’Assemblée Nationale en s’étonnant de la présence du drapeau européen jouxtant (en fait recouvrant) le drapeau français. « Ce drapeau n’a rien à faire en ces lieux, on n’a pas besoin de la vierge Marie », dit Mélenchon. Á défaut de lutter efficacement contre le chômage, c’est Hollande en personne qui avait gadgétisé cet étendard en l’imposant dans les murs de la représentation nationale.

L’émission “ C à vous ” avait décidé de revenir brièvement sur cet épisode car les députés de la France Insoumise, éventuellement soutenus par ceux du Front National (c’est comme ça), voulait faire passer une motion interdisant désormais le drapeau étoilé. Cette motion ne franchit malheureusement pas les murs de la commission idoine.

« Pourquoi », demande-t-on sur le plateau de France 5, « Mélenchon a-t-il fait allusion à la vierge Marie ? » Cohen, qui n’en rate pas une pour dégommer Mélenchon, se lance dans une brève et inarticulée explication signifiant que l’objet quasi quotidien de son ire est dans la pantalonnade, l’exagération, comme toujours, et qu’il est allé chercher la vierge Marie pour faire joli.

Hé non, Cohen, Mélenchon avait parfaitement raison ! Cela fait plus de 60 ans que la mère du Christ a été choisie discrètement, par une Europe des Six fortement influencée par la démocratie chrétienne de l’époque, pour faire battre le pavillon des espoirs communautaires.

L’idée venait d’Arsène Heitz, un Alsacien obscur fonctionnaire européen, fervent catholique et artiste à ses heures. C’est lui qui proposa les douze étoiles mariales, ainsi que le bleu. Il fut suggéré de réduire ce nombre à six puisque l’Europe des années cinquante ne comportait que six pays. Le Conseil de l’Europe garda le chiffre douze au motif qu’il symbolisait l’harmonie, la plénitude. Le texte adoptant le drapeau fut signé le 8 décembre 1955, ce jour étant, comme par hasard, celui de l’Immaculée conception.

Bernard GENSANE

PS : un ami me fait passer cette photo prise par lui dans la cathédrale d’Avila :

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Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
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Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient (…)
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« (...) on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot. »

Karl Marx, Friedrich Engels
Manifeste du Parti Communiste (1848)

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