Basile Durand s’interroge sur le revenu universel, qui mérite d’être défini plus clairement. Il souhaite une avancée collective malgré la diversité des opinions et des questions sociétales qui en découlent.
Jean-Luc Debry observe une fuite en avant dans la problématique du travail et du crédit. Il cite Balzac : « Prodigues de tout ce qui s’obtient à crédit, ils sont avares de tout ce qui se paye à l’instant et semblent se venger de ce qu’il n’est pas en dissipant tout ce qu’ils peuvent avoir ».
Thierry Brugvin envisage en 2030 un effondrement de la population mondiale. Ce que prévoyait le club de Rome en 1972. « Après la catastrophe écologique et humanitaire », espère-t-il, « tout l’effort des mouvements alternatifs réalisés en amont pourra peut-être se révéler fructueux et permettre un virage et une issue plus probable vers le scénario vertueux de la décroissance solidaire, opposé aux scénarios d’une récession brutale, inégalitaire et destructreice. »
Pour Christian Laurut, l’oligarchie continue de récupérer l’écologie. Il parle de « COP Business », de « capitalisme vert ou de connivence », de profits réalisés « à la fois en polluant et en dépolluant ».
Pierre Jouventin explique comment l’éthologie « a remis en question notre supériorité » : selon lui, l’éthologie a dû attendre le XXe siècle pour atteindre son autonomie après les débats sur « l’âme des bêtes » du XVIIIe siècle. Il cite Karl Popper : « La science est une des très rares activités, peut-être la seule, où les erreurs sont systématiquement relevées et, avec le temps, assez souvent corrigées ».
Jean-Marc Sérékian analyse le « basculement de l’atome » bien avant le projet d’Hinkley Point : « Disons-le d’emblée, le point de basculement de l’atome est bien survenu très en amont du projet d’Hinkley Point… Il n’a pas non plus attendu Fukushima. Les pics des constructions de réacteurs et de production d’électricité nucléaire ont eu lieu tous les deux avant l’An 2000. Pour les mises en construction, les chiffres de la dégringolade générale sont suffisamment parlants : en 1979, année de la catastrophe de Three Mile Island, 230 réacteurs étaient en chantier, en 1986, année de Tchernobyl, on en comptait 120 en construction et au moment de Fukushima, en 2011, ils n’étaient plus que 64. […] Dans l’embourbement nucléaire national, la possibilité de lancer un chantier de construction de deux EPR en Angleterre change de l’ordinaire. A défaut de modifier la donne de l’atome pour le futur, il renoue avec un passé de grandes illusions où la génération plutonium auréolée de son savoir absolu s’imaginait un avenir radieux ».
Pour Éva Lacoste, Stévia a une « douceur au goût amer » : elle suscite la convoitise des multinationales. Le savoir ancestral du peuple garani est « détourné avec, à la clé, recours à la biologie de synthèse et publicité mensongère. » Les découvreurs de « l’herbe sucrée » ne bénéficient d’aucune retombée financière.
Yvon Quiniou voit chez Deleuze une « dérive littéraire » de la philosophie. Certes, il a eu le mérite de dénoncer « l’imposture des nouveaux philosophes » mais « son œuvre personnelle est d’une grande pauvreté théorique, tout en étant habillée d’une réthorique verbale extrêmement sophistiquée, voire alambiquée, qui en masque le vide ».
Yann Fiévet lance un « avis de régression générale » : « A chaque année qui passe les espoirs d’une « mondialisation heureuse » s’éloignent. Certes, seuls les hommes les plus naïfs et ceux qui avaient intérêt à leur faire croire à cette fable grossière usaient ces dernières années de cet adjectif collé à un processus mortifère puisque orchestré par « les nouveaux maîtres du monde » contre les « multitudes ». Partout, les possesseurs du capital exploitent de manière éhontée puis jettent sans vergogne des « flux » de main-d’œuvre qui viennent alors grossir les rangs des outsiders. Partout, une économie de dévoration ravage les écosystèmes pour nourrir en « ressources » épuisables la méga-machine dont les rejets nocifs sont, de plus, impossibles à contenir désormais. Partout, les fractures sociales et écologiques poussent des pans entiers des sociétés humaines vers le désespoir. Sur ce terreau fertile des hommes et des femmes se prétendant de bonne volonté se font élire pour diriger à leur tour le système qui les a si bien servi jusqu’alors. Ils ne feront ensuite qu’aggraver le sort des plus humbles et renforcer celui des nantis car telle est la loi du capitalisme débridé dont ils ne songeront surtout pas à inverser le sens profond. »